Contrairement à ce que ses responsables veulent faire croire, le Maroc suffoque économiquement.
Chris Coleman, le Julian Assange marocain, continue à publier des révélations impressionnantes sur la nature et le fonctionnement du Makhzen. Dans les derniers documents mis en ligne sur sa page facebook, l’on apprend ainsi que le 16 mars 2012, Taïeb Fassi Fihri, conseiller du roi du Maroc, s’est rendu en Arabie Saoudite où il a été reçu par le roi Abdallah Ibn Abdelaziz. La raison de ce déplacement placé sous le sceau du secret ? Une dépêche de l’agence de presse officielle marocaine MAP mentionne ainsi que l’ancien ministre des Affaires étrangères du royaume marocain s’est rendu dans la péninsule arabique pour remettre au souverain saoudien une lettre de Mohammed VI «portant sur le renforcement du partenariat stratégique existant entre les deux pays frères».
Aujourd’hui, grâce aux révélations du hacker Chris Coleman, l’opinion peut se faire une idée de ce que veut dire l’expression «portant sur le renforcement du partenariat stratégique existant entre les deux pays frères» employée dans la dépêche de la MAP. En effet, parmi les documents publiés par Coleman, une lettre envoyée le 7 mars 2012 par l’ambassadeur du Maroc à Bahreïn et destinée à Fassi Fihri avec un projet de lettre du roi Mohammed VI au roi d’Arabie Saoudite.
Celle-ci demande une aide économique «pour surmonter la crise, les difficultés conjoncturelles dans le cadre de nos efforts de pour surmonter la crise économique et financière subie par l’économie nationale par des facteurs et des influences internationales et régionales, et les conséquences de conditions climatiques difficiles». «Je suis certain que vous n’allez épargner aucun effort en vue d’être le meilleur et plus fort soutien pour nous pour surmonter cette situation exceptionnelle », ajoute la lettre.
Contrairement donc à ce que ses responsables veulent faire croire, le Maroc suffoque économiquement. Bref, il lui faut de toute urgence de l’argent frais pour éviter l’asphyxie et les révoltes sociales. Neuf jours après, Fassi Fihri est allé remettre la lettre du roi du Maroc dont le contenu vient d’être révélé par Coleman.
Cependant, la crise économique n’empêche pas les membres de la famille royale de faire des dépenses extravagantes. La même année, la sœur de Mohammed VI, la princesse Lalla Meryem, a ainsi ordonné à l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies à Genève, Omar Hilal, de lui acheter «40 flacons» d’un produit spécial pour bain de marque Henri Chenot. Le makhzen n’est également pas regardant sur les dépenses lorsqu’il s’agit de payer des centaines de milliers d’euros pour des vacances de rêve à Marrakech à des personnalités politiques et médiatiques occidentales, tout cela rien que pour acheter leur silence ou leur complicité concernant la colonisation du Sahara occidental.
Ce n’est pas tout : le Maroc est devenu aussi une terre d’accueil pour des dictateurs déchus. Le dernier à s’être installé dans la capitale marocaine est l’ex-président burkinabé Blaise Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre dernier après 27 ans de règne. Voilà la réalité crue du Maroc de Mohammed VI.