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Les entreprises espagnoles paient cash les retombées du gel des échanges commerciaux de leur pays avec l’Algérie . Voilà que le parti populaire d’opposition espagnole monte au créneau et fustige de plein fouet la politique du gouvernement de Sanchez. La position affichée par le parti espagnol à l’égards du gouvernement Sanchez intervient au plus fort de la crise diplomatique entre Alger et Madrid. Une crise dont les incidences sont difficiles à supporter par le partenaire économique espagnol connu pour l’effervescence de ses activités diversifiées et des ses échanges denses avec l’Algérie.
L’Algérie qui a toujours développé des signaux forts avec leurs partenaires économiques étrangers a jugé utile de rompre son accord d’Amitié et de voisinage avec l’Espagne suite aux intrusions et aux immixions « mal calculées » d’ailleurs de ce pays dans le dossier du Sahara occidental et le soutien gratuit et en flagrant délit de Sanchez au Makhzen alors qu’il était judicieux pour lui de faire montre de « réserves » ou de « non ingérence » sur la question quand il s’agit de nuire aux intérets stratégiques du pays ibérique avec l’Algérie.
La crise entre Alger et Madrid entre dans sa première année. Ses répercussions à moyen et long termes sur l’Espagne ne cessent en effet de se faire sentir. Et il ya de quoi. La Commission des affaires étrangères du Sénat espagnol sera en conclave à la fin du mois courant. L’objectif ne sera autre que de débattre l’impact de cette crise sur le monde économique espagnol d’autant plus qu’une motion de protestation est déposée par le parti d’opposition, Partido Popular (Parti populaire) un des principaux leviers de la classe politique espagnole. Ce parti qui critique depuis publiquement le gouvernement Sanchez ne compte pas s’arreter en si bon chemin. Lui qui le ient pour responsable des pertes qu’ont subies plus de 600 entreprises en Espagne suite au gel des échanges commerciaux avec l’Algérie.
Toute compte fait, selon la presse ibérique, la requête du Parti populaire indique que les entreprises dont l’activité consiste dans le commerce avec l’Algérie ont subi, entre juin et novembre 2022, des pertes qui s’élèvent à 733 millions d’euros. Un montant qui représente un manque à gagner dû à l’arrêt des exportations vers l’Algérie et qui a largement dépassé le milliard d’euros depuis cette date. En matière de pourcentage, les exportations de ces entreprises vers notre pays ont baissé de 82 % par rapport au volume des échanges d’avant la crise. Au cours de cette période de six mois, la valeur des exportations des entreprises espagnoles vers l’Algérie a atteint 165 millions d’euros (contre 938 millions d’euros pour la même période de 2021).
En outre, les chiffres du gouvernement algérien indiquent que l’Espagne a exporté 2,16 milliards USD vers l’Algérie en 2020 (moules industriels, colorants, huile de soja, céramique et viandes rouges essentiellement). Durant la même année, l’Algérie a exporté 2,59 milliards USD vers l’Espagne (du gaz et du pétrole brut et raffiné en grande partie). Après cet exposé chiffré, les députés du parti d’opposition (PP) ont souligné qu’il était «inacceptable» que ces pertes se poursuivent. Dès lors, ils ont appelé le gouvernement du Premier ministre, Pedro Sanchez, à «entreprendre des efforts diplomatiques» pour tenter de persuader le gouvernement algérien de renoncer à sa position de boycott. La requête du Parti populaire a également mentionné la réunion qui a eu lieu entre un groupe de PDG espagnoles et le ministre de l’Industrie au début de l’année (2023) pour discuter de la crise, soulignant que «si rien de positif n’en est ressorti, c’est en raison de l’absence de contacts diplomatiques avec le gouvernement algérien».
Les dernières déclarations intransigeantes des responsables algériens ne plaident aucunement pour une reprise du moins à court terme du dialogue avec le gouvernement Sanchez tant que celui-ci n’aura pas à faire montre de fléchissement de sa position et sa volonté de revenir sur son ralliement irréfléchi à la position marocaine concernant le dossier du Sahara occidental. L’Algérie, par la voix du Tebboune, assure qu’elle n’a aucun problème avec le peuple espagnol. Alger a repoussé les tentatives répétées de l’Union européenne de résoudre la crise avec Madrid. En mars dernier, le chef de la diplomatie européenne, l’espagnol Josep Borrell, a effectué une visite en Algérie dans le but d’inciter les responsables algériens à infléchir leur position arguant que le boycott commercial violait les engagements de l’Algérie stipulés dans l’accord d’association avec l’Union européenne (2005). Toutefois, il se trouve qu’Alger réclame justement la révision radicale de cet accord qu’elle estime injuste et «inéquitable» pour l’économie nationale. C’est ainsi que Borrell est à Bruxelles bredouille.
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