Algériens, nous sommes témoins!

L’Algérie n’est pas un pays comme les autres. Sa terre, son peuple, son histoire ainsi que sa destinée. Sa terre d’abord ; cette immense contrée désertique qui, pourtant, est riche de tout. Riche de pétrole, de gaz et, plus noble encore, riche de ses hommes. Une terre qui se déploie, inexorablement, au fur et à mesure qu’elle se rudoie par les hommes qui s‘y habitent. Et ce, au fil des années , des ages et des saisons. 

Ensuite, des hommes durs à la tache, patients dans l’adversité et résistants durant l‘épreuve et qui, en somme, constituent un peuple qui s’est, dignement, résigné à épouser son histoire comme les cicatrices enlacent les plaies. Une destinée, enfin, d‘exception. 

Libérée des jougs du colonialisme, l’Algérie n’a cessé d’en témoigner pour les Hommes. N’a, surtout, cessé d’aider les autres pour qu’ils s’en sortent. Madiba, dans son livre d‘adieu, lui rend un hommage solennel. 

Je me suis inspiré de la révolution algérienne pour mener à bien mon combat, écrit le vieux guerrier. Le général Giap, l’architecte de Dien Bien Phu, tenait à que sa première sortie à l’étranger soit pour l’Algérie. Che Guevara décide d’y prononcer son discours testament, le fameux discours d’Alger. Miriam Makeba, déchue de sa nationalité d’Apartheid, est naturalisée algérienne et voulait y vivre. Arafat y déclara la renaissance de la Palestine. 

Bref, depuis son indépendance, le peuple algérien fut de tous les combats et de toutes les luttes pour la justice et l’égalité de par le monde. De ce fait, La grande “gueule”de l’Algérie a, toujours, été du côté des opprimés. Les derniers en la matière, Palestiniens et Sahraouis, sont, d’ailleurs, là pour en témoigner.

De nous, Mauritaniens, l’Algérie était, comme à l’accoutumée, solidaire. Quand la France, rancunière, voulait asphyxier le petit pays que nous sommes et qui, après avoir nationalisé MIFERMA, tenait, ultime avanie, à sa souveraineté monétaire en créant l’Ouguiya, l’Algérie fut de la partie. Boumediene rassura et conforta. Pas très bavard, le Colonel dira au père fondateur : Moktar-c’est ainsi qu’il le nomme quand les affaires se corsent-compte sur Dieu et sur l’Algérie. Et les deux n’ont pas déçu. 

Alors, voisinage et aléa de l’existence obligent, des frictions entre voisins peuvent, de temps en temps se font sentir. Ce n’est que du vent. 

La vérité est que chaque poète a son héros. Homer, son Ulysse. Al-Mutanabbi, Saif al Dewla. Poétesse plus haute que son luth, la Mauritanie, elle, a l’Algérie.

En effet, un million de poètes mauritaniens n’ont, un demi siècle durant, cessé de tantôt chanter tantôt pleurer les louanges et le martyre de ces milliers d’Algériens qui, par leur sang, ont pétrit cette terre d’honneur faisant d’elle un pays pas tout à fait comme les autres. De ce, nous, Mauritaniens, nous sommes témoins(*).

* Le refrain principal de l’hymne national algérien est : Témoignez! Témoignez! Témoignez!
Source : CRIDEM, 17/10/2010

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