Après la chute de Ben Ali, le prince Moulay Hicham signe dans Le Monde diplomatique une analyse de « l’onde de choc dans le monde arabe », notamment au Maroc. Extraits.
Contributeur régulier du Monde diplomatique, Hicham Ben Abdallah El Alaoui revient dans le numéro de février du mensuel parisien avec un article intitulé “Tunisie, les éclaireurs”. D’emblée, le prince souligne : “Ce soulèvement héroïque d’une grand peuple a valeur d’exemple.
Imprévisible, sans véritable leadership politique, la révolte a bénéficié de son caractère non structuré.” C’est bien sûr le retentissement de l’évènement qui intéresse le prince. “Le soulèvement de janvier en Tunisie nourrit néanmoins l’espoir d’autres populations arabes.” Pour faire court, “l’expérience de l’émancipation est contagieuse.” Sous sa casquette de chercheur, le prince nuance toutefois la thèse de la contagion automatique : “Mais précisément parce qu’elle était imprévisible, l’expérience tunisienne ne saurait se reproduire à l’identique dans le reste du monde arabe.” Plus encore, précise le cousin du roi, la situation du Maroc reste particulière, comme celle de l’Algérie. “Comparés à la Tunisie, les pouvoirs marocain et algérien ont donné naissance à des réseaux beaucoup plus larges et complexes d’intérêts qui leur sont liés.” Au Maroc, “la rancœur populaire n’a pas pris pour cible la monarchie. Mais une jeunesse frustrée par l’absence de perspectives, par un jeu politique bloqué, par un appareil sécuritaire coercitif et par des réseaux clientélistes écrasants, peut trouver motif à une révolte. Laquelle risquerait de se radicaliser, compte tenu de la complexité du pays.”
Youssef Aït Akdim
Source : Tel Quel, 05/02/2011
Source : Tel Quel, 05/02/2011
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