On est des vils, et on n’en a pas honte ?

Abdelfettah Younes, le chef militaire des putschistes libyens, n’entend pas des voix à la Jeanne d’Arc, mais a le don de voir ce que les autres ne voient pas. Lui dit avoir vu le fameux bateau fantôme supposé transporter un chargement d’armes destinées aux forces pro-Kadhafi, et qui aurait mouillé au port de Djendjen. «Le bateau chargé d’armes que nous avons découvert a transité par l’Algérie qui a été avertie par l’OTAN, l’Union européenne (…) pour cesser de soutenir» Kadhafi, déclarait sans vergogne le personnage au journal saoudien Al Charq Al Awsat. Or, cette fausse accusation annonçait dans sa première version que le bateau s’est amarré à Djendjen, et que le chargement d’armes était acheminé par voie terrestre vers la Libye. Peut-être que Younes a vu le bateau accomplir ses formalités douanières à Debdeb, dans l’un des ports secs virtuels du coin que les gens du CNT seraient les seuls à voir ? 
Abdelfettah Younes, il faut le rappeler, était le ministre de l’Intérieur de la Libye légale, c’est-à-dire celui-là même qui dans la pratique écrasait les libertés en Libye. Aujourd’hui, c’est la vérité qu’il écrase puisqu’il n’hésite plus dans ses mensonges a prétendre que l’Algérie «a été avertie par l’OTAN, l’Union européenne (…) pour cesser de soutenir» Kadhafi. Et lorsqu’on lui réclame des preuves, il dit qu’il en a à gogo et qu’elles seront rendues publiques une fois la Libye libérée, «ki nouar el melh (lorsque le sel fleurira)». Lui voit mieux que les Américains qui s’étaient rendus de suite sur place à Djendjen sans rien trouver. «Pôv c… », comme dirait son hozzi d’outremer. 
Le porte-parole de notre MAE s’est prononcé sur le feu roulant du CNT contre notre pays : «Nous ne comptons plus réagir à ce genre de déclarations spécieuses qui traduisent un acharnement insensé contre l’Algérie», déclarait hier M. Amar Belani à TSA. «Le CNT libyen est un outil au service de la France pour faire pression sur l’Algérie», déclarait avant-hier Me Farouk Ksentini, selon la substance d’une déclaration à El Fadjr. Ce qu’oublie Me Ksentini de dire à l’opinion, c’est que les rampes de lancement de la propagande anti-algérienne sont à rechercher dans le royaume de Shamharouche (le Maroc, ndlr), là où la haine de l’Algérie est comme en France élevée au niveau du culte.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 28/07/2011

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