Pourquoi la lutte pour le Sahara Occidental s’intensifie à nouveau
5. Qui soutient les différents camps ?
La plus grande base de soutien pour la République arabe sahraouie démocratique est l’Union africaine, dont elle est membre. La république a été reconnue comme un pays indépendant par 84 membres de l’ONU, bien que plusieurs d’entre eux aient récemment retiré ou gelé leur reconnaissance suite aux pressions exercées par le Maroc. Parmi eux, l’Inde, la Colombie et la Jamaïque. Les États-Unis sont devenus le premier pays à reconnaître la revendication de souveraineté du Maroc au Sahara occidental fin 2020, sous la présidence de Donald Trump. Cette reconnaissance faisait partie d’un accord dans lequel le Maroc a accepté de rétablir des liens diplomatiques discrets avec Israël, qui ont été rompus en 2000. Aucun pays n’a suivi la démarche américaine, et l’Allemagne l’a remise en question à l’ONU, appelant les États-Unis à « agir dans le cadre du droit international. » Cela a provoqué la colère du Maroc, dont le ministère des affaires étrangères a ensuite suspendu ses relations avec le gouvernement allemand en raison de « profonds malentendus » non précisés. »
6. Quel est l’enjeu ?
La stabilité. L’intensification des combats pourrait être déclenchée par n’importe quoi, de l’augmentation des transferts d’armes vers le Polisario à un changement de tactique du mouvement. Cela déstabiliserait probablement davantage l’Afrique du Nord, au moment même où les autorités marocaines et algériennes sont confrontées, à des degrés divers, à la colère des populations face à la hausse du chômage, à la corruption et à la faiblesse des économies. Le divorce diplomatique entre le Maroc et l’Algérie attirera l’attention sur l’influence et le soutien de cette dernière au Polisario et renforcera la méfiance déjà profonde entre les deux grands rivaux. Coincé pendant près d’un quart de siècle par la décision de l’Algérie de fermer sa frontière terrestre, le Maroc a revendiqué plus fermement le territoire depuis l’effondrement du cessez-le-feu et a adopté une approche plus conflictuelle, de type tit-for-tat, avec l’Algérie. Les entreprises étrangères s’inquiètent de la sécurité du commerce terrestre à travers le territoire contesté vers les marchés d’Afrique sub-saharienne. Le blocus de trois semaines de novembre 2020 a eu un impact sur les prix des produits frais au Sénégal, au Mali et en Mauritanie, selon les médias de l’époque.