Vives protestations après la visite de sénateurs français

Le groupe d’amitié France-Maroc vient d’organiser au Maroc du 13 au 17 septembre 2010, une mission sénatoriale, dirigée par Christian Cambon, sénateur du Val de Marne et président du groupe d’amitié. Cette délégation importante, par le nombre et la qualité de ses membres, dont Jean-Pierre Chauveau, sénateur de la Sarthe et ancien suppléant de l’actuel Premier ministre, François Fillon, ne s’est pas arrêtée aux frontières internationalement reconnues du Maroc, mais a surtout « visité » le Sahara Occidental. Visite pilotée par les autorités marocaines jusqu’à Dakhla au Sahara Occidental qui, d’après les dernières déclarations du sénateur Cambon, avait pour but d’exprimer la position de la France vis à vis du conflit, position qui se résume au soutien de toute la délégation au plan d’autonomie marocain, jugé comme seule solution concrète et réaliste. 

L’association des amis de la RASD s’indigne de cette visite de sénateurs français dans les territoires occupés de la Rasd et dans un communiqué « ne peut que très vivement s’étonner qu’une telle délégation officielle émanant d’une de nos Assemblées, s’autorise une telle violation des règles et du droit international en se rendant dans un territoire, le Sahara Occidental, occupé depuis 35 ans par le Maroc et dont la population n’a pu jusqu’à présent exercè son droit inaliénable à l’autodétermination.» 

L’association interpelle les élus français leur rappelant au passage qu’aucun État ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, qu’une mission de paix de l’ONU, la Minurso y est installée depuis 1991 pour organiser un référendum et qu’il est « très étonnant qu’une telle démarche bravant le droit international ait pu être organisée par une Assemblée d’un pays démocratique, membre permanent du Conseil de sécurité. » «Comment notre pays au travers de quelques uns de ses citoyens les plus éminents, des élus du peuple, a-t-il pu se prêter à une telle mascarade et opération de propagande au bénéfice d’un pays ami, certes, mais qui depuis 1975 bafoue le droit de la décolonisation ?», s’interroge l’association française des amis de la RASD, qui estime que l’actuel blocage du processus des négociations engagées depuis trois ans par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, « ne peut se comprendre qu’à la lumière de telles démarches qui soutiennent des positions contraires à la légalité internationale». 

«Au nom du réalisme, le soutien à la partie la plus forte, entrave le processus mis en place par l’ONU depuis 1991 et prolonge un conflit en bloquant toute possibilité de solution politique conforme au droit de la décolonisation», ajoute L’association des Amis de la Rasd. Elle en appelle à la responsabilité du Sénat et de ses élus pour se «désolidariser de telles démarches opportunistes et peu respectables et pour au contraire oeuvrer pour le respect du droit des peuples à s’autodéterminer et pour le respect des droits de l’Homme, cruellement bafoués au Sahara Occidental, par les autorités marocaines». Aspect de la «visite» qui semble-t-il n’a pas retenu l’attention de la délégation du groupe d’amitié France- Maroc.

Mokhtar B. 

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