Il était une fois Mohand Oulhadj

Le Maroc, le pays «frère» qui, depuis l’émir Abdelkader, nous meuble le dos de ses couteaux, a trempé autant qu’il avait pu, c’est-à-dire pas loin, dans le terrorisme qui a ravagé notre dure Algérie. Les officiels n’en parlent pas. On évite de mettre sur la table un sujet supplémentaire de discorde dont le résultat ne peut aboutir qu’à hypothéquer un peu plus la confiance déjà entamée entre les sociétés de nos deux pays. Aujourd’hui, le terrorisme ne pouvant plus prétendre être une menace sérieuse pouvant remettre en cause le système en Algérie, Rabat recherche d’autres moyens qui, à ses yeux, peuvent lui servir de carte pour gêner Alger et, surtout, la faire fléchir dans son soutien au peuple sahraoui, dans son droit à exercer son autodétermination. Comme si le soutien aux Sahraouis était le fait du seul pouvoir et non pas celui de toute la nation algérienne. Dernièrement, le Maroc s’est permis d’évoquer aux Nations unies la Kabylie, et d’interférer sans la moindre pudeur dans les affaires intérieures du pays. Une agression caractérisée qui accula la délégation à user de son droit de réponse. Peut-être le hilalien du Maroc a-t-il été trompé par les passages d’hommes politiques algériens originaires de notre Kabylie à la télé marocaine. Peut-être se laisse-t-il prendre aussi à la propagande excessive autour du mouvement du meddah françalgérien. Un mouvement qui n’arrive pas à rassembler autant de monde que n’en a rassemblé, jeudi dernier, l’inauguration de la petite mosquée de Sidi Djaffar d’Aghribs, à 45 km de Tizi Ouzou ? Lui qui parle des problèmes vécus par nos populations kabyles, sait-il au moins qu’il n’y a aucune comparaison à soutenir entre notre Kabylie et son Rif ? Les Kabyles chez nous tapent sur la police, jouent à longueur d’année à l’émeute et chaque dechra s’invente ses «révolutions», comme d’ailleurs les populations dans d’autres régions. Est-ce le cas au Maroc ? Grâce à Dieu, la Kabylie est loin de ce qu’on raconte d’elle dans les articles qui trouvent directement ou indirectement leur inspiration auprès des juifistes de Paris, de Tel-Aviv et probablement du… royaume voisin. Et s’il lui arrivait une nouvelle fois d’évoquer la Kabylie, il devrait en même temps que le trône se rappeler de feu Mohand Oulhadj et de ses choix en 1963.
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Jeune Indépendant, 7/8/2010

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