Il demande d’échanger la dépouille de Germaneau contre celle des 4 auteurs du détournement de l’Airbus d’Air France
Le GSPC a déjà mué en GIA
Le GSPC a déjà mué en GIA
Par Mohamed Abdoun
Un curieux, mais loin d’être étonnant, communiqué a été rendu public, dimanche soir, par le GSPC. Signé par l’émir national de cette organisation terroriste, Abdelmalek Droudkal, alias Ab ou Mossaâb Abdelouadoud, le document donne l’identité des six criminels abattus lors du raid franco-mauritanien effectué au Mali, et à la suite duquel l’otage, Michel Germaneau, avait été éliminé par ses ravisseurs. Les criminels abattus, qu’ils soient des contrebandiers, des trafiquants d’armes ou bien des terroristes organiquement rattachés au GSPC, importe peu, dès lors que nous savons qu’il y a eu jonction, dans la vaste bande sahélo saharienne, entre ces différents phénomènes donnant lieu à ce que nous qualifions de » gangsterrorisme « . Ce qu’il convient de retenir, en revanche, c’est que les identités des criminels abattus confirment, de la manière la plus formelle qui soit, le caractère transnational du phénomène de gangsterrorisme. Droudkal annonce en effet que trois parmi les criminels abattus font partie des tribus arabes de l’Azawad du nord du Mali, fief du GSPC. Il s’agit de Natou Ould Hacen alias Abou Yahya, Ely Ould Sidi Mohamed alias Abdel Razaq et Bowba Ould Hamat alias Abdel Raouf. Avec eux, figure certain Ouslam Amirouche alias Bilal al jazairi, présenté comme compagnon d’armes de Belaâouar, ce qui reste à prouver, sachant que Mokhtar Belmokhtar est en trêve depuis plusieurs années, et qu’il en train d’œuvrer en ce moment à la libération des deux derniers otages détenus par le sanguinaire Abou Zeïd, à savoir deux humanistes espagnols enlevés en Mauritanie.
Le cinquième criminel abattu est, lui, originaire de Tanger au Maroc. Il s’agit de AbdelKrim Chairy. Le dernier, enfin, est un Mauritanien répondant au nom de AbdelKader Ould Hmednah.
Le cinquième criminel abattu est, lui, originaire de Tanger au Maroc. Il s’agit de AbdelKrim Chairy. Le dernier, enfin, est un Mauritanien répondant au nom de AbdelKader Ould Hmednah.
Un phénomène transnational…
Mais le plus important reste à venir. Droudkal s’adresse, en effet, dans le même document aux autorités françaises, pour leur proposer un bien curieux échange : celui du corps de l’otage Michel Germaneau contre ceux des 4 pirates de l’air auteurs du détournement de l’Airbus d’Air France en décembre 1994. Ces derniers, à l’époque, agissaient pour le compte du GIA, plus précisément pour celui d’Antar Zouabri. Cela confirme, si besoin en était encore, ce que nous écrivions dès 2004 sous cette même plume, mais dans un autre support médiatique, que le GSPC allait se (re)transformer en GIA à la suite de l’élimination, par les forces de sécurité sur les hauteurs de Béjaia, de son ancien émir national, Nabil Sahraoui, précédée par la reddition du fondateur du groupe, Hassan Hattab. Ce dernier, est-il besoin de le rappeler ici, avait créé le GSPC en septembre 1998 à la suite d’une scission d’avec le GSPC, précisément pour se démarquer des crimes aveugles et takfiristes que ce groupe commettait contre les populations civiles. Or, l’actuel émir du GSPC, Abdelmalek Droudkal, était un des principaux et plus proches lieutenants du sinistre et sanguinaire Antar Zouabri. Il a été, en outre, le cerveau des tous premiers attentats suicides commis à Alger durant l’année 95, notamment contre la Maison de la Presse de Belcourt, le siège de la DGSN et le Commissariat central, sis au Boulevard Amirouche.
