Dimanche dernier , le Front Polisario a lancé un appel plutôt drôle à la France, pays profondément engagé actuellement au triomphe des putschistes en Libye. Son Secrétariat national demandait à Paris d' »œuvrer pour la protection des civils sahraouis et à respecter les droits humains au Sahara occidental sans discrimination, sélectivité ou le principe de deux poids deux mesures ». Demander aux Français d’être un peu justes et de contrarier Mohamed VI, commandeur des croyants en lui demandant d’user moins de la zerouata avec les populations sahraouies sous occupation, c’est autant demander à Liebermann de protéger les droits des gens qui votent mal à Gaza.
Paris doit penser que le Sahara occidental n’est pas comme la Libye et que si l’on est prêt à couper la poire jamahiryenne en deux, on ne peut que scotcher l’ancienne colonie espagnole au Maroc pays de la Mamounia et du mouvement du 20 février.
Paris s’oppose à ce que l’on élargisse les prérogatives de la MINURSO à la protection des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Une attitude de plus en plus désavouée, voire condamnée, comme dernièrement par M. Francesco Bastagli, qui, lui-même, dirigea la MINURSO durant la période 2005/2006. La France préfère protéger les droits qu’elle adjuge au roi plutôt que les droits reconnus d’un peuple qu’elle poursuit de ses foudres au moins depuis Ecouvillon. Voir une mission onusienne s’occuper des droits humains n’est pas chose recommandée aux yeux de Juppé et de son patron d’autant que dans ses efforts d’adaptation, disent-ils, le roi opte pour une répression sophistiquée aux normes acceptables. Hors UE, bien sûr.
La France refuse la protection à des populations sahraouies régulièrement et sauvagement réprimées depuis leur pacifique intifada déclenchée en mai 2005. Que penser de ce refus lorsqu’on sait qu’en Libye, on est entrain de chercher comment réaliser l’opération militaire proposée par l’Union européenne pour protéger le personnel des organisations humanitaires sur place. On pense à soutirer au Conseil de sécurité une décision qui permettrait l’occupation militaire des lieux. Paris s’oppose à la protection des droits humains au Sahara occidental mais se tient prêt à débarquer militairement en Libye pour les protéger… Comprenne qui pourra !
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 12/05/2011
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 12/05/2011
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