Rapport sur les conférences du Cercle New Delhi 2007

A l’attention de Monsieur Yassine Mansouri

Le présent rapport porte essentiellement sur les démarches systématiques que j’ai pu faire auprès des membres du Cercle dans le but de provoquer une session extraordinaire sur les problèmes géostratégiques, démographiques et sociaux que soulèvent la présence de bandes armées, de flux migratoires et des groupes mafieux organisés qui les exploitent, des dangers de balkanisation de la zone saharienne qui s’étend du Maroc au Soudan. Ces questions sont succinctement mais explicitement rappelées dans la note rédigée par Monsieur Ahmed Lahlimi Alami.

Deux jours avant mon départ pour New Delhi via Paris, Monsieur Lahlimi, avec lequel j’ai eu par ailleurs un entretien au Haut Commissariat au Plan au sujet des données des derniers recensements sur le Sahara, m’a annoncé qu’il rédigeait une note en français sur les problèmes du Sahara. Vous trouverez cette note en annexe.

Il m’a prié de préparer une adaptation anglaise de son texte qui se trouve également en annexe au présent rapport. Le texte anglais devait être distribué à tous les membres du Cercle après accord de son Secrétaire général, Lord Norman Lamont.

Le texte anglais a en effet été envoyé par email à tous les membres du Cercle par Catherine Perry, la secrétaire de Lord Norman Lamont. Après vérification, il est apparu que seuls quelques rares membres du Cercle ne l’avaient pas reçu. Une copie a été fournie à chacun d’eux à New Delhi.

Durant la session du Cercle entièrement dévolue à l’Inde, le plus clair de mon activité consistait à expliquer à chaque membre du Cercle, surtout à nos collègues américains et anglais – les Français étant acquis à notre cause – le contenu du texte et surtout à les convaincre de la nécessité d’une session extraordinaire qui serait entièrement consacrée aux problèmes géostratégiques, démographiques et sociaux que posent la zone tampon entre le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne, en soulignant les répercussions à terme de ces problèmes aussi bien sur l’Europe que sur les pays membres de l’OTAN directement impliqués.

Je n’ai rencontré que compréhension et engagement. Tous les membres du Cercle présents à Delhi ont exprimé le désir de voir organisée une session à ce sujet.

Lord Lamont a été également sensible aux arguments. Il a accepté la proposition d’une session sur les thèmes proposés. Pour des raisons d’organisation, ses réticences ne portaient que sur le pays africain qui serait l’hôte de la session. Pour éliminer ces obstacles, je lui ai suggéré que la réunion se fasse soit à Washington soit au Maroc.

Monsieur Lahlimi et moi-même avions prié Monsieur Mohammed Belmahi, ambassadeur de Sa Majesté au Royaume Uni qui entretient de cordiales relations avec Lord Lamont, de bien vouloir fortement appuyer la proposition auprès du Secrétaire général du Cercle.

Pour ne pas alourdir ce rapport en rappelant en détail mes différentes interventions, je me limiterai à la longue conversation que j’ai eue avec Monsieur Karl von Habsburg, ancien membre du parlement européen, officier de l’armée de l’air autrichienne, fortement impliqué dans de nombreuses associations internationales, fils d’un des fondateurs du Cercle, Otto von Habsburg. Monsieur Karl von Habsburg a l’oreille de Lord Lamont.

Notre conversation a eu lieu mardi 12 décembre entre 19 heures et 22 heures, heure à laquelle nous avons quitté l’hôtel où nous résidions et avons été conduits tous deux à l’aéroport dans la voiture de Monsieur Maaroufi. Notre entretien s’est poursuivi pendant presque deux heures à l’aéroport.

Monsieur Karl von Habsburg s’est engagé à contacter Lord Lamont pour soutenir l’initiative de Monsieur Lahlimi.

Par ailleurs, il a fait montre d’une grande compréhension pour la position du Maroc au sujet du Sahara. Il suggère cependant que les responsables marocains s’inspirent de la solution du Tyrol du Sud dans la définition de l’autonomie du Sahara. La solution adoptée pour le Tyrol du Sud est considérée comme l’une des plus larges autonomies concédées à une région et à une minorité.

Il se propose de mettre en contact les responsables marocains avec Monsieur Michl Ebner, du parti populaire du Tyrol du Sud, député européen depuis 1994, membre du bureau de Groupe du Parti populaire européen et des démocrates européens.

Monsieur Karl von Habsburg invite également les responsables marocains à mobiliser les ressources de l’Institut Bozen du Tyrol du Sud qui a conduit de nombreux travaux sur les minorités et le fédéralisme. Cet Institut s’est notamment spécialisé dans les conférences et cours internationaux sur l’autonomie pour de futurs administrateurs régionaux (en particulier pour l’Irak selon le plan Baker mais aussi pour l’Espagne, la Grèce, etc.).

Bref rappel des conversations entre Messieurs Lahlimi, Belmahi et moi-même.

Messieurs Lahlimi et Belmahi suggèrent qu’un argumentaire soit rédigé pour expliquer la position du Maroc au sujet du Sahara. L’argumentaire devrait, selon eux, être présenté aux parlementaires britanniques et américains. Monsieur Belmahi se propose de prendre contact avec certains parlementaires pour que les Communes inscrivent sur leur agenda, pour la prochaine session parlementaire, la proposition du Maroc au sujet du Sahara.

Un travail similaire devrait être accompli à Washington.