"Le manque d'indépendance de la magistrature marocaine ralentit le développement" (El Pais)

Madrid, 23/12/2010 (SPS) « Le manque d’indépendance de la magistrature marocaine ralentit le développement », a révélé le quotidien espagnol, El Pais, qui estime que « l’utilisation systématique du système judiciaire à des fins politiques sape également les efforts louables pour promouvoir la réforme judiciaire et la transparence » au Maroc.

« Quand il s’agit de quelque chose de politique, l’indépendance [de la Justice] c’est nul. Lorsque l’événement était lié à la presse, l’indépendante est égale à zéro. Dans d’autres cas il y a un peu de marge pour être indépendante, mais pas beaucoup », note Maître Abdelaziz Nouyidi, avocat et défenseurs des droits de l’homme, cité par l’ambassadeur américain à Rabat, qui dresse un tableau sombre de la justice marocaine, basé sur « des consultations avec diverses personnalités et experts, y compris certains juges et procureurs », selon le quotidien ibérique.

Maître Nouyidi se souvient avoir été dans le bureau d’un juge quand il a reçu un appel du ministère de l’Intérieur. Le juge devait affirmé au ministre: « La sentence a été ce que vous vouliez ».

Un procureur avouera à l’ambassadeur américain plus crûment : « D’autres pays utilisent l’armée ou la police pour contrôler la politique, mais au Maroc, nous nous tournons vers le système judiciaire », précise El Pais dans son édition du 20 décembre dernier. (http://www.elpais.com/articulo/internacional/falta/independencia/justicia/frena/desarrollo/marroqui/elpepuint/20101220elpepuint_25/Tes) .

La justice au Maroc n’est pas indépendante, les juges sont souvent incompétents, de élus ont été arrêté après avoir remporté dans les urnes et de nombreux exemples parlent d’eux-mêmes.

M. Said Yabou, du parti de l’Istiqlal dirigé par le Premier ministre, élu par le Conseil en 2009, maire Youssoufia (banlieue de Rabat), contre un candidat du Parti Authenticité et Modernité fondé par Fouad Ali Himma, un grand ami du roi Mohamed VI, « a été arrêté, en violation de la procédure judiciaire, et inculpé de fraude ».

« Il a rapidement été reconnu coupable, condamné à deux ans de prison et a perdu son poste de maire. Ce qui est arrivé « illustre comment la justice peut être utilisée pour atteindre des objectifs politiques », affirme le rapport de l’ambassadeur.

Un juge reconnaîtra aux diplomates des États-Unis qu ‘ »un nombre surprenant de juges ne savent pas assez bien comment appliquer correctement la loi » et qu’ils recourent à la direction du ministère de la Justice comme une « béquille » pour « compenser leurs carences ». (SPS)

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