Tags : Maroc, Marrakech, tourisme sexuel, pédophilie, Pédocriminalité, Luc Ferry, La Mamounia, Jack Lang,
Même avant la fameuse sortie de l’ancien ministre français Luc Ferry à la télévision, la ville de Marrakech au Maroc avait la réputation d’être un haut lieu du libertinage. Une ville où tout semble permis; une ville dont l’image est, depuis longtemps, associée au tourisme sexuel et à la pédophilie.
La ville ocre, comme on l’appelle, regorge en effet de tous les exotismes et de tous les plaisirs possibles. Les casinos du complexe hôtelier La Mamounia, les multiples boîtes de nuit branchées de Marrakech, ses riads et ses cabarets où l’on drague à tout-va.
Chaque année, ils sont entre 600.000 et un million de touristes (dont une moitié de Français) à assiéger la ville, qui a opté pour un tourisme de luxe. Conséquence, elle accueille essentiellement une clientèle aisée. Le tourisme représente aujourd’hui 10% du PIB du Maroc.
Les prostitués, hommes et femmes, ont bien vu la manne et ont eux aussi envahi Marrakech. Mais les touristes, en quête de chair plus fraîche, s’offrent les services de «rabatteurs» qui les accostent pour leur «livrer» des mineurs. Il y a quelques années, un reportage de la télévision française évoquait le cas de cette fillette de 8 ans qui avait été «livrée» pour environ 150 euros.
Ce n’est plus un secret pour personne: à Marrakech, les enfants sont les doubles victimes du tourisme sexuel. Celles des fameux «rabatteurs» et celles des pédotouristes. Des associations se sont engagées dans la lutte contre ce fléau et ont forcé les autorités à agir. Même si, comme l’explique Najat Anwar de l’ONG Touche pas à mon enfant, les résultats sont encore peu satisfaisants: «Les procédures contre les étrangers restent très rares. Les autorités craignent de porter préjudice au tourisme en ternissant la réputation du pays».
————————————————
France Soir : L’ex-ministre brise le dernier tabou
Luc Ferry a accusé, sans le nommer, un ancien ministre de pédophilie. Selon lui, l’affaire a été étouffée par les politiques et les journalistes.
« Je pourrais vous donner beaucoup d’exemples », pensait conclure Luc Ferry, invité lundi soir du Grand Journal de Canal +. « Et pourquoi pas », le relance, un peu joueur, Ali Baddou. Le chroniqueur en est pour ses frais. Le philosophe, ancien ministre de l’Education nationale, va lâcher une nouvelle bombe, un nouveau scandale qui, après les affaires DSK et Georges Tron, mêle sexe et politique. Verbatim.
« – Dans les pages du Figaro Magazine de cette semaine, vous avez un épisode qui est raconté d’un ancien ministre, qui s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. Bon. Probablement nous savons tous de qui il s’agit, s’enflamme Luc Ferry. ».
– Eh bien moi je sais, je pense que je ne suis pas le seul. Et donc, si je sortais l’affaire aujourd’hui – l’affaire m’a été racontée par les plus hautes autorités de l’Etat, en particulier par le Premier ministre mais aussi…
– Est-ce que vous avez des preuves ou pas ?
– Evidemment non. J’ai des témoignages des membres de cabinets au plus haut niveau, et des autorités de l’Etat au plus haut niveau. Si je sors le nom maintenant et que je lâche le nom dans la nature, premièrement c’est moi qui serai mis en examen et je serai à coup sûr condamné même si je sais que l’histoire est vraie. Là, il y a un principe de transgression du respect à la vie privée et de la diffamation qui pèse sur vous, à juste titre… »
La rumeur du Net
Comme l’a noté mardi sur son blog Christophe Carron, le rédacteur en chef de Voici.fr, Luc Ferry se livre là à un curieux exercice : il réussit à « entretenir une rumeur en applaudissant la législation française sur le droit à la vie privée ».
Pour autant, la teneur de cet entretien est une déflagration. On y apprend, pêle-mêle, qu’un ancien ministre aurait commis un crime à l’étranger, que l’affaire a été étouffée, qu’un Premier ministre était au courant, que Luc Ferry et peut-être d’autres ministres étaient également au courant. Et pourtant, personne n’a dénoncé le pédophile présumé, contrairement à ce qu’impose le Code pénal.
Toute la journée de mardi, l’affaire a rebondi sur Internet. Il est toutefois impossible d’identifier l’ancien ministre pédophile. Le philosophe a pris soin de ne jamais citer son nom, ni celui du chef de gouvernement qui lui a raconté l’affaire.
Ce qui n’empêche pas les rumeurs d’enfler sur le Net. Avec quelques erreurs. Tel site assure que Luc Ferry a dénoncé « des partouzes avec des jeunes mineurs à la Mamounia », du nom d’un hôtel de grand luxe de Marrakech dont le nom n’a jamais été prononcé sur le plateau du Grand Journal… Ce qui n’empêche pas le site Internet de faire alors le rapprochement avec une scène de ménage entre un membre d’un gouvernement de droite qui s’était violemment disputé, il y a quelques années, avec son épouse dans cet établissement.
La gauche n’est pas épargnée. Jack Lang est cité. Il faudra que le blogueur Guy Birenbaum retrouve un article de L’Express évoquant une rumeur similaire pour l’évacuer. A l’approche de la présidentielle de 2002, « quelques Chiraquiens racontent une arrestation de Jack Lang au Maroc, dans une affaire de mœurs, suivie d’une exfiltration discrète organisée par l’Elysée. Pas la moindre preuve, mais les missiles anti-Jospin se préparent », écrivait L’Express.
Jack Lang avait alors accepté de parler publiquement de la rumeur : « On m’a traité alors de pédophile, raconte-t-il. C’était immonde. J’ai trouvé les deux personnages qui racontaient cela. Le premier a fait amende honorable. Le second, je ne lui parle plus. »
La boîte de Pandore
Aujourd’hui, les déclarations fracassantes de Luc Ferry risquent d’alourdir un peu plus le climat politique. C’est du moins l’opinion de Jean-René Lecerf, sénateur UMP contacté mardi. « Ce genre de déclaration est dangereux. Ou on dit tout, ou on ne dit rien. Comme juriste, ça me choque. Il y a actuellement une ambiance totalement délétère de la vie politique. Je suis assez consterné que des hommes politiques se lancent dans de telles allégations. Vous laissez croire à l’opinion que les politiques sont tous pourris. Alors qu’il y a autant de voyous chez les politiques que chez les bouchers, les ingénieurs… »
Luc Ferry n’a pu être contacté mardi. Un député de la majorité, rencontré la semaine dernière au lendemain de la révélation de l’affaire Tron, confiait son inquiétude : « On a ouvert la boîte de Pandore, ça ne va plus arrêter. » Présente sur le plateau du Grand Journal, Valérie Toranian, directrice de la rédaction de Elle, concluait ce débat sur les hommes politiques : « Il y en a beaucoup qui doivent se trouver mal en ce moment. »
#Maroc #Marrakech #Tourisme_sexuel #Pédophilie #Pédocriminalité