L'UE ignore la lauréate des droits de l'homme du Sahara Occidental

Depuis plus d’un mois, Aminatou Haidar, militante des droits de l’homme internationalement reconnue et présidente de l’organisation sahraouie des droits de l’homme CODESA, attend une réponse de l’ambassadeur de l’UE au Maroc, M. Eneko Landaburu. L’ambassadeur de l’UE ne répond pas à une question simple concernant la légalité de la pêche de l’UE dans les territoires occupés du Sahara Occidental.




Le 27 mai dernier, l’Ambassadeur Landaburu a défendu la légalité de la pêche de l’UE au Sahara Occidental occupé au cours d’une conférence de presse à Rabat. Selon l’agence de presse espagnole, M. Landaburu a déclaré que  » les services juridiques de la Commission Européenne et tous les rapports d’institutions indépendantes ont démontré qu’il n’y a pas de problème en ce qui concerne la légalité international de l’accord de pêche avec le Maroc ».
L’ambassadeur et la Commission n’ont jusqu’ici pas répondu à la question simple de l’identité des mystérieuses « institutions indépendantes» ayant défendu la pêche de l’UE. Au contraire, le propre service juridique du Parlement Européen a déclaré que l’accord est une violation du droit international, puisqu’il n’y avait aucune preuve que les sahraouis ont été consultés ou qu’ils bénéficient de l’accord. Cette opinion est également partagée par la première autorité juridique mondiale sur l’activité des ressources naturelles au Sahara Occidental : l’ancien conseiller juridique de l’ONU Hans Corell. Corell qui a déclaré à plusieurs reprises que la pêche de l’UE est illégale et que l’UE détourne son Avis Juridique à l’ONU.
« Notre organisation est préoccupée par la pêche de l’UE au Sahara Occidental, un territoire, comme vous le savez certainement, qu’aucun Etat ne reconnaît comme faisant partie du Maroc. D’après notre expérience, tous les conseils juridiques indépendants indiquent que la pêche dans le territoire non autonome du Sahara occidental est illégale » dit la lettre de A. Haidar, au nom du collectif Sahraoui des droits de l’homme CODESA.
Ce groupe voudrait savoir à quelles institutions indépendantes M. Landaburu fait allusion. Mais après plus d’un mois, l’Ambassadeur de l’UE au Maroc n’a pas fait l’effort de répondre.
En Juin, Western Sahara Resource Watch a posé la même question à la Commission européenne. La Commission n’a pas répondu à la question, mais a répondu à tort que l’avis de Hans Corell soutenait la pêche de l’UE :http://www.fishelsewhere.eu/index.php?parse_news=single&cat=159&art=1160
« Nous ne pensons pas une seconde qu’une institution indépendante défendrait la pêche illégale de l’Union Européenne au Sahara Occidental occupé. Au contraire, nous croyons sincèrement que l’ambassadeur de l’UE a menti aux médias. Tant que la Commission ment sur le contenu de l’avis juridique de l’ONU de 2002, qui est disponible sur l’Internet, nous sommes préoccupés par les revendications de l’ambassadeur de l’UE d’un soutien juridique par des institutions indépendantes imaginaires « , a déclaré Sara Eyckmans, coordinateur de Western Sahara Resource Watch.
L’UE n’a jusqu’à présent fourni aucune information sur la consultation avec le peuple sahraoui avant la signature de l’accord, comme le droit international prescrit. Le Maroc a refusé l’entrée des membres du Parlement Européen au Sahara Occidental pour une évaluation de la mise en œuvre de l’accord.
Voir la lettre de CODESA à l’ambassadeur de l’Union européenne ici:
Pour tous commentaires ou des questions sur la pêche illégale de l’UE :
Sara Eyckmans
Coordonnateur, Western Sahara Resource Watch
coordinator@wsrw.org 
www.fishelsewhere.eu
Tel (32) 475 4586 95

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