Air Algérie à la conquête de l’Afrique

Elle continue de renforcer sa présence sur le continent : Air Algérie à la conquête de l’Afrique

Le départ précipité d’Air France du Sahel représente une aubaine pour la compagnie nationale Air Algérie, qui fait désormais de l’Afrique son prochain terrain de prédilection.

Décidée à s’investir pleinement en Afrique, la compagnie nationale Air Algérie est en bonne voie dans la concrétisation de ses projets continentaux. Bien qu’elle ait tracé son programme avant-même le départ d’Air France du Sahel, la compagnie étant le principal opérateur dans la zone notamment pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger qu’elle ne dessert plus, Air Algérie est devant une «occasion en or», si elle veut tirer son épingle du jeu. Est l’objectif est largement à sa portée. Conscients de cette aubaine, les responsables du secteur savent que c’est le moment opportun de porter l’estocade. D’autant plus que selon les chiffres communiqués à Jeune Afrique par le fournisseur de données aériennes OAG, pas moins de 40.000 places sont «libérées» depuis aout pour les capitales des trois pays (Burkina Faso, Mali et Niger). Le repli d’Air France coïncidant avec les ambitions affichées par le pavillon national, il y a lieu ici de préciser que l’Algérie qui se « tourne » désormais vers l’Afrique pour diversifier son économie place la compagnie nationale au cœur de sa stratégie de déploiement sur le continent noir.

Selon d’ailleurs les chiffres d’OAG, Air Algérie qui doublé ses vols vers Niamey, à deux vols par semaine et lancé des opérations vers Ouagadougou et Bamako et allant jusqu’à quatre vols par semaine vers le Mali, «a multiplié par 8,5 son nombre de sièges vers les trois aéroports». Ce qui représente «plus de 4.500 sièges supplémentaires ». Même si ce total est loin des 40.000 sièges que représentaient les vols Air France en 2022, c’est déjà un premier pas qu’il faut consolider pour devancer la concurrence que représentent d’autres compagnies comme Ethiopian Airlines. Et ce n’est pas les atouts qui manquent. L’Algérie est un hub idéalement situé entre Paris et les capitales sahéliennes en particulier et africaines en général qui permet donc de remplacer les liaisons directes arrêtées par Air France à moindres frais, sans faire un détour de milliers de kilomètres.

Une plaque tournante

En juillet dernier, lors de l’inauguration d’une passerelle de jonction entre le terminal des lignes domestiques et le terminal des vols internationaux de l’aéroport international Houari Boumediene qui se dote d’autres importantes structures, le ministre des transports Youcef Cherfa a précisé que cette opération fait partie de la préparation du Hub d’Alger, «afin d’en faire une plaque tournante du transport aérien au niveau du Bassin méditerranéen en lui permettant de connecter différents aéroports africains, européens et asiatiques».

Toujours dans cette logique de déploiement en Afrique, l’Algérie veut diversifier ses chances en projetant de lancer en 2024 des études pour la réalisation du projet d’une zone cargo à l’aéroport de Tamanrasset, futur hub aéroportuaire continental de passagers et de fret. Initié au titre d’un programme d’extension et de rénovation de l’infrastructure aéroportuaire existante, ce projet consistera, dans sa première phase, en une «zone fret (ou cargo) de 64.000 m², dont l’appel d’offres pour l’étude a été lancé le 25 mai dernier», puis «une extension de l’aérogare passagers de 4.000 m², dont le cahier des charges est en phase préparation», a précisé, à l’APS, le P-dg de l’Etablissement de gestion de services aéroportuaires d’Alger (EGSA), Mustapha Sebaïhi.

Air Algérie qui dessert désormais Addis-Abeba et Johannesburg notamment en plus des lignes déjà existantes, desservira ce mois d’octobre Douala au Cameroun, en attendant d’autres destinations. Ce «déploiement» bénéfique à coup sur pour la compagnie nationale, en termes de présence, constituera-t-il pour autant, une occasion pour son «relooking» sur le plan des ressources financières et humaines à même de faire du pavillon national un modèle, de le mettre au diapason des grandes compagnies aériennes.

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