Mais le plus important reste à venir. Droudkal s’adresse, en effet, dans le même document aux autorités françaises, pour leur proposer un bien curieux échange : celui du corps de l’otage Michel Germaneau contre ceux des 4 pirates de l’air auteurs du détournement de l’Airbus d’Air France en décembre 1994. Ces derniers, à l’époque, agissaient pour le compte du GIA, plus précisément pour celui d’Antar Zouabri. Cela confirme, si besoin en était encore, ce que nous écrivions dès 2004 sous cette même plume, mais dans un autre support médiatique, que le GSPC allait se (re)transformer en GIA à la suite de l’élimination, par les forces de sécurité sur les hauteurs de Béjaia, de son ancien émir national, Nabil Sahraoui, précédée par la reddition du fondateur du groupe, Hassan Hattab. Ce dernier, est-il besoin de le rappeler ici, avait créé le GSPC en septembre 1998 à la suite d’une scission d’avec le GSPC, précisément pour se démarquer des crimes aveugles et takfiristes que ce groupe commettait contre les populations civiles. Or, l’actuel émir du GSPC, Abdelmalek Droudkal, était un des principaux et plus proches lieutenants du sinistre et sanguinaire Antar Zouabri. Il a été, en outre, le cerveau des tous premiers attentats suicides commis à Alger durant l’année 95, notamment contre la Maison de la Presse de Belcourt, le siège de la DGSN et le Commissariat central, sis au Boulevard Amirouche.
Bras de fer Nouakchott Bamako
Avec l’arrivée de Droudkal à la tête du GSPC, et contrairement à ce qui a été indiqué par de nombreux et prétendus experts des questions sécuritaires, il était normal que les attentats suicides refassent (et non pas fassent) leur apparition dans le pays. Il était également attendu que le GSPC dérive de nouveau vers la doctrine takfitiste qui, pour le moment, le pousse à enlever des citoyens pour exiger des rançons, à racketter les foyers isolés qu’il investit de nuit et à dépouiller des citoyens de tous leurs biens dans des faux barrages. Ces premières dérives peuvent évoluer vers les massacres collectifs, que le GIA avait commencé à commettre lorsqu’il avait senti sa perte proche et déclaré que tous ceux qui n’étaient pas avec lui étaient forcément contre lui.
Pour revenir au Sahel, il semble que les pays qui composent cette entité n’ont jamais été plus dispersés que maintenant, cela à cause des agissements et manipulations françaises. Alors que le Mali vient de réunir sur son territoire les services de renseignement de six pays, excluant la Mauritanie et l’Algérie, voilà que la réponse de Nouakchott est tombée, sèche et cinglante envers un ATT accusé d’être trop conciliant avec les terroristes et les grands bandits au moment où, au contraire, il faut faire montre à leur encontre de la plus grande fermeté possible.
Avec l’arrivée de Droudkal à la tête du GSPC, et contrairement à ce qui a été indiqué par de nombreux et prétendus experts des questions sécuritaires, il était normal que les attentats suicides refassent (et non pas fassent) leur apparition dans le pays. Il était également attendu que le GSPC dérive de nouveau vers la doctrine takfitiste qui, pour le moment, le pousse à enlever des citoyens pour exiger des rançons, à racketter les foyers isolés qu’il investit de nuit et à dépouiller des citoyens de tous leurs biens dans des faux barrages. Ces premières dérives peuvent évoluer vers les massacres collectifs, que le GIA avait commencé à commettre lorsqu’il avait senti sa perte proche et déclaré que tous ceux qui n’étaient pas avec lui étaient forcément contre lui.
Pour revenir au Sahel, il semble que les pays qui composent cette entité n’ont jamais été plus dispersés que maintenant, cela à cause des agissements et manipulations françaises. Alors que le Mali vient de réunir sur son territoire les services de renseignement de six pays, excluant la Mauritanie et l’Algérie, voilà que la réponse de Nouakchott est tombée, sèche et cinglante envers un ATT accusé d’être trop conciliant avec les terroristes et les grands bandits au moment où, au contraire, il faut faire montre à leur encontre de la plus grande fermeté possible.
Rien ne sera fait sans le précieux concours de l’Algérie
Dans un discours à la nation, à l’occasion de sa première année au pouvoir, le président mauritanien, Mohamed Abdel Aziz, s’est engagé à lutter contre le terrorisme. « Nous agirons à l’intérieur comme à l’extérieur de la Mauritanie pour défendre notre pays », a-t-il déclaré en effet. Deux semaines après avoir commandé une importante opération militaire contre un camp d’entraînement d’al-Qaida au Maghreb islamique dans le désert malien, le Président mauritanien, Mohammed Ould Abdel Aziz, a réaffirmé sa volonté de lutter contre le groupe terroriste, plantant en quelque sorte de douloureuses banderilles sur le flanc de son collègue malien, déjà ulcéré de n’avoir même pas été prévenu de l’opération militaire qui devait se dérouler sur son territoire, ce qui prête à penser que ni Paris, ni Nouakchott, ne font confiance à Amadou Toumani Touré.
