Le Maroc empêche la tenue du premier congrès national du Collectif CODESA

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Le 21 octobre 2023, un groupe d’agents en civil a empêché le Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (CODESA) de tenir son premier congrès national à Laâyoune, au domicile du défenseur sahraoui des droits humains Ali Salem Tamek. Des photos et vidéos partagées par CODESA montrent que certains de ses membres et d’autres défenseurs des droits humains venus en solidarité ont été physiquement agressés. Parmi les victimes de violences, les défenseurs des droits humains Ali Salem Tamek, Atiqou Barray, Jamila Mojahid, Said Haddad (une personne handicapée) et Fatima Zahra Bougarfa ont été visés.

CODESA est un collectif de défenseurs des droits humains sahraouis. Il a été créée en 2002, mais les autorités marocaines ont empêché la tenue du congrès constitutif de la CODESA en 2007. Le 25 septembre 2020, le congrès constitutif s’est finalement tenu à Laâyoune, au Sahara occidental. Il œuvre depuis des années pour promouvoir le droit à l’autodétermination sur le territoire du Sahara occidental sous contrôle marocain, dans les villes du sud du Maroc où se trouve une forte concentration de Sahraouis et dans les universités marocaines où les étudiants sahraouis poursuivent leurs études supérieures. éducation. Dans le même temps, il vise à informer la communauté internationale sur les violations des droits de l’homme dont est victime la population civile sahraouie depuis l’annexion forcée du territoire non autonome du Sahara occidental le 31 octobre 1975.

Ali Salem Tamek est un éminent défenseur des droits humains et membre fondateur de la branche Sahara occidental du Forum pour la vérité et la justice, une organisation qui milite pour les droits des victimes et des familles des victimes de torture, de disparitions et d’autres violations des droits humains. Il est également le premier vice-président du Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (CODESA). Il a été régulièrement victime de harcèlement et de persécution dans sa tentative de surveiller et de dénoncer les abus commis par les autorités marocaines.

Privés de leurs droits d’association et de réunion depuis la création du collectif en 2007, les membres de CODESA ont décidé de tenir leur premier congrès national le 21 octobre 2023 au domicile de l’un de ses membres fondateurs le défenseur des droits humains Ali Salem Tamek, car ils ne peuvent pas le faire dans un espace public. Ils rapportent qu’à la veille du 21 octobre 2023, ils ont constaté la présence d’agents en civil entrant en grand nombre dans le quartier. Le matin du 21 octobre, les personnes venant de l’extérieur de la ville pour assister au congrès ont été empêchées de passer.

Les membres du CODESA ont documenté le recours à la force par des agents en civil dans des photos et des vidéos. Ils sont entrés dans le bâtiment et ont expulsé de force les personnes venues assister à l’événement. Parmi ceux qui ont subi des violences, le collectif sahraoui a cité les défenseurs des droits humains : Ali Salem Tamek, Atiqou Barray, Jamila Mojahid , Said Haddad (une personne handicapée) et Fatima Zahra Bougarfa, la défenseuse des droits humains qui ont été agressés avec un instrument tranchant provoqué blessure au bras lors de l’évacuation.

La CODESA a dénoncé ce ciblage, qu’elle qualifie de contraire au droit international humanitaire et au droit international des droits de l’homme. L’organisation sahraouie de défense des droits de l’homme a déclaré que le déni de leur droit à la liberté d’association faisait suite à une série de harcèlements de la part des services de renseignement marocains, qui ont complètement assiégé le domicile d’Ali Salem Tamek et toutes les avenues et rues entourant le quartier d’Al-Mustaqbal, au centre de Laâyoune.

La décision prise par les autorités marocaines a empêché des dizaines de défenseurs des droits humains et de blogueurs sahraouis, ainsi que des membres de la CODESA et des membres de son comité administratif et de son conseil d’administration, d’accéder à la réunion prévue pour le congrès du Collectif.

Dans un communiqué de presse publié le 21 octobre 2023, les membres de la CODESA ont signalé ces violations et confirmé leur engagement à exercer pleinement leurs droits à la liberté d’expression, de réunion et d’organisation. Il convient de rappeler que le 7 octobre 2007, la CODESA s’est également vue interdire de tenir son congrès constitutif dans la ville de Laâyoune. L’organisation de défense des droits de l’homme CODESA a également appelé la communauté internationale et les organisations et organismes de défense des droits de l’homme à soutenir ses efforts pour surmonter les privations et les restrictions de leurs droits d’association et de réunion auxquelles elle est continuellement exposée.

Front Line Defenders exprime son inquiétude concernant le ciblage de CODESA en empêchant à plusieurs reprises l’organisation de défense des droits humains de se réunir lors de son congrès national, car cela témoigne d’une tendance à cibler les défenseurs sahraouis des droits humains qui travaillent en faveur du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par le harcèlement dont sont victimes l’organisation de défenseurs des droits humains CODESA, ses membres et leurs familles, ainsi que les défenseur-ses des droits humains qui les soutiennent, et pense que cela est uniquement motivé par leurs activités pacifiques et légitimes en faveur des droits humains. . Front Line Defenders condamne les violences commises contre les membres de CODESA et pense qu’il s’agit de représailles contre leur travail légitime et pacifique en tant que défenseur des droits humains.

Les défenseurs de Front Line appellent les autorités marocaines à :

-Mener une enquête immédiate, approfondie et impartiale sur l’attaque violente des membres du CODESA, en vue d’en publier les résultats et de traduire les responsables en justice conformément aux normes internationales ;
-Veiller en toutes circonstances à ce que les défenseurs des droits humains au Sahara occidental puissent mener leurs activités légitimes en faveur des droits humains sans crainte de représailles et sans aucune restriction.

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