Ismaïl Fellah pour Ennahar Online, le Dimanche 5 Décembre 2010. Un rapport de l’ambassade U. S. à Rabat révèle l’implication du régime marocain dans les opérations de soutien aux activités des trafiquants de drogue, soit en fermant l’œil sur les activités de ceux-ci, soit en s’attaquant aux éléments des services de sécurité qui luttent contre la contrebande de la drogue. Pour la première fois, un document officiel américain parle de l’implication du Maroc dans des affaires de trafic de drogue, en citant des responsables de la police marocaine travaillant au niveau de l’aéroport de Casablanca, sanctionné à la mi-août de l’année 2009 après avoir arrêté les fils du président et d’un ministre sénégalais pour possession de drogue. Selon le rapport, le roi Mohamed VI n’avait pas apprécié l’arrestation des fils du président et d’un ministre sénégalais à son insu et sans l’avoir consulté au préalable. Les deux sénégalais furent ensuite libérés et les policiers sanctionnés. Le rapport cite aussi un responsable de la police marocaine à Casablanca qui a été muté dans la ville occupée de Laâyoune après avoir implicitement accusé le régime du Makhzen d’être derrière la mafia de la drogue. Un autre rapport publié par Wikileaks daté de 2008 parle de la corruption qui gangrène l’armée marocaine, notamment parmi les hauts responsables de l’institution militaire. On peut y lire « l’armée marocaine souffrent de corruption, de bureaucratie, de la baisse du niveau d’instruction des officiers et de la menace permanente de l’extrémisme de certains éléments ». Et d’ajouter que « le chef de la gendarmerie royale, le général Hasni Ben Slimane « serait impliqué dans des affaires de corruption ». La corruption, selon le rapport, gangrène le haut de la hiérarchie militaire au Maroc et le général Benani, s’est transformé en « baron du lait ». Ce dernier, profitant de sa position de chef de l’armée au Sahara occidental occupée pour manipuler les marchés pour l’approvisionnement de l’armée en lait, réalisant ainsi une fortune en milliards de dollars, en plus de son implication avec d’autres généraux dans des marchés douteux de permis de pèche sur les côtes du Sahara occidental. Il a réussi ainsi, selon le rapport, à construire un palais pour sa famille avec l’argent de la corruption. La corruption touche aussi les officiers qui, pour prétendre à des promotions, payent des pots de vins à leurs responsables.