« Le terrorisme que nous connaissons et combattons est à la base un terrorisme régional ; c’est le même terrorisme qui menace la sécurité du Sahel », a-t-il déclaré. « Nous avons été attaqués en 2005 dans la garnison frontalière de Lemgheity, où nous avons perdu 15 soldats.
En 2007, nous avons perdu 3 soldats à El Ghallawiya, et en 2008, nous en avons perdu 12 autres et un officier. Cela veut dire que 31 éléments de nos forces armées et de sécurité ont été abattus par des terroristes venus de pays voisins. »
Le Président mauritanien a ensuite évoqué un nouveau plan pour lutter contre ce groupe :
« Nous avons constitué des forces spéciales, dont la mission est de lutter contre le terrorisme sur une base rapide et permanente.
Nous protégerons notre pays et avons fourni, et continuerons de fournir à nos forces de sécurité et de renseignement les moyens nécessaires.
Nous ne resterons pas inactifs. »
Nous sommes opposés au paiement de rançons, et à l’échange d’otages contre des terroristes, parce que le premier permet de financer le terrorisme et le dernier encourage les terroristes à poursuivre leurs actions méprisables », a ajouté Abdel Aziz.
« Nous avons par conséquent décidé de les combattre en utilisant nos propres moyens, et nous mettrons tout en oeuvre pour développer nos agences de sécurité. »
Cette position, si elle devait être vraiment respectée, rejoint point par point celle de l’Algérie.
Une coalition entre Alger et Nouakchott (sans la France, cela va de soi) pourrait ainsi voir le jour, avant d’être rejointe par les autres Etats sahélo sahariens lorsqu’ils auront constaté que le Mali fait fausse route et qu’aucune lutte efficace et durable contre ce fléau ne saurait être envisagée sans le concours direct de l’Algérie…
Dans un discours à la nation, à l’occasion de sa première année au pouvoir, le président mauritanien, Mohamed Abdel Aziz, s’est engagé à lutter contre le terrorisme. « Nous agirons à l’intérieur comme à l’extérieur de la Mauritanie pour défendre notre pays », a-t-il déclaré en effet. Deux semaines après avoir commandé une importante opération militaire contre un camp d’entraînement d’al-Qaida au Maghreb islamique dans le désert malien, le Président mauritanien, Mohammed Ould Abdel Aziz, a réaffirmé sa volonté de lutter contre le groupe terroriste, plantant en quelque sorte de douloureuses banderilles sur le flanc de son collègue malien, déjà ulcéré de n’avoir même pas été prévenu de l’opération militaire qui devait se dérouler sur son territoire, ce qui prête à penser que ni Paris, ni Nouakchott, ne font confiance à Amadou Toumani Touré.
« Le terrorisme que nous connaissons et combattons est à la base un terrorisme régional ; c’est le même terrorisme qui menace la sécurité du Sahel », a-t-il déclaré. « Nous avons été attaqués en 2005 dans la garnison frontalière de Lemgheity, où nous avons perdu 15 soldats.
En 2007, nous avons perdu 3 soldats à El Ghallawiya, et en 2008, nous en avons perdu 12 autres et un officier. Cela veut dire que 31 éléments de nos forces armées et de sécurité ont été abattus par des terroristes venus de pays voisins. »
Le Président mauritanien a ensuite évoqué un nouveau plan pour lutter contre ce groupe :
« Nous avons constitué des forces spéciales, dont la mission est de lutter contre le terrorisme sur une base rapide et permanente.
Nous protégerons notre pays et avons fourni, et continuerons de fournir à nos forces de sécurité et de renseignement les moyens nécessaires.
Nous ne resterons pas inactifs. »
Nous sommes opposés au paiement de rançons, et à l’échange d’otages contre des terroristes, parce que le premier permet de financer le terrorisme et le dernier encourage les terroristes à poursuivre leurs actions méprisables », a ajouté Abdel Aziz.
« Nous avons par conséquent décidé de les combattre en utilisant nos propres moyens, et nous mettrons tout en oeuvre pour développer nos agences de sécurité. »
Cette position, si elle devait être vraiment respectée, rejoint point par point celle de l’Algérie.
Une coalition entre Alger et Nouakchott (sans la France, cela va de soi) pourrait ainsi voir le jour, avant d’être rejointe par les autres Etats sahélo sahariens lorsqu’ils auront constaté que le Mali fait fausse route et qu’aucune lutte efficace et durable contre ce fléau ne saurait être envisagée sans le concours direct de l’Algérie…
La Tribune des Lecteurs, 9/8/2010
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