Les Nations Unies retournent au Sahara occidental (El País)

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Après deux années de blocage par le Maroc, le médiateur Staffan de Mistura visite El Aaiún avec le soutien de la communauté internationale.

Le Maroc en est finalement revenu à la case départ au Sahara occidental, après avoir renforcé sa position diplomatique avec la reconnaissance de sa souveraineté sur le territoire de l’ancienne colonie espagnole par Donald Trump en décembre 2020. La visite cette semaine de l’envoyé des Nations Unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, met fin au blocage imposé par Rabat à sa mission de médiation. Le vétéran diplomate italo-suédois, aguerri aux conflits en Irak et en Syrie, a enfin pu rencontrer à El Aaiún, la capitale sahraouie, des représentants politiques et de la société en faveur de l’intégration au Maroc sous un système d’autonomie, mais aussi des membres d’organisations qui défendent l’autodétermination du territoire, considéré par l’ONU comme « non autonome », et dans leur cas, l’indépendance.

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Le veto marocain aux rencontres avec le secteur nationaliste avait jusqu’à présent marqué une ligne rouge depuis sa nomination en tant qu’envoyé spécial il y a près de deux ans. Pour cette raison, De Mistura avait dû renoncer à effectuer son premier voyage à El Aaiún en juillet 2022. Maintenant, une escale dans la capitale alaouite, où il a rencontré l’ambassadeur auprès de l’ONU, Omar Hilale, a suffi avant de rendre publique sa visite à l’ancienne province espagnole jusqu’en 1975.

En mars 2022, après le virage pris par Trump, que le président démocrate Joe Biden n’a pas formellement rectifié, l’Espagne a également modifié sa position traditionnelle de neutralité dans le conflit en tant qu’ancienne puissance coloniale, considérant le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend ». En septembre de la même année, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a souligné devant l’Assemblée générale de l’ONU qu’il défendait « une solution politique mutuellement acceptable » dans le cadre des Nations Unies. Comme l’ensemble de la communauté internationale, l’Espagne a soutenu la mission de De Mistura. De son côté, l’administration Biden lui a apporté son soutien en faisant coïncider sa visite avec une tournée du sous-secrétaire d’État adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Joshua Harris, qui s’est rendu à Alger et Rabat et a rencontré le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, dans les camps de Tindouf. Cela marque un précédent diplomatique.

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Si le Maroc a reçu le message que représente la présence de De Mistura à El Aaiún, avec un apparent réalignement des positions, cela se reflétera dans le rapport que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, présentera en octobre devant le Conseil de sécurité. Le conflit dure maintenant depuis près d’un demi-siècle, et sa résolution doit privilégier le respect du droit international et des droits de la population sahraouie par rapport à la politique des faits accomplis sans le soutien des Nations Unies. »

El País, 07/09/2023

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