Messahel : "Nous œuvrons pour le règlement diplomatique et pacifique des conflits"

Abdelkader Messahel a expliqué le sens donné par l’Algérie au concept de paix et de sécurité dans un continent marqué par les conflits et les foyers de tension. Il a notamment indiqué que «l’année 2010 a été proclamée année de la sécurité, de la stabilité et de la paix en Afrique par les chefs d’Etat africains lors du dernier sommet de l’UA à Tripoli en août 2009».

Prônant les voies diplomatiques et juridiques pour la résolution des conflits armés en Afrique en vertu de la Convention de Vienne relative au règlement des différends internationaux et conflits entre Etats, le ministre des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a exhorté les pays africains membres de l’UA et la communauté internationale à s’impliquer pour la résolution des différends internationaux, aussi bien en Afrique (Sahara Occidental) qu’au Proche-Orient (conflit israélo-palestinien).

Dans une interview accordée à la radio chaîne III, le ministre a expliqué le sens donné par l’Algérie au concept de paix et de sécurité dans un continent marqué par les conflits et les foyers de tension. Il a notamment indiqué que «l’année 2010 a été proclamée année de la sécurité, de la stabilité et de la paix en Afrique par les chefs d’Etat africains lors du dernier sommet de l’UA à Tripoli en août 2009». Il précise que cette décision a été confortée par le sommet de janvier dernier en réitérant l’année 2010 comme étant l’année de la paix en Afrique. Ce qui est intéressant, a-t-il ajouté, c’est que pour les questions de paix et de sécurité, il est évident que les Etats doivent l’appliquer et les citoyens, également, à travers les associations, le sport. Donc, c’est une véritable mobilisation du continent africain autour de la paix et de la sécurité. C’est une journée qui coïncide avec la journée mondiale de la paix. Donc, vous savez qu’en 2001, l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé cette journée internationale celle de la paix dans le monde.

Abordant la problématique de la célébration de la journée de la paix, il a indiqué que la célébration en Afrique est évidente, car à travers les conflits qui existent dans ce continent, on a réalisé des progrès extraordinaires en matière de paix, et à la fin des années 1990 et au début des années 2000, l’Afrique était traversée par 13 conflits avec toutes les conséquences. «D’abord  il y a des situations de guerre et de transfert de populations, des millions de personnes se sont retrouvées pratiquement exilées de leurs pays. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans cette situation, mais des conflits persistent, des progrès extraordinaires ont été accomplis en Afrique, cependant du point de vue de règlement des conflits, cela n’est pas suffisant» a-t-il déclaré. 

La contribution de l’Algérie sur ce plan est expliquée par Messahel qui montre que «l’Algérie a toujours apporté sa contribution pour la stabilité et la paix dans le continent africain. Le président de la République lui même s’était impliqué dans le règlement de certains conflits, notamment en 1999 lors du conflit le plus grave qu’a connu la Corne de l’Afrique; la guerre entre l’Ethiopie et l’Erythrée. Cela a connu une avancée extraordinaire, car la fin de la guerre entre les deux pays a permis à cette région de connaître la stabilité et la paix».

L’Algérie favorise les causes justes et la culture de la paix qui passent par le respect de la souveraineté et de la légalité internationale. 

Pour ce qui est du rôle joué par l’Algérie, aujourd’hui, dans un monde en pleine mutation de conflits et de crises institutionnelles, Messahel a indiqué que «le terrorisme concerne tout le monde. Le terrorisme est l’affaire de tout le monde et non seulement de l’Algérie qui appartient à la communauté internationale en faisant face à une menace mondiale et au crime organisé. Il est évident que l’Algérie joue son rôle dans les mécanismes mis en place par les nations unies pour lutter contre le terrorisme qui constitue une véritable menace pour la paix et la sécurité des peuples, mais également une menace pour la survie de certains pays et Etats et le politiques de développement en Afrique».

Criminalisation des paiements de rançons dans les pays africains

Concernant la pénalisation et la criminalisation des paiements de rançons dans les pays africains, Messahel a indiqué que « nous avons constaté ces dernières années une mobilisation de la communauté internationale et la nécessité de mobiliser tous les moyens et capacités pour faire face, notamment, pour ce qui est du financement du terrorisme.

Nous avons plaidé pour que le paiement des rançons soit criminalisé par les dispositions des Nations unies par le biais de deux documents fondamentaux, le protocole des Nations-unies pour le financement du terrorisme et la convention sur la prise d’otages.

Ces deux documents sont restés flous concernant le paiement de rançons. C’est ainsi que l’Algérie a pris des initiatives au niveau africain pour une mobilisation autour des Nations unies pour la criminalisation du paiement des rançons et nous sommes parvenus à introduire deux paragraphes : la résolution 19-04 qui est une résolution de lutte contre El Qaida criminalisant le paiement des rançons. J’ajouterai que les résolutions soient effectives et que les institutions européennes prennent des dispositions pour pénaliser le paiement des rançons».

La menace devient sérieuse avec le crime organisé alors que les pays africains n’ont pas les moyens pour y faire face.

De plus en plus il y a de la coordination et d’échanges d’information et un travail se fait au niveau des pays de la région pour la stabilité et la sécurité dans la région.

La route transsaharienne sera une révolution dans la région, il reste encore 280 km au Niger à construire et nous avons trouvé des financements pour le financement du projet d’un montant de 180 millions de dollars. C’est un projet qui désengorgera l’Afrique de l’ouest et qui permettra des échanges commerciaux importants.

L’Algérie a apporté sa contribution financière en développant les infrastructures dans notre sous- région du Sahel.

A la question de savoir si les actions de l’Algérie au Mali seront généralisées à d’autres pays, le ministre a répondu que «nous avons des moyens pour financer certaines actions et dans cette région nous avons parfois des petits projets». Ce sont des régions qui souffrent du manque d’eau, la santé n’est pas couverte, on a besoin de petites cliniques et il faut prendre en charge la jeunesse pour la former. L’Algérie mettra au service des pays voisins les moyens en fonction de ses capacités.

Concernant le rôle de l’Algérie dans le conflit et la décolonisation au Sahara Occidental, Messahel a expliqué que «la position de l’Algérie est connue et elle est réitérée à chaque occasion. L’Algérie soutient le règlement de ce conflit dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Ces résolutions font des droits du peuple sahraoui à l’autodétermination le fondement même de toute résolution. L’Algérie a toujours accompagné les Nations unies dans la recherche de solutions fondées sur ce droit. Nous continuerons à le soutenir et nous avons apporté notre appui au secrétaire général de l’Onu et ce conflit concerne le peuple sahraoui, le Polisario et le royaume du Maroc qui se sont engagés dans une série de négociations que nous souhaitons reprendre le plus rapidement possible. Ces négociations doivent aboutir à la résolution du règlement équitable du conflit au Sahara occidental et qui doit consacrer l’autodétermination du peuple sahraoui».

Par : Amar Aouimer

Source : Le Midi Libre, 22/9/2010

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