En 2007, Rabat avait consulté Pékin pour renforcer son aviation de combat. Le Wall Street Journal croit savoir que l’option est maintenue malgré l’acquisition par le Maroc de F-16 américains.
Info, intox ou simple approximation? Rabat serait toujours en lice pour l’acquisition d’une escadrille de jets JF-17 auprès de Pékin et Islamabad. Déjà 2007, le Maroc avait de cette manière fait jouer la concurrence probablement pour infléchir les prix des Rafale (Dassault) proposés par Paris et ceux des F-16 (Lockheed Martin) par Washington. Le JF-17 est un avion à réaction de combat sino-pakistanais, conçu par l’industrie militaire chinoise et cofinancé par le Pakistan. Mis en service en 2007, Il a été présenté pour la première fois au grand public au salon de Farnborough de juillet 2010. C’est une réplique lointaine du F-16, mais il est équipé d’un réacteur russe de marque Klimov. Il est aussi moins coûteux qu’un MIG 29 russe : 20M$ pièce contre 30M$. Après l’Egypte, le Maroc qui a entamé un vaste programme de modernisation de sa chasse (achat de 24 F-16 américains et retrofit de ses Mirage F-1 français) serait le deuxième pays arabe toujours intéressé par le JF-17 si l’on en croit le Wall Street Journal .
Pourtant, cette option qui date, paraît bien peu crédible au plan politique (Washington prendrait cela comme un affront et pourrait envisager de reconsidérer l’aide du Millenium Challenge Account à Rabat), et technique (les Forces Royales Air ont fait le choix du F-16 pour être « OTAN compatibles »), l’achat d’un chasseur issu de l’ancien bloc de l’Est est antinomique avec cette stratégie. D’ailleurs, le JF-17 ferait un piètre doublon du F-16 dont il imite la voilure et le format : empennage simple, mono réacteur, même gabarit… Pourquoi donc aller acheter un vilain clone chinois, qui vole moins vite, emporte moins de munitions, etc.? Par ailleurs, Moscou ne voit pas d’un bon œil la concurrence chinoise sur les marchés émergents de l’armement, surtout qu’elle a profité depuis la chute du mur de Berlin d’un transfert de savoir-faire conséquent de la part de la Russie.
Mikhail Pogosyan, le puissant patron de la firme Sukhoi fait pression sur le Kremlin pour stopper la vente des moteurs d’avions militaires à la Chine Populaire, si celle-ci s’évertue à trouver des débouchés pour ses avions, surtout que certains de ses modèles sont équipés d’une avionique et d’une électronique embarquée évoluée fournies par l’Italie et Israël. Ce différend avait même été évoqué par Dimitry Medvedev lors de sa dernière visite officielle à Pékin en octobre dernier.
Ali Amar
Voxmaroc, 9/12/2010
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