MARXISME PALESTINIEN

La cause palestinienne, avec son histoire de conflits et de lutte pour l’autodétermination, recoupe de manière significative l’idéologie marxiste. Le marxisme, une idéologie économique et politique conçue par Karl Marx et Friedrich Engels, prône le renversement des systèmes capitalistes et définit les structures sociétales comme une lutte entre l’oppresseur (la bourgeoisie) et l’opprimé (le prolétariat), visant à établir une société sans classes avec des communautés communautaires. propriété de la production. Il a évolué pour influencer les mouvements de libération mondiaux. L’adaptation du marxisme à différentes régions, notamment dans les pays postcoloniaux, a été utilisée comme une lentille pour interpréter et répondre aux influences impériales et coloniales. Ce changement idéologique de la lutte de classe économique vers une résistance anti-impérialiste plus large est crucial pour comprendre le rôle du marxisme dans la cause palestinienne. Au milieu du XXe siècle, le marxisme est devenu un phare pour divers mouvements anticoloniaux en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Dans ces régions, l’idéologie marxiste a été utilisée pour s’adapter au contexte des luttes de libération nationale. Pour le mouvement palestinien, le marxisme offrait non seulement une critique économique mais aussi un cadre global de résistance. Son récit de lutte contre les structures oppressives a séduit ceux qui sont confrontés à ce qu’ils considèrent comme une occupation et une colonisation par les forces israéliennes. Cette adoption idéologique faisait partie d’une tendance plus large où les mouvements de libération du monde entier cherchaient à s’aligner sur les principes socialistes comme moyen de s’opposer à l’impérialisme occidental et de forger une nouvelle identité enracinée dans l’autonomie et l’indépendance.

Factions palestiniennes et influence marxiste

Au sein du mouvement de libération palestinien, des factions telles que le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ont explicitement adopté l’idéologie marxiste. Le FPLP, une organisation laïque marxiste-léniniste, voyait la lutte palestinienne à travers le prisme de la lutte de classe internationale et de l’anti-impérialisme. Cette orientation laïque et socialiste, qui contraste avec les factions à orientation religieuse comme le Hamas, met l’accent sur la diversité au sein du mouvement palestinien et l’influence des idéologies de gauche mondiales. Le marxisme islamique, mélange unique de pensée islamique et de principes marxistes, a également trouvé un écho au sein de certaines factions palestiniennes. Des groupes comme les Frères musulmans en Égypte ont initialement affiché un penchant pour les principes socialistes, mêlés aux enseignements islamiques. Cette position idéologique, bien que distincte du marxisme orthodoxe, partageait l’éthos anti-impérialiste et anticolonial qui caractérisait les mouvements de libération marxistes. L’intégration des valeurs islamiques dans les cadres socialistes reflétait la tentative de contextualiser l’idéologie marxiste dans les réalités sociopolitiques du monde arabe. Ce mélange d’idéologies a ouvert la voie à l’émergence de factions extrémistes, adoptant une idéologie hybride combinant des éléments de résistance marxiste avec des enseignements islamiques radicaux. Ces factions ont justifié leurs actes terroristes dans le cadre d’une lutte plus large contre l’oppression et l’impérialisme perçus, s’alignant sur les principes marxistes visant à renverser les systèmes oppresseurs. De telles justifications ont été utilisées pour légitimer des actions violentes, qu’ils jugeaient nécessaires dans la lutte contre l’influence occidentale et les régimes locaux perçus comme des marionnettes des puissances impérialistes.

