Le printemps arabe s’arrête-t-il aux portes du Maroc ?

Le « Printemps arabe » qui a balayé des dictateurs que l’on pensait inamovibles en Tunisie et en Egypte et qui a attisé des feux de révolte depuis le début de l’année 2011 à travers l’Afrique du Nord et le Proche-Orient se serait-il arrêté aux frontières du Royaume chérifien?

En effet, si on se fie à l’attention médiatique qui lui est consacrée depuis la Belgique, où vit depuis près de 45 ans une importante minorité de belges d’origine marocaine, le Maroc semble relativement épargné par les mobilisations de masse et à l’abri de tout risque de déstabilisation.

Le Roi des pauvres ?

Il est vrai que Mohamed VI, présenté comme le « Roi des pauvres » et comme un despote éclairé à la tête d’une monarchie acceptable et légitime, sert fort bien les intérêts occidentaux. Le Maroc est très proche de Washington (il collabore avec entrain à sa croisade contre le terrorisme) et entretient également une relation privilégiée avec l’Union Européenne qui lui a accordé le statut de partenaire le plus avancé aux côtés d’Israël. S’y est développé une bourgeoisie compradore1 qui a prospéré en vendant son pays et ses ressources aux multinationales occidentales.

Mohamed VI, jeune et présentant une image d’entrepreneur moderne, a l’avantage de succéder à son père2 dont il fait tout pour se démarquer dans les formes. Maître dans l’art du protocole, il a su orchestrer un semblant de démocratie (pluralité politique et dans la presse) pour soigner les apparences à destination du reste du monde. En tant que « commandeur des croyants », sa popularité reste très importante dans le pays.

Pourtant, il exerce avec son clan une concentration extrême des richesses alors que la majorité de la population vit dans la pauvreté et que beaucoup de jeunes choisissent l’exil pour survivre.

Il concentre également tous les pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire, économique et religieux). Le gouvernement, le parlement ainsi que les partis politiques (mis à part quelques exceptions) sont soumis au bon vouloir du palais royal. Et certains thèmes sont absolument tabous, comme la légitimité sacrée de la monarchie alaouite, intouchable jusqu’à ses choix de gouvernance, ou la souveraineté nationale sur le Sahara Occidental3.

La clé de voûte du pouvoir est le tout-puissant appareil sécuritaire du Makhzen4, dont la simple évocation suscite la crainte au Maroc. La répression y est dure (arrestations, cas de disparitions forcées, tortures) particulièrement contre les activistes progressistes, les étudiants et syndicalistes contestataires, les islamistes et les sahraouis.

Bien que des espaces de liberté et d’expression pour la contestation existent (balisés et sous contrôle), il s’agit d’un système mafieux et autoritaire incapable d’apporter des solutions face aux urgences de la situation socio-économique du pays. Le Maroc connaît un chômage de masse, y compris chez les doctorants. Beaucoup de paysans émigrent dans les villes et le secteur informel représente une part importante de l’économie nationale.

La population marocaine paye le prix de plans d’ajustements structurels imposés par les institutions financières internationales début des années 80, qui ont privatisé des pans entiers de la société, enseignement et santé entre autre. La globalisation néo-libérale qui a suivi un siècle de colonialisme et de néo-colonialisme a enfoncé le Maroc dans le sous-développement. A cela, s’ajoutent de plus en plus de problèmes internes (corruption, affairisme, clientélisme, scandales de détournements de fonds publics) qui expliquent pourquoi les marocains suivent d’un œil attentif les révoltes populaires dans le Monde Arabe, et les ont, contrairement à ce que l’on entend, relayées dans leur pays. Depuis le 20 février, il y a eu 3 journées nationales de mobilisations historiques au Maroc, et d’innombrables actions, manifestations ou sit-in dans plus d’une centaine de localités !

Le Mouvement du 20 février

A l’avant-garde se trouve cette fameuse génération Facebook, une « nouvelle race de marocains mutants »5, très jeunes (de 15 à 25 ans), qui n’ont pas connu les années de plomb, et osent s’exprimer haut et fort . « On n’a plus peur désormais, c’est fini. Mamfakinch !6 »

Tahani et Montasser à Rabat, Nabil à Casablanca, Youssef à Oujda…

Ils sont parmi des centaines de milliers d’autres, acteurs et porte-paroles du Mouvement du 20 Février. Leurs revendications sont politiques et sociales.

