L’association le Sahara Marocain (ASM), principale officine de mobilisation en faveur de «l’intégrité territoriale» et arme de poing du makhzen dans sa propagande contre le peuple sahraoui et son représentant le front Polisario, vit peut être ses derniers jours. Après 17 ans de «bons» et loyaux services à la cause de sa Majesté, son président Mohamed Reda Taoujni (photo ci-contre), a décidé de rendre le tablier.
Dans une déclaration dont Algérie Plus a reçu une copie, le président de l’ASM, la mort dans l’âme, a annoncé sa démission et celle de tous ses collègues qui «peuplent» l’officine spécialisée dans le dénigrement de l’Algérie et du front Polisario. Mais, il est aisé de comprendre, en parcourant sa lettre de démission que M Taoujni n’a pas été bien rétribué pour la sale boulot qu’il a mené depuis 17ans. Le désormais ex patron de l’ASM relève en effet l’absence de «vision et de politique de la part de mon pays en matière de société civile qui milite sur le dossier du Sahara».
M. Taoujni regrette également l’inexistence «d’interlocuteurs officiels sérieux», estimant que l’Etat marocain «veut aussi être la société civile». Visiblement touché dans son amour propre d’être ignoré, y compris par les officiels marocains, le patron de l’ASM, précise que « des militants qui défendent avec sincérité et pertinence leur patrie et leur cause nationale deviennent pour les officiels gênants donc ennemis à combattre malgré les nombreuses lettres de félicitations reçues de la part de notre souverain ».
Il ne comprend pas non plus que lui est ses collaborateurs passent leur temps à se «chamailler avec certains officiels» au lieu de «concentrer ses efforts à sensibiliser l’opinion internationale sur la justesse de notre cause et barrer la route au dit « Front Polisario » ainsi que le régime algérien». En désespoir de cause, Mohamed Reda Taoujni dit avoir le regret d’informer les marocains «qu’après 17 ans de militantisme corps et âme en faveur de notre cause nationale(…) j’ai remis le 5 mai courant aux membres de l’association « le Sahara marocain » ma démission». L’ex président de l’ASM, annonce également que les membres du bureau exécutif qui ont tous «souffert des mêmes tracasseries que moi» durant ces années de militantisme se sont réunis le 6 mai courant et après avoir étudié les raisons de ma démission, ont déposé à leur tour leur démission collective et décidé le gel des activités de l’ASM». Et d’ajouter qu’une conférence de presse sera donné mercredi 11 mai 2011 à l’hôtel Balima à 17h afin de commenter avec détails les raisons de ces démissions et annoncer le gel des activités de l’ASM.
Pour le Makhzen, c’est une perte sèche en terme de moyens de mobilisation ou plutôt de propagande contre l’Algérie et le front polisario. L’ASM est connue pour son activisme malsain et sa littérature haineuse contre l’Algérie qu’elle tient pour responsable de l’impasse du conflit sahraoui.
C’est donc des aboiements de moins pour l’Algérie même si on ne prête guère attention aux élucubrations de l’ASM. On comprend par ailleurs que ce qui fait bouger les associations et la société civile marocaines est moins la conviction de servir une cause fut-elle perdue, que celle de bénéficier des avantages et de la considération du makhzen, habitué à bien remercier ses fidèles serviteurs. Et quand ils sont inutiles pour lui, comme c’est le cas de l’ASM, il les jette comme des «Kleenex».
Par Hakim Merabet
Algérie Plus, 09/05/2011
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