Identité palestinienne

Les contours de l’identité nationale palestinienne telle qu’elle est reconnue aujourd’hui ont été sculptés par le leadership de Yasser Arafat et l’infusion de l’idéologie marxiste. Le rôle d’Arafat à la tête de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a été crucial dans l’unification de diverses factions palestiniennes, auparavant fragmentées par des objectifs et des méthodes différentes. Ce processus d’unification était soutenu par la philosophie marxiste, mettant l’accent sur la lutte des classes et la résistance contre l’oppression perçue. Une telle idéologie a fourni une plate-forme commune qui transcendait les divisions religieuses et factionnelles traditionnelles au sein de la société palestinienne. Cependant, cette formation de l’identité selon les préceptes marxistes, bien qu’unificatrice sur un aspect, a ancré certaines questions cruciales dans le tissu du nationalisme palestinien. L’adoption d’un récit marxiste a transformé la lutte palestinienne en une lutte plus large contre l’oppression, articulée autour d’une résistance continue comme noyau central. Ce recadrage a contribué à créer un sentiment d’unité, mais il a également consolidé une position combative comme pierre angulaire de l’identité palestinienne. Cet accent constant sur la résistance, influencé par l’idéologie marxiste, a eu de profondes implications. Elle a favorisé une identité réactive, qui se définit avant tout en opposition à des facteurs externes, en particulier à l’État israélien. Ce faisant, il risquait de simplifier à l’extrême la dynamique sociopolitique complexe de la région en une lutte binaire. De plus, cette identité, ancrée dans un récit de lutte perpétuelle, a entravé le développement de visions alternatives de l’avenir de la société palestinienne qui ne reposent pas sur un conflit.

Le soutien de la gauche internationale

Le soutien de la gauche internationale à la cause palestinienne est en partie enraciné dans ce récit de libération et de résistance d’influence marxiste. Les groupes de gauche du monde entier, en particulier ceux influencés par les idéologies socialistes et communistes, ont historiquement considéré la lutte palestinienne comme faisant partie d’une lutte plus large contre l’impérialisme et le colonialisme occidentaux. Ce point de vue a conduit à un large soutien parmi les organisations et individus de gauche en faveur de l’autodétermination palestinienne et de l’opposition à la politique israélienne. Ce soutien néglige toutes les complexités du conflit israélo-palestinien, négligeant des faits historiques importants et le réduisant à une binaire simpliste entre oppresseur et opprimé. Cette vision réductionniste est un produit de l’héritage marxiste des mouvements de libération, qui encadrent les conflits en termes de dynamique de pouvoir mondiale et de lutte des classes.

Récits de « décolonisation »

Les récits de « décolonisation », fortement influencés par les théories marxistes et postcoloniales, encadrent également les conflits en termes de binaires moraux, créant un environnement dans lequel la résistance contre les oppresseurs perçus est considérée comme un moyen justifiable et nécessaire pour parvenir à la libération. La rhétorique de la décolonisation, qui met l’accent sur le démantèlement des structures de pouvoir existantes, justifie des mesures extrêmes dans la poursuite des objectifs de libération. La logique inhérente aux récits de décolonisation – selon laquelle les groupes opprimés ont le droit de résister par tous les moyens nécessaires, y compris la violence – soulève des inquiétudes quant aux conséquences potentielles d’un génocide. Cette logique, lorsqu’elle est poussée à l’extrême, dégénère en violence et en bouleversements sociétaux, rappelant les génocides historiques où un groupe cherchait à éliminer complètement un autre sur la base d’une perception d’oppression. Un exemple de rhétorique de « décolon isation » fondée sur des objectifs génocidaires explicites, tels que ceux initialement énoncés dans la charte du Hamas appelant à l’éradication complète d’Israël, échappe souvent à un examen critique sous le couvert de la résistance. De tels objectifs radicaux sont rejetés, voire légitimés par certains, sous prétexte qu’ils constituent une forme de résistance contre l’oppression. L’absence de condamnation généralisée de la rhétorique explicitement violente et génocidaire reflète un aspect préoccupant du fait que les récits de décolonisation ne sont que des couvertures pour des programmes extrêmes et destructeurs. Perspectives de paix La cristallisation

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l’identité palestinienne, influencée par les récits marxistes de libération et de résistance, pose des défis inhérents à la réalisation de la paix. et la coexistence avec Israël. Cette identité, façonnée en opposition à l’oppression perçue, tend à solidifier les attitudes conflictuelles, faisant de la réconciliation une entreprise complexe. L’accent mis sur une lutte continue pour la libération limite complètement la marge de compromis, car toute forme de concession est considérée comme une trahison des principes fondateurs de leur cause. De plus, un tel récit justifie des actions extrêmes au nom de la résistance, ce qui complique les efforts visant à instaurer la confiance et à engager des négociations pacifiques. L’identité palestinienne étant si profondément liée à un récit de résistance et d’opposition inflexibles, cela soulève la question suivante : la poursuite de la paix est-elle une cause perdue, condamnée par une idéologie qui considère le compromis comme une trahison ?

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