Ban Ki-moon, le SG de l’ONU, déclarait, il y a une dizaine de jours, qu’il espérait que «lors du prochain cycle de conversations informelles en juillet, les parties feront des progrès, notamment en matière de droits humains». «Notre priorité est cette question. C’est un vieux problème qui doit être résolu (…) Je ferai tout en mon pouvoir dans ce sens», disait-il alors qu’un nouveau round de pourparlers informels, le 8e du genre, devrait réunir à la mi-juillet le Maroc et le Front Polisario sur la question du Sahara occidental. Un territoire classé non autonome, mais où le Maroc imposa, au début de juillet, un référendum sur sa nouvelle constitution, alors que le peuple sahraoui, lui, réclame un référendum d’autodétermination et la fin de l’occupation.
Mais, dans les territoires occupés de la Seguia El-Hamra wa wadi Eddhahab, le terrain dit que le makhzen fait l’inverse et qu’il s’ingénie à multiplier les artifices pour éloigner les autochtones vers le Maroc et les remplacer par les colons marocains. Rabat n’invente rien, il ne fait que reproduire au Sahara occidental le rééquilibrage démographique qu’Israël applique inhumainement à la Palestine. Mais, au Sahara occidental, les autorités marocaines ne se limitent pas à vider le pays de ses autochtones, depuis l’intifada sahraouie déclenchée en mai 2005, on réprime copieusement hommes, femmes, enfants.
Depuis Gdeim Izik, précurseur du «printemps arabe» en novembre dernier au Sahara occidental, on le fait désormais avec le concours des colons, comme en Palestine. On le fait dans l’impunité, Paris faisant le nécessaire à l’ONU. Ailleurs, Paris viole les résolutions de l’ONU et arme les Berbères de Libye, pour les faire grimper au statut d’insurgés contre un pouvoir qui ne demande qu’à les voir en paix. Le roi réprime au Sahara occidental. Comme Bush, il dit que celui qui n’est pas avec lui est contre lui. Attitude qui ne plaît pas tellement dans le monde.
A Malabo, Jean Ping, le président de la Commission de l’UA, regrettait dans son rapport «l’incapacité» du Conseil de sécurité à élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental, «en raison des objections soulevées par un membre permanent du Conseil de sécurité». L’allusion à la France est limpide. Y a-t-il un autre pays à glorifier les crimes colonialistes ?
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 09/07/2011
Le Jeune Indépendant, 09/07/2011
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