Topics : Algérie, Tunisie, Abdelmadjid Tebboune, Kaïs Saïed, Moncef Marzouki,
Les propos tenus par Abdelmadjid Tebboune dans l’entretien (podcast) diffusé par la chaîne qatarie Al Jazeera ont suscité la réaction de certaines personnalités de l’opposition tunisiennes au régime de Kaïs Saied. Ils ont suscité l’ire de Moncef Marzouki.
Après les protestations de Nadjib Chebbi, du Front du salut tunisien, c’est autour de Moncef Marzouki de s’attaquer avec véhémence à Abdelmadjid Tebboune et par ricochet au pouvoir et aux militaires algériens, en lançant à l’égard du chef de l’Etat algérien: « Qui a fait de vous le tuteur de la Tunisie ?« . Il est vrai que Tebboune se conduit depuis plusieurs mois comme un tuteur de la Tunisie, se croyant sans doute investi d’une mission de sauvetage de son ami Kaïs Saied.
Invité jeudi dernier sur le plateau d’une chaîne de télévision de l’opposition marocaine basée au Pays-Bas, et dont l’intervention est relayée par la BBC Arabic, l’ex-président de la période de transition en Tunisie après la chute du dictateur Ben Ali n’y est pas allé de main morte pour vilipender Tebboune lui reprochant ses propos qu’il considère comme de l’ingérence dans les affaires internes de la Tunisie.
« La Tunisie existe avant même l’Algérie. Elle a son histoire, ses valeurs et son peuple. Mais le drame, c’est ce système algérien qui s’immisce dans nos affaires alors que nous ne sommes jamais occupés des leurs. Ce n’est pas un secret, ils nous ont combattu dans la construction de la démocratie (…) Ce système algérien tient à ce que la dictature (le régime de Kaïs Saied, ndlr) perdure, qu’elle ne tombe pas (…) Cependant cette dictature tombera », fulmine l’ex-président tunisien exilé en France et candidat malheureux aux dernières élections présidentielles tunisiennes.
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Il soutient que le voisin de l’ouest ne veut pas que la démocratie voit le jour en Tunisie et que le Hirak algérien est une contagion de la révolution du peuple tunisien contre Zine El Abdine Ben Ali et même du soulèvement du peuple égyptien qui a fait partir le dictateur Moubarak.
Cette charge d’une partie de la classe politique tunisienne est une réaction aux nombreuses déclarations de Tebboune sur ce pays voisin, laissant entendre parfois qu’il joue au protecteur. Quand on sait que Kaïs Saeid est parti en guerre contre la classe politique et une grande partie de la presse, il y a lieu de faire le parallèle avec le système Tebboune qui lui aussi coupé de la société et de la classe politique. Tebboune, mal élu, s’est employé à démantelé les instruments démocratiques qui tenaient bon an mal an en Algérie. Le même procédé a été employé par son ami Kaïs Saeid. Une ressemblance troublante dans les méthodes. Mais le second a été bien élu par les Tunisiens. Ce qui n’est pas le cas de Tebboune adoubé et imposé par Ahmed Gaïd Salah et son clan aux Algériens en hiver 2019.
Samia Naït Iqbal
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