Le collectif d’avocats chargés de la défense des 7 militants sahraouis des droits de l’Homme qui devaient être jugés vendredi dernier devant le tribunal de première instance de Casablanca et dont le procès a été renvoyé au 7 janvier, ont dénoncé hier, les conditions dans lesquelles s’est déroulé ce procès marqué par «plusieurs anomalies». Le collectif a affirmé que les observateurs de France, d’Italie, d’Espagne et de Suède, présents au procès, «ont été soumis à des intimidations» dès l’entrée du tribunal et dans la salle d’audience. De nombreuses personnes prenaient en photo les observateurs qui ont été délestés de leur téléphones portables, ordinateurs et modem «au moment même où cette mesure n’a pas été imposée au public venu nombreux», ont-ils témoigné.
Le collectif d’avocats a également tenu à préciser que cinq observateurs n’ont pu assister à la deuxième partie de l’audience et qu’«ils ont été poussés en dehors de la salle d’audience par une partie du public qui les a soumis à des violences physiques». Les forces de police, ont-ils ajouté, ont empêché l’entrée dans la salle d’audience du journaliste marocain Chebari Abdelmoumène, membre du secrétariat de la Voie démocratique (parti de la gauche radicale marocaine) connue pour se positions en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui. Les avocats ont, en outre, signalé que dès leur arrivée au tribunal, la salle d’audience était déjà bondée et que plus de «80 avocats qui apparemmentn’avaient aucun lien avec l’audience étaient debout, au premier rang, et empêchaient les observateurs de suivre le procès».
Les avocats chargés de la défense affirment également avoir fait l’objet «d’intimidations» et ont été relégués au quatrième banc derrière les avocats marocains venus en nombre, alors que l’avocat marocain et défenseur des accusés, Me Mustapha Errachidi a été pris à partie et accusé de «trahison» par ses confrères marocains. Toutes les places assises étaient également occupées par des civils marocains criant des slogans et brandissant des drapeaux marocains et des photos du roi, ont-ils rapporté, par ailleurs, soulignant que les plaidoiries des avocats de la défense ont été interrompues à plusieurs reprises par des cris provenant de la salle d’audience.
La Nouvelle République, 19/12/2010
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