Ross à l’assaut du statu quo

L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, entamera, le 18 octobre, une nouvelle tournée dans la région pour voir comment relancer les pourparlers maroco-sahraouis sur la solution du conflit du Sahara occidental et en terminer avec un statu quo qui ne peut plus durer, selon M. Ban Ki-moon. Le SG de l’ONU devrait justement précéder M. Ross au Maroc où il doit prendre part à une conférence sur la gouvernance et, bien entendu, y rencontrer le roi Mohammed VI. 
 
Une rencontre qui se tient après les débats de la 4e Commission sur le Sahara dont la résolution adoptée à l’unanimité revient une fois de plus sur l’autodétermination du peuple sahraoui, un passage qu’il faudra quand même prendre un jour ou l’autre si on veut une solution durable pour régler un conflit vieux déjà de 35 ans. Cependant, plus la communauté internationale réclame l’inclusion de l’autodétermination dans toute formule de règlement, plus le Maroc s’entête à dire que l’autodétermination, c’est terminé et qu’elle est morte de sa belle mort depuis la fin de la guerre froide… Comme si c’étaient les Russes qui sont à l’origine de ce merveilleux type d’arbitrage entre les humains et non pas les Américains. 
 
Le commandeur des croyants refuse l’autodétermination même pour l’autonomie qu’il propose aux Sahraouis dans leurs terres que lui occupe. Que doivent-ils négocier alors les résistants du Polisario ? Une capitulation, eux qui par le passé avaient fait la preuve par 2 000 prisonniers pour nous convaincre que les FAR étaient prenables ? Faudrait-il rééditer la chose pour que Mohammed VI arrive, comme feu son père, à la conclusion qu' »un mauvais accord vaut mieux qu’un bon procès » ? 
 
Pour le moment, le trône ne semble pas près de quitter ses œillères. Qu’il accentue les dangers sur une région des plus convoitées par les prédateurs les plus sophistiqués de la scène mondiale ne semble pas le déranger outre mesure. Un danger que seule la RASD dénonce, les autres Etats du Maghreb n’osant pas la vérité. A Mejik, dans les territoires sous contrôle sahraoui, le Premier ministre de la RASD, Abdelkader Taleb Omar, mettait justement en garde contre un prolongement du statu quo. Sa persistance risque de conduire la région à une catastrophe, disait-il en substance.
M. Z. ( mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Jeune Indépendant, 13/10/2010

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