Seif al Islam pourra-t-il se défendre devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye ? Le fils cadet de Mouammar Kadhafi, âgé de 39 ans, est toujours en fuite hors de Libye. Seif al Islam espère échapper au sort de son père et de son frère Moutassim qui ont été tués dans des circonstances troubles lors de la prise de Syrte le 20 octobre dernier.
Le cas de Seif al Islam suscite de nombreuses hypothèses voire rumeurs. De tous les enfants du colonel Kadhafi, il était considéré comme l’héritier putatif du dictateur libyen. De plus, à l’instar de son père, il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la CPI pour crimes contre l’humanité. A présent que le Conseil National de Transition a pris le contrôle total de la Libye et surtout que le colonel Kadhafi est mort, le sort de Seif al Islam est au cœur des interrogations et préoccupations.
Selon un haut responsable militaire du CNT, Seif al Islam s’est réfugié auprès de nomades du Sahara, au Niger, en compagnie du chef des services de renseignements du régime déchu, Abdoullah alSenoussi. Les deux hommes veulent se rendre à la CPI sans avoir trouvé le moyen de le faire, rapporte Reuters Africa. «Il y a des contacts avec le Mali et l’Afrique du Sud pour organiser sa sortie. … Il n’a pas encore eu de confirmation, il attend toujours». Et d’ajouter que «Seif s’inquiète pour sa vie» et «pense que se rendre est la meilleure option pour lui».
D’autres sources confirment la fuite à travers le désert des deux hommes avec des Touaregs. Un ancien chef rebelle touareg devenu conseiller présidentiel au Niger affirme que «Abdoullah al-Senoussi est désormais au nord du Mali. Il a traversé le Niger au nord d’Arlit escorté par des Touaregs du Mali et du Niger. Ils sont bien protégés, c’est-à-dire armés».
«Quant à Seif, il hésite et est bien au Niger. Il se demande s’il doit continuer jusqu’au Mali ou rester au Niger».
Un membre du Parlement malien estime pour sa part que Seif al Islam et Abdoullah al-Senoussi ont traversé l’Algérie ou le Niger pour entrer au Mali.
Selon France Soir, la CPI n’a pas d’opposition à la demande de Seif al Islam. «Tout dépend de l’endroit où le suspect se trouve, comment nous pouvons entrer en contact avec lui et des moyens nécessaires pour le rapatrier à La Haye».
Le contact a finalement pu se faire à en croire un communiqué du procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, rendu public le 28 octobre et cité par l’AFP. «Nous avons des contacts
informels avec Seif via des intermédiaires», a déclaré le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo. «Le bureau du procureur lui a signifié très clairement que s’il se rendait à la CPI, il aurait le droit d’être entendu devant la cour, il sera innocent jusqu’à preuve du contraire»
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