En marge des travaux de la Conférence internationale marquant le 50e anniversaire de l’adoption de la résolution 1 514, quelques personnalités ont bien voulu nous faire des déclarations. Ramatane Lamamra, commissaire du Comité de paix et de sécurité de l’Union africaine : «La renaissance, la remontée du continent sur la scène internationale, la conquête du droit à l’autodétermination qui est un droit sacré nous amènent à jeter un regard lucide sur ce qu’a été le cheminement de l’Afrique depuis 1960, la conquête de la liberté, mais aussi sur nombre de réalisations importantes sur la voie de l’unité, du renforcement de la solidarité entra pays africains. Mais ce cheminement n’a pas été exempt d’erreurs, d’imperfections et de défaillances et 50 ans après, alors que nous célébrons la décolonisation, aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique doit pouvoir trouver en elle-même, dans l’unité de ses rangs et la solidarité, les moyens de s’imposer davantage sur la scène internationale.»
S’agissant de Sahara Occidental, M. Lamamra nous déclare que «pour l’Union africaine, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est un droit sacré et il est impératif que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination s’applique». Maître Vergès : «J’ai retrouvé l’ardeur et l’enthousiasme d’il y a cinquante ans de tous ceux qui se battaient pour l’indépendance. Et aussi le souci qui est le nôtre de voir les pays qui sont indépendants être menacés dans leur indépendance par l’impérialisme.» M. Ould Salek, ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie : «D’abord, je voudrais rappeler qu’au moment où le peuple algérien versait son sang pour son indépendance, l’ONU adoptait la résolution 1 514.
La contribution algérienne est historique. Dès le moment où il y a violation du droit international en Palestine et au Sahara Occidental, la paix et la sécurité au niveau mondial demeure tributaire du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il est clair que le Maroc bloque avec le soutien de la France le processus de décolonisation au Sahara Occidental. On contribue aux efforts de l’ONU et de M. Ross, mais on attend aucun progrès lors de la prochaine réunion informelle.» Mme Nguyen Thi Binh, ancienne vice-présidente de la République socialiste du Viêtnam : «Dans notre expérience, l’émancipation des peuples ne s’arrête pas à leur libération nationale. On doit continuer nos combats pour une véritable émancipation qui consiste non seulement à avoir l’indépendance politique, mais aussi être souverain dans le choix de la voie pour notre développement. L’Asie et l’Afrique ont encore du chemin à parcourir pour le développement économique, social et dans divers domaines.»
Propos recueillis par K. B.
La Nouvelle République, 14/12/2010
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