Pour une application « sans faille » de la résolution onusienne 1514. Tel est l’appel lancé par les participants au 50e anniversaire de cette résolution relative à l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.Dans leur Déclaration d’Alger, ils ont, après deux jours de travaux aux Palais des Nations, invité la communauté internationale à accorder un « soutien ferme » aux Palestiniens et aux Sahraouis pour leur permettre d’exercer leur droit à l’autodétermination.
« Le combat pour la dignité, pour l’égalité et pour les droits de tous les peuples, sans exception, continue », affirme à la clôture des travaux Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, avant de rendre hommage aux pionniers de l’indépendance qui ont « payé le prix du sang », aux « bâtisseurs » qui « ont su accompagner l’Afrique dans ses efforts de développemen! t » et à la jeunesse, qualifiée de « génération du savoir » qui va, dit-il, « porter le flambeau ».
« Mémorable », tel est le terme utilisé par Salim Ahmed Salim, l’ancien secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine pour qualifier la Conférence d’Alger qui a réuni « d’éminentes personnalités » pour réitérer l’engagement collectif, non seulement pour la réalisation pleine des objectifs de la 1514 mais aussi, dit-il, lever les obstacles qui empêchent son application. « C’était une opportunité pour engager une réflexion et arrêter une meilleure stratégie pour garantir la fin totale du colonialisme dans le monde », explique-t-il, estimant que les participants « sont conscients » des réalisations faites et de leur responsabilité dans le « soutien » aux « luttes réelles » des peuples de Palestine et du Sahara occidental qui « souffrent quotidiennement ».
50 ans après le 14 décembre 1960, les Nations unies n’ont pas tourné entièrement la page de la décolonisation. Comme en Palestine ou au Sahara occidental (ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds). Deux dossiers inscri!s à l’ordre du jour de la majorité des réunions du Conseil de sécurité, depuis des décennies. La conférence d’Alger demande à la communauté internationale un soutien « plus ferme » et une action « plus résolue » à ces deux questions qu’elle a hissées au rang de « priorité ». « Il est du devoir de l’ONU et du Conseil de sécurité de faire appliquer leurs résolutions pertinentes pour les 16 territoires non autonomes inscrits à l’agenda de la 4e Commission de décolonisation » car « le colonialisme est un crime contre l’humanité », estime Mohamed Salem Ould Salek, le ministre sahraoui des Affaires étrangères.
Les Palestiniens tiennent les mêmes propos. Eux aussi, ils attendent que la communauté internationale passe de la parole aux actes. Des pays qui ont renoué avec la liberté, certains souffrent aujourd’hui du néocolonialisme. D’autres peinent à se faire entendre par les « grandes puissances » qui ont pris en otage l’instance suprême des Nations unies pour se servir et servir! et défendre leurs intérêts et ce, au détriment des pays du Sud qui militent pour leur émancipation. Cedi dit, malgré les scories léguées par le colonisateur et l’inique système de relations économiques internationales les pays nouvellement indépendants, ont enregistré de significatives avancées. Sur les plans politique, économique, social et culturel. Aujourd’hui, à l’ère de la mondialisation des droits d’ingérence, ils veulent avoir leur place et faire entendre leur voix aux Nations unies et dans les organisations internationales qu’ils souhaitent transformer pour les adapter au présent.
Algérie Info, 15/12/2010
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