Bouteflika, le fin diplomate face à Kissinger

Des documents de l’Agence de renseignement américaine dont la levée de secret a été faite en 2006, dévoilent des discussions qui ont eu lieu entre l’ancien ministre des affaires étrangères américain, Henri Kissinger et son homologue Abdelaziz Bouteflika le 17 décembre 1975 à Paris, à la résidence de l’ambassadeur américain à Paris à l’époque, en présence de Mohamed Bedjaoui, ambassadeur d’Algérie en France.
Les discussions ont tournées entre les deux hommes sur la question du Sahara Occidental, de l’Angola et du proche orient.

– Lors de ces discussions, il a été question essentiellement du Sahara Occidental, et Abdelaziz Bouteflika a défendu avec force le peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination, la nécessité de recourir à un referendum afin de régler ce conflit. Bouteflika a insisté sur la nécessité de régler le conflit en toute transparence et objectivité.

– Le ministre algérien des affaires étrangères a fait savoir à l’époque que l’Algérie accepterait les résultats du referendum quelle qu’elle soient, insistant sur le droit du peuple sahraoui de choisir l’indépendance ou son annexion au Maroc ou à la Mauritanie.

– De son côté, le secrétaire d’état américain aux affaires étrangères, Henri Kissinger a déclaré qu’il était impossible de faire grandes choses en ce qui concerne l’affaire du Sahara Occidental car, selon lui, les états unis d’Amérique étaient neutres et ne peut prendre position sur la question. Ce dernier a ajouté qu’il comprenait les palestiniens mais que ce n’était pas impossible pour le Sahara Occidental.

– Concernant la position de l’Algérie, Kissinger a déclaré que personne ne s’y opposait et que la seule question est relative à son application. Ajoutant que l’interdiction de la marche verte voulait dire la détérioration des relations avec le Maroc et qu’ils n’étaient pas intéressés par la question du Sahara Occidental.

– Bouteflika a répondu que les états unis d’Amérique avaient des intérêts en Espagne et au Maroc mais qu’ils préféraient une partie à l’autre et une coopération militaire existait avec le Maroc, ce qui les empêchait de rester neutres lorsqu’il s’agissait de l’Algérie.

– Concernant la question du Proche Orient, Bouteflika a fait savoir qu’il existait des négociations et qu’il n’y avait pas de raisons de refuser de se plier aux décisions de la cour internationale de justice.

Asma Menouar

Ennahar, 1/9/2010

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