Ils veulent un changement de Constitution dirigé par le peuple et la mise en place d’une monarchie parlementaire où le Roi règne mais ne gouverne pas.

La liberté des prisonniers politiques et la condamnation des tortionnaires, ainsi que des responsables de la situation économique désastreuse.

Ils se battent pour un accès pour tous aux soins de santé, à l’enseignement, à un emploi, à un logement abordable. Et pour lutter contre la cherté de la vie, ils revendiquent la hausse du salaire minimum et la baisse des prix pour les denrées alimentaires.

Tous parlent de la place de la femme, exploitée à tous les niveaux dans la société marocaine, et de la lutte pour la parité. Ils veulent la reconnaissance officielle de la langue berbère, l’Amazigh.

Enfin, ils osent demander la séparation de l’État et de la religion.

Leurs slogans parlent de pain, d’emploi et de logement, de dignité, d’égalité et de liberté, on a beau chercher on ne trouve aucun mot d’ordre religieux. On est loin de la caricature (imposée par la théorie du choc des civilisations) que l’on se fait en Occident des peuples arabo-musulmans.

Antécédents et Printemps Arabe

Ils expliquent que le Mouvement du 20 Février n’est pas arrivé comme par miracle, que bien des luttes existaient au niveau local dans de nombreuses villes. Des mouvements spontanés, des luttes dispersées mais bien réelles. Comme celle des chômeurs diplômés qui ont fondé l’association nationale des diplômés chômeurs (ANDCM), ou celle de Bouarfa contre la vie chère.

Là-bas, cela fait plus de 3 ans que les habitants boycottent les compagnies de gaz et électricité qui pratiquent des prix exorbitants. Ils refusent tout simplement de les payer. Les étudiants ont joué un grand rôle, qui au sein de l’UNEM (Union Nationale des Étudiants Marocains) ont mené des mouvements de contestations dans plusieurs universités du pays (Fès, Casablanca, Oujda, Rabat).

En l’absence d’un véritable parti de gauche crédible et légitime7, l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) fait office de refuge et de garde-fou8. Elle effectue un travail de masse dans une centaine de localités du pays, et regroupe près de 10 000 membres ! Elle a joué un rôle essentiel dans l’organisation du mouvement.

Comme en Tunisie ou en Egypte, la révolte est bien l’aboutissement d’une lutte de classes intense.

Mais il fallait une étincelle. Et elle porte le nom de Mohamed Bouazizi.

« Les révoltes arabes nous ont montré que c’était possible dans des pays très opprimés comme la Tunisie et l’Égypte. Elles nous ont donné un cadre global pour avancer nos revendications. On était déjà en révolte mais là, on se dit c’est le moment ! » nous explique Tahani.

Nabil : « Les révoltes tunisiennes et égyptiennes ont joué un grand rôle pour notre mouvement au Maroc. Bouazizi a été le détonateur ! Pour tous, il était temps de s’exprimer et de réagir, de sortir et de lever la voix pour dire non aux injustices, à la corruption. On veut une nation nouvelle, un pays qui respecte tous ses citoyens. Comme ailleurs, nos slogans principaux parlent de pain, de liberté et de dignité ! »

Historique du mouvement

Montasser raconte comment les jeunes se sont organisés en utilisant les nouvelles technologies et réseaux sociaux sur le net pour mobiliser et coordonner le mouvement :

« Nous avons crée un groupe sur Facebook fin janvier appelant à une première marche qui a finalement eu lieu le 20 février. Puis des réunions concrètes nous ont permis de nous connaître et de nous organiser en sections locales. Des assemblées générales ont lieu chaque semaine. La réaction du Makhzen ne s’est pas fait attendre, notamment via Internet pour salir le mouvement et ses porte-paroles, et même acheter l’un d’eux. L’un des jeunes les plus en vue a retourné sa veste, il est passé le 19 février, la veille de la première mobilisation, à la télévision et à la radio pour annoncer que tout était annulé ! Et pourtant nous avons marché le lendemain. Malgré le mauvais temps et le blocage des moyens de transports, trains et taxis collectifs. Au début de la manif, des flics en civils se sont mis devant et ont même été jusqu’à lancer des slogans acceptables par le Makhzen, mais ils se sont vite fait submerger. A la fin, des jeunes agitateurs et des casseurs ont commis des actes de vandalisme pour nous discréditer mais ça n’a pas pris non plus ».

