Conférence internationale d'Alger : appel au parachèvement du processus de décolonisation dans le monde

Alger, 13/12/2010 (SPS) La nécessité de parachever le processus de décolonisation dans le monde, conformément à la résolution onusienne 1514, a été soulignée lundi par les intervenants lors de la séance d’ouverture de la conférence internationale d’Alger, organisée à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

Pour M. Pierre Galand, représentant de la société civile, ce sont les peuples « qui ont façonné, à travers leurs luttes, l’histoire des Nations unies et qui ont permis à cette organisation d’adopter la résolution 1514 », ajoutant que « face à l’oppression qu’ils ont subie, les mouvements populaires ont brisé la chaîne et pris en main leur propre destin ».

« La guerre du Vietnam et la révolution algérienne ont sonné le glas du colonialisme », a-t-il affirmé. M. Galand a, en outre, relevé la « centralité » de la cause palestinienne et « l’exemplarité » de la question sahraouie, « qui relèvent d’un problème de décolonisation ».

Il a dénoncé, à ce propos, l’attitude des autorités d’occupation marocaine qui ont, a-t-il dit, renvoyé des médecins et des avocats et refoulé des missions d’aides humanitaires qui voulaient se rendre à El Aaiun occupée (Sahara occidental).

Pour sa part, M. Tayé-Brook Zerihoun, représentant du secrétaire général de l’Onu, a mis l’accent sur l’importance de la résolution 1514, estimant que la décolonisation « a besoin d’engagement et de persévérance, à travers un esprit de solidarité internationale ».

« Nous devons retenir les leçons du processus de décolonisation et nous ne devons pas oublier les sacrifices consentis par les peuples pour leur indépendance », a-t-il plaidé. Le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, a, quant à lui, considéré, la conférence d’Alger comme un événement « d’une grande importance » dans l’histoire de la diplomatie internationale et un « pas en avant » sur la voie de la libération des peuples de l’hégémonie coloniale.

L’adoption de la résolution 1514 était annonciatrice d’un « grand changement » qui allait s’opérer dans le monde, a relevé M. Moussa, pour qui « il est, aujourd’hui, plus que nécessaire de revoir l’ordre international ».

De son côté, M. Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, a salué le rôle de l’Algérie dans le soutien aux mouvements de lutte dans le monde et ses efforts pour le triomphe des valeurs de la liberté et de l’émancipation des peuples.

Rappelant l’impact de la guerre de Libération algérienne sur les mouvements de libération à travers le monde, il indiqué que la mise en œuvre de la résolution 1514 a permis l’indépendance de nombreux pays, estimant que ce processus « reste à parachever, notamment en ce qui concerne la Palestine et le Sahara occidental qui demeurent toujours sous le joug colonial ».

Mme Nguyen Thi Binh, ancienne vice-présidente de la République du Vietnam, a souligné que la résolution 1514 était « le résultat d’une longue lutte menée inlassablement par des peuples en Afrique, en Asie et en Amérique Latine », ajoutant qu' »il reste encore un long chemin à parcourir sur la voie de la liberté, de la démocratie et de l’émancipation des peuples ».

Après avoir dénoncé le néo-colonialisme « qui veut, à tout prix, exploiter les richesses de ses anciennes colonies », Mme Nguyen a plaidé pour une « nouvelle lutte qui nécessite une étroite coopération entre les pays du Sud, appelés à conjuguer leurs efforts pour pouvoir avancer ensemble sur la voie du développement et de la démocratie ».

De leur côté, l’ancien président sud-africain, M. Thabo Mbeki, et l’ex-chef d’Etat nigérian, M. Olusegun Obasanjo, ont affirmé que la conférence constitue un « message fort » aux peuples encore colonisés, citant notamment la Palestine et le Sahara occidental.

Ils ont mis en exergue, en outre, l’importance de préserver l’unité africaine, à travers une coopération « forte et diversifiée » entre les pays du continent à même de « préserver leurs intérêts économiques ». (SPS)

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