Le CNT, une légitimité en toc

Aux yeux de l’Afrique, le Conseil national de transition (CNT) libyen n’a pas du tout la légitimité que les trois stooges et leur «communauté internationale» accordent … illégitimement à une organisation qui relève du putschisme compradore plus qu’autre chose. Le Conseil national de transition ne représente pas le pouvoir «légitime» en Libye car les combats se poursuivent dans le pays, estimait vendredi le président sud-africain Jacob Zuma, lors d’une conférence de presse de l’Union Africaine à Addis Abeba. 
 
Dans son communiqué rendu public à l’issue de sa réunion consacré à la Libye, le Conseil de paix et de sécurité (CPS regroupant 15 états africains) a appelé à la formation en Libye d’un «gouvernement de transition incluant toutes les parties, qui serait le bienvenu pour occuper un siège à l’Union africaine». Le CNT peut se faire inviter à siéger au CCG, se faire délivrer un statut super-avancé par l’UE ou aller, si là est sa vocation, renforcer la constellation dans le fanion de l’oncle Sam mais il n’est pas question de venir siéger à l’UA, l’OTAN n’a pas d’Azizya à bombarder à Addis Abeba. 
 
A Addis Abeba, Jibril et son gang jouissent du même amour qu’ils sont en droit de trouver chez les infirmières bulgares. Tant il est vrai que le CNT a contribué à «saper», selon le mot du président Zuma, les efforts africains pour une solution dans l’intérêt du peuple libyen et qui n’émanerait que de sa libre volonté. Et qu’aujourd’hui l’Afrique se montre pragmatique et se prononce pour une «transition inclusive et consensuelle» ne servira probablement à rien face à l’égarement de certaines puissances occidentales et à leur indécrottable cupidité. Des capitales qui ont choisi cyniquement, en toute connaissance de cause, d’installer dans la Libye sœur une guerre civile qui s’avère aussi longue et aussi meurtrière que la coûteuse «démocratie» qu’ils font subir à l’Irak depuis près de dix ans. Sauf que la confrontation qui s’entame en Libye se déroule à un jet de pierre de l’Europe. Le Vieux continent ne pourra espérer en sortir indemne et il devra, comme notre propre région, se préparer à en subir les conséquences peut-être même électorales si jamais le vent venait à tourner.

M. Z mohamed_zaaf@yahoo.fr

Le Jeune Indépendant, 27/08/2011

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