Résultat : près de 400 000 personnes dans une soixantaine de villes du Maroc9. Le mouvement est lancé, la génération Facebook fait trembler les puissants ! « Nous mêmes avons été surpris de la participation massive des citoyens, c’était du jamais vu ! » ajoute Tahani.

Le 9 Mars, Mohamed VI réagit dans une allocution télévisée étonnante.

Il propose une réforme constitutionnelle et plus largement un nouveau pacte entre le Roi et son peuple. Mais la commission nommée pour réécrire la Constitution est illégitime de par sa composition puisque ses membres sont nommés par le Roi seul et sont des hommes de l’appareil décrié par la population. Les quelques mesures annoncées (augmentation du salaire minimum, du salaire des fonctionnaires, ainsi que des petites retraites) sont trop tardives et limitées et ne sont pas suffisantes pour arrêter le mouvement.

Le fait que Mohamed VI ai du réagir montre le poids du mouvement social. Toutefois il ne semble pas avoir pris l’ampleur du mécontentement profond exprimé par sa population.

Les actions continuent de plus belle (manifs, sit-in, flash-mobs) et pour la première fois à cette échelle, la répression policière s’abat sur les participants, le 13 Mars.

Et elle ne fait que décupler la volonté des contestataires. Youssef s’enthousiasme : « A partir de là, le mouvement va s’adresser à tous les secteurs exploités du pays et connaîtra une progression constante tant qualitative que quantitative en développant sa capacité d’organisation et sa faculté de mobilisation. J’ajoute que le Mouvement du 20 Février a toujours été pacifique ».

Les jeunes se répartissent les tâches entre différents comités (communication, organisation des manifs, sécurité, coordination…

Nabil : « Les médias dominants ne font pas leur travail pour informer la population de ce qui se passe. Ils ne diffusent pas l’information telle qu’elle est. C’est pourquoi nous avons une commission médiatique au sein du Mouvement qui livre une véritable guérilla médiatique »

Les dimanche 20 Mars et 24 Avril, nouvelles mobilisations monstres. À chaque fois, près de 600 000 personnes marchent dans une centaine de localités. Alors que les contre-manifestations organisées par le pouvoir ne rassemblent que quelques dizaines de manifestants monarchistes.

Entre temps, le 14 avril Mohamed VI avait libéré 190 détenus politiques, sahraouis et islamistes, la plupart en fin de peine.

L’attentat de Marrakech

Le jeudi 28 vers 12h, un attentat frappe le haut-lieu du tourisme au Maroc, la place Jamaâ El Fna à Marrakech. Une bombe éclate à la terrasse du café-restaurant Argana, faisant 17 morts, dont de nombreux touristes français. Le Maroc était épargné par le les attaques terroristes depuis le sanglant précédent des attentats simultanés à Casablanca le 16 mai 2003 qui ont fait 45 morts. La lumière n’a jamais été vraiment faite sur ce qui s’était passé ce jour là. Mais tous les marocains se souviennent de ces conséquences avec la mise en place de lois anti-terroristes très contraignantes pour l’ensemble de la population et pour les défenseurs des libertés.

Après avoir pointé du doigt Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) les autorités auraient mis la main sur le coupable : un malade mental qui aurait agi isolé. Depuis, 6 autres suspects ont été arrêtés. Mais l’écrasante majorité des marocains interrogés sont sûrs d’une chose : « c’est le Makhzen derrière ». Pour les jeunes « une chose est claire, cela vise le mouvement ! ». C’est le meilleur moyen pour briser l’élan du 20 Février et pour justifier un retour à l’ordre et au tout-sécuritaire.

