Menace terroriste : le cri de désespoir du Maroc

Le Maroc, devant la pression internationale et l’échec de sa proposition d’autonomie, avait parié sur le statu-quo pour mater la résistance sahraouie. Seulement, en 2005 s’est déclenché l’Intifada dans les territoires occupés du Sahara Occidental et la lutte s’est déplacée du camp diplomatique au camp des droits de l’homme, sortant la cause sahraouie de l’oubli. Jusqu’au point qu’une délégation du Parlement Européen avait été envoyée à El Aaiun pour rendre un rapport détaillée de la situation. Un rapport qui n’avait rien de favorable au Maroc. Sans oublier les nombreux rapports et communiqués des principales organisations internationales des DH : Amnesty International, HRW, Conseil des DH de l’ONU.

Ainsi le statu quo s’est retourné contre Rabat qui avait décidé de serrer l’étau dans les villes sous son contrôle. Les autorités marocaines soupçonnaient Tamek, Dahan Et Naciri d’être les meneurs de cette rébellion contre l’occupant. Ils seront arrêtés en octobre 2009 et en novembre de la même années, Aminatou Haidar sera déportée vers l’Espagne sans succès grâce à sa grève de la faim à l’aéroport de Lanzarote.

Les décideurs marocains étaient loin de penser que les sahraouis étaient encore capables de prendre des initiatives pour dénoncer l’occupation. L’installation fortuite du camp de Gdeym Izik était un coup mortel pour le gouvernement marocain. D’autres camps ont été repoussées dans les villes de Dakhla, Boujdour et Smara à coup de matraques.

La détermination et l’inventivité dont ont fait preuve les sahraouis dans leur mouvement de revendication sociale pacifique, extrême violence utilisée par le pouvoir marocain pour en finir avec le camp de GDEIM IZIK, les nombreux drapeaux sahraouis et les nombreuses manifestations de solidarité avec le Front Polisario qui se sont exprimés dans les rues de El Aaiun, ont assurément constitué un tournant dans l’histoire du Sahara Occidental.

Ces évènements signent ensuite un grave échec pour le Maroc, qui avait réussi à faire croire ces dernières décennies, que sa stratégie d’intégration économique du Sahara occidental portait ses fruits, tant par sa politique de peuplement du sahara occidental, la mise en tourisme de ce territoire, notamment à Dakhla, enfin par sa politique à la fois d’intégration des ex-exilés de Tindouf que d’intégration des populations du sahara occidental au développement économique.

Le black out médiatique qui s’en est suivi laissait craindre le pire. Le 8 novembre, les forces d’occupation ont procédé, d’une manière extrêmement violente au démantèlement du camp. Les réaction de condamnation sur la scène internationale ont été unanimes. Le Front Polisario n’est pas tombé dans le piège de la provocation en s’attachant au principe des négociations et de recherche d’une solution pacifique sous les auspices de l’ONU.

Le résultat de cette « opération » n’a récolté que la désapprobation de la communauté internationale qui a demandé une enquête internationale pour clarifier les faits.

Depuis, Rabat est à la recherche d’une justification de ses méfaits. Le montage vidéo produit par les services marocains ne rien donnant, Rabat avancera de nouveau l’argument du terrorisme pour inculper ceux qu’il accuse d’être derrière l’organisation du camp Gdeym Izik. Les récents rapports de Wikileaks dénonçant la corruption et le trafic illégal au sein de l’armée vont être utilisés comme argument pour donner une nouvelle version digne des romans d’Agatha Christie. Une version aussi fantomatique que délirante pour accuser de terrorisme les sahraouis que le Makzen soupçonne d’être derrière Gdeym Izik.

Encore une fois, Rabat passe à côté de la raison et la poussière du désert saharien l’empêche de voir la réalité en face. Celle de se tenir à la légalité et donner aux sahraouis ce qui leur appartient.

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