Poutine poursuit son blitz diplomatique au Moyen-Orient en accueillant le président iranien

MOSCOU (AP) — Le président russe Vladimir Poutine a accueilli le président iranien jeudi dans le cadre d’une série de rencontres diplomatiques express au Moyen-Orient, comprenant également des visites aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, dans le but d’accroître le profil de Moscou en tant que médiateur régional.

Poutine a présenté la guerre entre Israël et le Hamas comme un échec de la diplomatie américaine et a suggéré que Moscou pourrait jouer le rôle de médiateur, grâce à ses liens amicaux avec Israël et les Palestiniens.

« Pour nous, il est très important d’échanger des points de vue sur la situation dans la région, en particulier en ce qui concerne la situation palestinienne », a déclaré Poutine en accueillant le président iranien Ebrahim Raisi au début de leurs entretiens à Moscou.

Raisi a souligné la nécessité d’arrêter rapidement le bombardement israélien de la bande de Gaza, déclarant qu' »un enfant y est tué toutes les 10 minutes ».

« Ce n’est pas seulement une question régionale, c’est une question pour toute l’humanité », a-t-il déclaré à Poutine, ajoutant qu' »il est nécessaire de trouver une solution rapide ».

L’Iran, qui soutient fermement le Hamas, a averti à plusieurs reprises que la guerre, qui a éclaté le 7 octobre, pourrait s’étendre à d’autres parties de la région.

La rencontre de Poutine avec Raisi jeudi fait suite à leurs entretiens à Téhéran en juillet 2022, où le leader russe a reçu un fort soutien pour son action en Ukraine.

Depuis l’envoi de troupes en Ukraine en février 2022, la Russie a renforcé ses liens avec l’Iran, sécurisant des approvisionnements en drones explosifs iraniens qu’elle a largement utilisés dans des attaques en Ukraine. Le mois dernier, la Maison Blanche a exprimé sa préoccupation quant au fait que Téhéran pourrait également fournir à Moscou des missiles balistiques à utiliser contre l’Ukraine.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a souligné l’annonce de l’Iran selon laquelle elle avait finalisé un accord pour acheter des avions de chasse Su-35 à la Russie, notant que l’Iran cherche également à acheter d’autres équipements militaires à la Russie, dont des hélicoptères d’attaque, des radars et des avions d’entraînement au combat.

Les entretiens de Poutine avec Raisi interviennent un jour après que le dirigeant russe a discuté des hostilités dans la bande de Gaza lors de son voyage aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, les principaux participants aux efforts internationaux de négociation d’un règlement. Poutine entretient des liens personnels étroits avec le président émirati Mohammed bin Zayed Al Nahyan et le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman.

Bien que les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite soient des alliés proches des États-Unis, ils ont développé des liens commerciaux solides avec la Russie. Lors d’une visite au palais Qasr al-Watan à Abou Dhabi, Poutine a été accueilli par un salut de 21 coups de canon et un passage en revue des avions militaires émiratis laissant derrière eux de la fumée aux couleurs du drapeau russe.

En Arabie saoudite, Poutine et Mohammed ont discuté de la coopération au sein de l’OPEP+ lors des entretiens de mercredi, notant la responsabilité de leurs pays dans la stabilisation du marché mondial du pétrole.

Avant de s’entretenir avec Raisi, Poutine a également accueilli jeudi le prince héritier d’Oman, Theyazin bin Haitham, vantant les perspectives de coopération dans les secteurs de l’énergie et du tourisme.

Poutine, qui a limité ses voyages à l’étranger depuis l’envoi de troupes pour envahir l’Ukraine, a visité la Chine en octobre et a effectué plusieurs voyages dans d’anciennes nations soviétiques ces derniers mois.

Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour la guerre en Ukraine.

Ni les Émirats arabes unis ni l’Arabie saoudite n’ont signé le traité fondateur de la CPI, ce qui signifie qu’ils n’avaient pas l’obligation d’arrêter Poutine en raison du mandat l’accusant d’être personnellement responsable de l’enlèvement d’enfants d’Ukraine pendant la guerre. Poutine a évité un sommet en Afrique du Sud, suscitant des spéculations selon lesquelles il pourrait être arrêté à son arrivée.

AP

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