Le Maroc cherche à prendre le contrôle de l’espace aérien du Sahara pour ne pas dépendre des Canaries.

Les aéroports situés face aux Canaries et au nord de la Mauritanie gèrent autant de trafic que deux ou trois hôtels quatre étoiles du sud de Tenerife en une année.

Le Maroc a commencé à configurer l’espace aérien du Sahara Occidental selon ses intérêts, suite à des accords de gestion qui étaient en partie sous contrôle espagnol aux îles Canaries. L’aéroport de Smara, le plus proche de la province algérienne de Tindouf et principalement utilisé pour les vols intérieurs, bénéficiera d’une nouvelle tour dans le cadre des préparatifs pour le contrôle total de l’espace aérien par le Maroc. En Espagne, ce sujet n’est pas couvert officiellement car le gouvernement l’a déclaré information sensible.

Une analyse de Vozpópuli sur 820 appels d’offres lancés par le Maroc en 2024 pour ses aéroports ne clarifie pas d’autres opérations face aux Canaries, car des études doivent d’abord être menées, conçues techniquement à Casablanca. Cependant, des achats d’études de bathymétrie et de capacité de charge sont prévus. Mais aucune information n’est fournie sur les raisons des investissements dans des espaces à faible trafic de passagers.

Quant à Madrid, le gouvernement central refuse de divulguer des détails sur ses accords avec Rabat parce que, selon la diplomatie espagnole, « le caractère réservé des résultats de la réunion de haut niveau » justifie la nécessité d’éviter de fournir des informations susceptibles de provoquer des réactions dans des pays tiers et de compromettre les relations bilatérales, notamment avec le gouvernement du Maroc. En se référant à cet espace face aux Canaries comme étant sous la compétence du Royaume du Maroc, il est clair qui exerce le contrôle ici.

Les aéroports face aux Canaries et au nord de la Mauritanie gèrent autant de trafic que deux ou trois hôtels quatre étoiles du sud de Tenerife en un an, mais ce qui a été mis en question au Parlement n’est pas cela, mais l’espace aérien emprunté par les aéronefs. Au nord de la Mauritanie, à l’ex-Villa Cisneros, entre mai 2024 et la même période de l’année précédente, 114 791 passagers ont été enregistrés, tandis qu’à Laâyoune, il y en a eu 107 664. À Guelmim, au cours d’une année, 10 489 passagers ont été transportés. Ces aéroports desservent des lignes régulières vers Las Palmas ou Casablanca, via des compagnies aériennes telles que RAM Express ou certains opérateurs du groupe ou du système Binter.

Concernant la nouvelle tour, une entreprise basée à Casablanca effectuera les travaux sur une période estimée à huit mois. L’entreprise SNCIM, fournisseur d’Onda (équivalent d’Aena au Maroc), réalisera le projet pour un coût de 840 000 euros à Laâyoune en 2024. De plus, Onda prévoit de lancer des appels d’offres pour renforcer la sécurité privée et réaliser des études pour la gestion des bâtiments, comme à Dakhla (ex-Villa Cisneros).

Pendant que l’on étudie l’avenir du contrôle de l’espace aérien au sol, l’informatique reste le domaine de la technologie espagnole. Depuis juillet 2023, l’Organisation Nationale de la Sécurité Aérienne du Maroc a confié à Indra l’automatisation du trafic aérien avec l’application ManagAir, assurant la coordination entre le Maroc, l’Algérie, l’Espagne, la France et le Portugal, et faisant progresser le concept de Ciel Unique Européen de la Commission Européenne en termes de compétence technique des fournisseurs de services.

On suppose que le transfert des compétences aériennes face aux Canaries affectera la conformité aux normes de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) en matière de gestion du trafic aérien des vols liés à l’Amérique du Sud, cette zone passant sous un nouveau gestionnaire. Indra a déjà mis en œuvre le programme ManagAir dans deux tiers des centres de contrôle d’Amérique Latine, gérant tout l’espace aérien supérieur de l’Amérique Centrale et une grande partie des Caraïbes, ainsi que des pays d’Europe, du Maghreb et du reste de l’Afrique.

https://www.vozpopuli.com/espana/marruecos-control-aereo-sahara-no-depender-canarias.html

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