Sahara occidental : La force du droit ou le droit du plus fort ?

L’émissaire onusien, Christopher Ross, reprend son bâton de pèlerin pour tenter de réanimer le processus de négociations enlisé dans les méandres de l’occupation marocaine illégale soutenue par des puissances européennes intéressées par les dividendes commerciales et les promesses d’un marché juteux.

La tournée régionale de Christopher, amorcée le 18 octobre, participe d’une volonté de renouer les fils du dialogue entre les deux parties au conflit en prévision de la reprise des réunions informelles prévues en novembre 2010. Elle coïncide avec la célébration du 60e anniversaire la déclaration 1514 du 14 décembre 1960 consacrant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui doit trouver sa juste expression dans la dernière colonie africaine.
Il s’agit d’un principe intangible et inaliénable réaffirmée par la 4e commission onusienne de décolonisation qui reflète le consensus international majoritairement acquis à la solution référendaire, à la fin de l’occupation coloniale et du pillage des ressources naturelles sahraouies. Cette base légale et démocratique, fondée sur l’expression souveraine et le choix libre du peuple sahraoui de son destin, est contrariée par la solution imposée de l’autonomie factice de Rabat soutenu à bras le corps par la France proclamant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères et du Premier ministre, la démarche intéressante et pertinente, en violation de la légalité internationale.

L’alignement des puissances occidentales sur les thèses marocaines a contribué à l’impasse du processus de règlement de la question sahraouie sacrifiée sur l’autel de leurs intérêts commerciaux et stratégiques. La situation de blocage a été dénoncée par Christopher Ross qui se refuse au «statu quo inacceptable».

Dans une lettre adressée, en juin, aux principaux pays intéressés (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, Espagne et France), il a mis en exergue l’intransigeance marocaine et l’absence de volonté de dialogue «sans préalable» auquel a pleinement souscrit le Front Polisario.

Ross réussira-t-il à dépasser le syndrome Baker et à remettre sur rails un processus menacé d’obstruction et d’ingérence étrangère ? 
Horizons, 12/10/2010

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