La ville de Dakhla en état de siège depuis plusieurs jours

Dans la soirée du 25 septembre, une manifestation pacifique à Dakhla a été «réprimée sauvagement » par des colons et policiers marocains qui sont intervenus contre les manifestants, causant «la mort du jeune sahraoui Meichan Mohamed Lamine Lehbib et blessant huit autres», a rapporté l’agence de presse sahraouie SPS. Depuis, la situation dans la ville de Dakhla occupée nécessite la mise en place urgente d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme par l’ONU, a indiqué lundi à Londres le représentant du Front Polisario au Royaume- Uni, Lamine Baâli. 
 
«La situation qui prévaut actuellement à Dakhla illustre la violente répression qui s’abat quotidiennement sur le peule sahraoui dans les territoires occupés. Elle nécessite la mise en place urgente d’un mécanisme onusien de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental», a déclaré à l’APS ce même responsable. 
 
«Dakhla est en état de siège depuis plusieurs jours, les autorités marocaines interdisent à la presse l’accès à la ville afin de cacher les atrocités qu’elles font subir aux Sahraouis en intra muros», a dénoncé le représentant du Front Polisario, lançant un appel urgent pour l’envoi d’une mission d’enquête internationale au Sahara occidental. Il a préconisé des visites sur place de délégations étrangères pour qu’elles puissent se rendre compte de ce qui s’est réellement passé à Dakhla et établir des rapports en vue d’«informer l’opinion internationale sur les actes commis par les colons marocains». 
 
Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, pour sa part, a dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, affirmé que «ces pratiques ont créé un climat de terreur parmi les citoyens sahraouis sans défense notamment les enfants, les femmes, les personnes âgées et les familles sahraouies en général du fait du déploiement d’un important dispositif militaire et policier». Il a mis en exergue lundi «le climat de terreur et d’intimidation» et les campagnes d’harcèlement et de persécution des citoyens sahraouis dans la ville de Dakhla occupée. 
 
Ces évènements, a-t-il dit, «se produisent sur un territoire qui se trouve sous la responsabilité directe des Nations unies et en présence de la Minurso». Dans ce cadre, le président Abdelaziz a réitéré son appel pour une intervention rapide en vue de mettre un terme à cette situation tragique due aux pratiques de l’occupation militaire marocaine illégale et ses atteintes incessantes depuis son invasion du Sahara occidental le 31 octobre 1975». Il a également sollicité de nouveau l’intervention du secrétaire général de l’ONU pour la libération de tous les détenus politiques sahraouis incarcérés suite à l’agression marocaine qui a ciblé la ville occupée de Dakhla, pour s’être simplement attachés à leurs revendications, leurs droits légitimes à la liberté, à la dignité, à l’autodétermination et à l’indépendance. 
 
Face à la recrudescence de la situation et à l’absence de journalistes et observateurs internationaux indépendants, le président sahraoui a appelé l’ONU à oeuvrer à «la levée du blocus militaire et sécuritaire imposé à la ville sahraouie occupée, la cessation des campagnes de perquisitions, d’enlèvements et d’arrestations et à l’envoi d’une mission internationale indépendante pour enquêter sur l’agression marocaine sauvage contre les civils sahraouis sans défense».

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