Le jeu malsain de Paris à l’égard d’Alger

La nomination de Rachida Dati, ministre de la culture du nouveau gouvernement français dirigé par Gabriel Attal, est un signe avant-coureur de la mise en échec de tout rapprochement entre Paris et Alger (lire: Rapprochement algéro- français: Autopsie d’un complot).

Ce vendredi 23 février, coïncidant avec le 19 ème anniversaire de l’adoption de la loi glorifiant la colonisation, les médias hexagonaux sont revenus sur la détermination d’Alger à récupérer le sabre et le burnous de l’émir Abdelkader, fondateur de l’Etat Algérien, et les manœuvres implicites révélées par la ministre de la culture , proche du régime du Makhzen à l’instar de Nicolas Sarkozy, Eric Ciotti et Xavier Driencourt, qui évoque la nécessité de l’adoption d’un texte de loi autorisant la restitution des biens culturels. A l’entendre, les vols des biens de l’Algérie durant la période de colonisation sont autorisés alors que la restitution doit encore attendre que les institutions du voleur décident quand la restitution sera autorisée. D’ailleurs, il convient de rappeler, qu’en octobre dernier, les autorités algériennes avaient découvert qu’un des sabres de l’Emir Abdelkader allait être mis en vente aux enchères en France. Une opération annulée après une mobilisation des autorités et des membres de la communauté algérienne en France. Rappelons également, la dégradation en 2022 à Amboise d’une œuvre qui venait d’être érigée à sa mémoire.

L’Etat profond français proche du régime du Makhzen

L’Etat profond français semble gagner la partie de torpiller tout rapprochement de Paris avec Alger, au profit d’un réchauffement avec son ancienne colonie, le régime du Makhzen. Un réchauffement qui prend forme après le dîner offert par la première dame de France Brigitte Macron aux soeurs du commandeur des croyants. Un dîner suivi par l’annonce d’une visite imminente du nouveau chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné à Rabat.

«Il y a un souhait très clair du ministère de s’investir personnellement dans les relations franco-marocaines», a indiqué ce jeudi 22 février, Christophe Lemoine, le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay.

Et d’ajouter « L’idée est d’écrire un nouveau chapitre, de reprendre un nouvel agenda politique ».

Volte-face de Stéphane Séjourné

Le nouveau chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné présidait en janvier 2023 le groupe Renew Europe lors du vote du Parlement européen condamnant la dégradation de la liberté de la presse au Maroc avait par ailleurs profondément irrité Rabat.

Les Marocains avaient alors dénoncé une campagne anti-marocaine « orchestrée » par le parti du président français Emmanuel Macron à Bruxelles.

« J’ai repris le lien avec le Maroc. Il y avait des incompréhensions qui ont amené à une difficulté », déclarait la semaine dernière Stéphane Séjourné.

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