La menace terroriste pourrait servir de justificatif pour annuler les réformes, restreindre le champ des libertés et réprimer les mobilisations de masse.

Le Makhzen avait tout essayé pour stopper l’élan populaire, même si la répression directe reste encore très modérée, les autorités redoutant une explosion de colère comparable aux tsunamis humains qui ont déferlés dans les rues en Tunisie et en Egypte. « Nous avons ont été systématiquement harcelés et diabolisés dans les médias -accusations d’athéisme, de communisme, d’homosexualité, d’appartenance au Front Polisario, d’influence de l’étranger-, mais, poursuit Tahani, les gens ne sont pas dupes. Aujourd’hui, on tente de récupérer le Mouvement par l’entremise de jeunes, membres de certaines formations politiques, on tente de fomenter des luttes internes entre les forces progressistes et la contre-révolution qui s’infiltre »

Une composante réactionnaire à l’intérieur de la société marocaine, très liée aux intérêts occidentaux, qui se sentirait menacée par la révolution démocratique qui a démarré, aurait-elle commandité l’attentat ? Est-ce une tentative de diviser le Mouvement et de briser l’unité entre la gauche et les islamistes ? Autant de questions laissées pour le moment en suspens.

Depuis le 28 avril, les barrages policiers se multiplient dans tout le pays. Quoi qu’il en soit les actions continuent. Ni la répression policière, ni les bombes des terroristes n’ont entamé la mobilisation populaire. Le 01 mai, journée internationale des travailleurs, de nombreux jeunes du Mouvement sont sortis dans la rue pour renforcer les cortèges syndicaux. La prochaine grande manifestation nationale est fixée pour le 22 mai.

Unité du Mouvement

Selon Youssef, « ce qu’il faut désormais, c’est unifier les luttes ». La génération Facebook n’est pas déconnectée des luttes sur le terrain. Au contraire, les jeunes veulent se politiser davantage et renforcer leur lien avec le monde ouvrier. « Nous faisons un travail dans les quartiers, sur les marchés, dans les usines… » explique Montasser. Au Maroc, les syndicats sont très divisés10 et corrompus, mais la base est combative. Avec le 20 Février, nous avons entrepris à leurs côtés une importante campagne contre la multinationale française Véolia (eau-électricité-assainissement), très impliquée au Maroc ».

Non seulement, le Mouvement du 20 Février a levé l’obstacle de la peur, mais a aussi réussi à unifier divers courants idéologiques. En effet, il est frappant de constater la diversité des composantes du Mouvement. Sympathisants de partis politiques de gauche, les syndicats, l’UNEM, Attac-Maroc, des militants de l’AMDH, du mouvement islamiste réprimé Al Adl Wal Ihsane (Justice et Bienfaisance, du Cheick Yassine), ou du mouvement berbère. Surtout beaucoup de jeunes révoltés « indépendants », qui forment le gros des troupes. L’action les a réunis dans un front commun contre le même ennemi.

Nabil explicite l’alliance tacite entre progressistes et islamistes : « Le Mouvement du 20 Février est un mouvement de citoyens et les islamistes également manifestent en tant que citoyens. Tous doivent respecter les mots d’ordre. Jusqu’à présent, les islamistes sont très disciplinés et travaillent dans l’unité. Nous autres, en tant que progressistes, prenons en compte leur point de vue. Nous nous réunissons chaque semaine en assemblée ».

Montasser juge que les islamistes sont « présents dans la rue mais pas tellement dans les réunions durant lesquelles on met en avant, des slogans unitaires et des revendications légitimes pour tous ». Il insiste sur le « rôle important du noyau organisé du 20 Février. On doit faire attention aux récupérations et au noyautage de l’organisation par des éléments du Makhzen. Il faut s’organiser le plus possible et gagner les masses populaires, devenir encore plus large, mais quoi qu’il en soit le bond en avant de la conscience collective est énorme. On récolte toujours les fruits de se que l’on sème pendant des années de militantisme parfois décourageants » !

Soyons réalistes, exigeons l’impossible !

