Le meurtre de deux jeunes de Melilla par la Marine Marocaine devant la justice Espagnole

Les familles des deux jeunes hommes de la ville de Melilla, d’origine marocaine, et qui ont été abattus par la Marine Royale Marocaine dans les eaux de Nador dans un mystérieux accident, ont décidé de porter plainte contre la Maroc devant la justice espagnole, et éventuellement internationale. La surprise que leur avocat n’est autre que l’ancien juge célèbre Baltazar Garzon, qui a déjà ouvert des enquêtes contre des responsables militaires marocains, dans le dossier de violations des droits de l’Homme au Sahara marocain.
La Marine Royale Marocaine avait ouvert le feu sur le jeune Abdeslam Ahmed Ali, âgé de 24 ans et Amine Mohamed Idriss, âgé de 20 ans, tous deux espagnols d’origine marocaine, le 27 Octobre de l’année dernière dans les eaux de Nador quand ils étaient à bord d’une barque. Une déclaration officielle de Rabat avait été publiée, confirmant que les tirs de coup de feu avaient eu lieu lors d’une poursuite en mer. Les deux victimes ont été enterrées le 31 Octobre à Melilla.
L’autopsie effectuée par des médecins espagnols a révélé que les deux jeunes hommes ont subi une violence extrême avant de perdre la vie, et que les balles avaient été tirées à une distance très courte.
Le gouvernement de Madrid a exigé de Rabat de fournir des explications sur ce crime, surtout qu’il a suscité l’intérêt du Parlement espagnol et a été adopté par un certain nombre de partis politiques qui exigent au gouvernement de Mariano Rajoy de demander des explications au Maroc. Dans le même temps, des centaines d’habitants de Melilla, originaires du Maroc, ont manifesté pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un véritable crime et exigé une enquête transparente et la punition des officiers de la marine qui ont donné l’ordre d’ouvrir le feu.
Face à ces développements, le gouvernement marocain s’est contenté de dire, le 26 décembre dernier, que l’enquête poursuivait son cours. Ainsi, mais après deux mois et demi, le Maroc n’a pas encore fourni d’explication et n’a pas justifié le retard que cette enquête a pris. En reconnaissant l´existence d´une enquête, Rabat contredit sa première version.
Devant ce silence adopté par le Maroc, les deux familles des victimes ont décidé de porter plainte devant la Cour Nationale de Madrid. Alifpost a appris que c’est l’ancien juge Baltazar Garzon, devenu avocat, qui va prendre la défense dans ce dossier. Cela ne manquera pas de donner à l’affaire une dimension politique et un retentissement médiatique grâce a célébrité de ce juge.
Pour mémoire, Baltazar Garzon a été le premier juge d’instruction qui a ouvert des dossiers de violations de droits de l’Homme au Sahara et qui a porté des accusations directes contre des hauts gradés de l’armée marocaine, en particulier le général Hosni Benslimane, le général Abdelaziz Bennani et le général Hamidou Laanigri. voulait même procéder à l’interrogatoire du défunt roi Hassan II en 1998.
Les militants d´origine marocain de la ville confirment que ce dossier pourrait signifier la véritable rupture entre le Maroc et ville, si les autorités marocaines n’apportent pas une solution juste et équitable. Ces militants estiment que le Maroc a commis par le passé de graves erreurs à l’encontre des habitants d’origine marocaine dans le passé, et que par conséquent ils ne pourraient plus tolérer encore une fois que ce crime passe sous silence, conformément à la bonne vieille habitude de l’impunité dont bénéficient les dignitaires du régime marocains.
Alif-Post, 12/01/2014

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