Il est prévu que le président américain et son homologue ukrainien se voient en marge de l’Assemblée générale de l’ONU mardi prochain, après leurs discours programmés le même jour, mais sans que soit précisé le lieu de leur rencontre, de sorte qu’on ignore encore si elle se fera quelque part à New York même ou à la Maison-Blanche.
La nouvelle en a été donnée par des médias citant des sources dignes de confiance, mais jusqu’à présent elle n’est confirmée par nul canal officiel, de sorte qu’elle pourrait bien au final s’avérer fausse. Mais cela n’a pas empêché que le bruit circule d’une nouvelle apparition de Zelensky dans le Capitole, la dernière, triomphale, remontant à la fin de l’année dernière, qui s’était faite devant le Congrès assemblé, qui avait donné lieu à un discours soulevant des tonnerres d’applaudissements. Il n’en sera pas de même cette fois-ci, car même si Zelensky foule de nouveau le Capitole, ce ne sera pas pour se retrouver sous sa coupole et au centre des regards, mais dans ses couloirs et pour parler à des personnalités isolées ou en petit comité.
On comprend assez vite pourquoi. En décembre de l’année dernière, Volodymyr Zelensky avait été reçu plus en vainqueur de la première contre-offensive ayant permis aux Ukrainiens de reprendre aux Russes une portion non négligeable des territoires que ceux-ci avaient occupés, que comme le président d’un pays ami en guerre contre un ennemi commun. Il avait laissé entrevoir à cette occasion un tournant dans la guerre dès l’année prochaine, en clair le début de la victoire de l’Ukraine, ou, ce qui revient au même, les prémisses de la défaite stratégique de la Russie pour prix de son «agression injustifiée» contre l’Ukraine.
Près d’une année plus tard, ce n’est pas tout à fait le même homme qui se retrouve aux Etats-Unis, le tournant dans la guerre en train de se développer n’étant pas celui auquel il faisait allusion lors de sa première visite. Personne dans tout l’Occident n’ose encore parler d’échec de la deuxième contre-offensive, supposée toujours en cours, car en parler seulement c’est l’admettre, ce qui n’est pas sans avoir de lourdes conséquences.
Le retour en Amérique de Zelensky aurait été tout autre si la contre-offensive avait seulement ressemblé à la première, sans pour cela être un triomphe éclatant. Or elle a été un fiasco. D’où la difficulté de réserver à Zelensky le même accueil triomphal que la première fois, bien qu’il ne soit pas sans le mériter, ne serait-ce qu’en tant qu’allié des Etats-Unis dans une guerre majeure pour les deux pays, mais où seul le sang ukrainien est en train de couler, et avec abondance. D’où également l’impossibilité de ne lui faire aucun accueil du tout, de le laisser vaquer à ses obligations en tant que chef d’Etat venu prendre part à la grande messe annuelle des Nations unies. Ne pas le recevoir alors qu’il est de retour à New York, cela revient à le traiter en vaincu, alors même que sa défaite n’est pas encore reconnue comme telle.
Un Zelensky qui revient à la Maison-Blanche – le moyen en effet de faire autrement – mais sans l’éclat dû au vainqueur de la première-contre-offensive. Le même Zelensky devant retourner dans le Capitole, mais pour y retrouver en quelque sorte à titre privé des amis, c’est-à-dire des inconditionnels, des congressistes désireux de lui témoigner leur solidarité indéfectible alors qu’il ne manque à la défaite pour être effective que d’être annoncée pour ce qu’elle est.
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