« Ce que j’aimerais dire à la jeunesse européenne, termine Nabil, c’est que la jeunesse c’est l’avenir. L’avenir nous appartient ! Il faut lutter, militer pour obtenir nos droits en tant que citoyens, personne ne va venir et nous les donner ».

« Et puis il faut unir les luttes, que ce soit en Grèce, au Burkina-Faso ou en Tunisie entre autre, car nous affrontons le même système d’oppression et d’exploitation » rajoute Tahani.

Youssef conclut : « Pour affronter son avenir, il faut courage et optimisme ! S’il y a volonté du peuple, alors cette volonté est de fer ! »

Quelles sont leurs perspectives ? Comment voient-ils l’avenir ?

« On a connu tellement de surprises ces dernières semaines, que plus rien n’est impossible ! sourit Tahani. Le rapport de force dans la rue a obligé le monde politique a bouger. Il suffit de commencer ! Comme disait le Che, ’Soyons réalistes, exigeons l’impossible’ » !

Qui a dit qu’il ne se passait rien au Royaume chérifien ?

Selon que les dirigeants des pays concernés soient nos amis ou nos ennemis, la lecture que les médias dominants font des révoltes arabes est très différente. Mais au Maroc ça bouge aussi !

Relayant le Printemps Arabe, le Mouvement du 20 Février est devenu aujourd’hui un acteur incontournable de la réalité marocaine avec lequel la monarchie devra compter et ouvre de nouveaux espaces d’expression, utilisés en masse par les femmes et les jeunes, entres autres.

La rue continue à mettre la pression, et la contestation s’étend dans les campagnes et banlieues. Fini la peur et vive l’unité !

Soudain, les jeunes constatent qu’ils peuvent devenir acteurs de leurs vies, prendre leur destin en main. Des jeunes qui sont désormais tellement, qu’ils n’ont plus peur de se faire « makhzenifier » ! Le Mouvement est composé en majorité de jeunes (55% de la population a moins de 25 ans) qui veulent un changement radical maintenant et en ont marre des partis politiques traditionnels et de leurs mensonges. Et, le sentiment qui prédomine chez les gens est qu’un retour en arrière n’est plus possible.

1 Du verbe portugais ’comprar’ (acheter). Désigne une partie de la bourgeoisie d’un pays en développement qui s’est enrichie en commerçant avec l’étranger.

2 Hassan II a régné en dictateur de 1961 à 1999.

3 Depuis 1975, un conflit oppose le Royaume marocain au Front Polisario sur ce territoire décolonisé par l’Espagne cette même année.

4 Le mot arabe « makhzen », désigne l’État marocain et ses institutions régaliennes et plus généralement la structure politico-administrative sur laquelle repose le pouvoir.

5 cf. Tel Quel n°471, 30/4/2011, p.73.

6 « On va pas lâcher ! » cf. www.mamfakinch.com.

7 L’USFP (Union Socialiste des Forces Populaires) « benbarkiste » n’a plus rien de socialiste et l’ex-Parti Communiste, le PPS (Parti du Progrès et du Socialisme) est monarchiste ! Le PSU (Parti Socialiste Unifié), important dans la gauche estudiantine regroupe plusieurs tendances. Enfin la Voie Démocratique est très présente dans les luttes, notamment syndicales (marxiste-léniniste, ex-Ila Al Amame).

8 Créé en 1979, elle a survécu aux années de plomb. Les familles des détenus politiques y ont joué un rôle pionnier au début, puis peu à peu seront revendiqués les droits sociaux, économiques et culturels. L’AMDH accompagne, soutien, conseille et conscientise les victimes et leurs familles.

9 Il est très difficile d’avoir des chiffres précis pour les manifestations. Les estimations variant très fort selon les sources. Par exemple pour la mobilisation du 24 avril, il y aurait eu 30 000 personnes selon les autorités, 300 000 selon un journal socio-démocrate et 800 000 selon les organisateurs.

10 Il existe plus d’une trentaine de syndicats, mais les plus légitimes et représentatifs restent l’UMT (Union Marocaine du Travail) et la CDT (Confédération Démocratique du Travail).

Investig’Action, 20/05/2011

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