Lettre au SG de l’ONU
Comme vous le savez, le Royaume du Maroc s’est engagé, depuis la proclamation du cessez-le-feu le 6 septembre 1991, dans une logique résolue visant à privilégier les voies de la coopération avec les Nations Unies, en vue de préserver le cessez-le-feu qui représente, aujourd’hui, un acquis majeur pour la sauvegarde de la paix et la stabilité dans la région.
Cet esprit de coopération, dont a fait montre le Royaume, procède de sa ferme volonté à protéger l’acquis majeur de la MINURSO qu’est le cessez le feu et de sa détermination à créer les conditions propices à la poursuite du processus de négociations, aux fins de parvenir à une solution politique négociée et mutuellement acceptable au différend régional sur le Sahara.
Durant toutes ces années, les relations entre les Forces Armées Royales et la MINURSO ont été marquées par le respect mutuel, l’esprit de coopération et la disponibilité pour gérer ensemble et dans l’intérêt de la stabilité de la région, les difficultés inhérentes à la situation sur le terrain et les risques de dérapage auxquels les autres parties exposent la mission onusienne de temps à autre.
La volonté du Royaume s’est traduite par une coopération pleine et entière des Forces Armées Royales marocaines (FAR) avec la MINURSO, au niveau des opérations conjointes en matière de déminage, reflétée, à maintes reprises, dans les rapports du Secrétaire Général des Nations Unies sur la question du Sahara.
Au cours de ces derniers mois, la MINURSO a pu mesurer les efforts déployés par les FAR dans le cadre des campagnes de dépollution et de déminage du Sahara des risques de mines sur les habitants de la région et les éléments de la MINURSO
Ceci étant, le Royaume du Maroc a eu l’occasion d’attirer votre attention sur la nécessité, pour mon pays, de continuer d’assurer la sécurité à ses frontières sud contre les nouveaux défis sécuritaires auxquels la région du Sahara est confrontée, en raison de la recrudescence des activités de trafic en tous genres, dûment attestées par l’Organisation des Nations Unies elle-même.
L’occasion m’est aujourd’hui donnée pour vous faire part de quelques éléments d’information sur certains aspects liées à la préservation du cessez le feu par les FAR :
SEM. Ban Ki Moon
Secrétaire Général des Nations Unies
New York
L’augmentation de tranchées de défense:
L’élargissement de la longueur des tranchées, fait partie des mesures prises par les FAR pour améliorer le dispositif de lutte contre les activités illégales qui se sont développées à travers cette région, et pour sécuriser les frontières et préserver la quiétude des personnes et de leurs biens, dans cette zone limitrophe de la Mauritanie. Ces faits ont été notifiés, à l’avance, à la MINURSO ainsi qu’au Secrétariat de l’ONU par la suite.
Construction d’un nouveau bâtiment dans la région d’Oum Dreiga :
Les Forces Armées Royales soulignent qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle construction, mais plutôt de la réfection d’un ancien local bien existant et qui nécessitait certains travaux de réparation rendus nécessaires pour son maintien en état et pour préserver ses habitants de tout risque d’effondrement.
Construction d’un pylône de téléphonie mobile par une compagnie de télécommunication marocaine dans les environs d’Oum Dreiga :
Les Forces Armées Royales ont notifié à la MINURSO que le pylône en question est l’œuvre d’un organisme civil, qui n’a aucun lien avec le domaine militaire ni avec les activités des FAR. Il s’agit bien d’une activité civile sans aucun rapport avec les Accords militaires conclus avec la MINURSO.
Ainsi, les FAR ne sont ni responsables de l’édification de ce relais de télécommunication ni tenu d’en aviser ou de solliciter l’accord de la MINURSO à cet égard.
Autant le Royaume du Maroc s’investit de bonne foi pour assurer le respect du cessez le feu, autant les autres parties persistent dans leur violation de l’Accord militaire No.1 par l’organisation d’activités militaires dans la zone située entre le dispositif de sécurité et les territoires algérien et mauritanien, où aucun fait accompli ou changement de statut quo n’est permis, quelque soit l’argument.
Ces actions et les campagnes de propagande des autres parties ainsi que les activités orchestrées appelant au démantèlement du dispositif de sécurité ont pour seul et unique objectif de faire dévier le processus politique de négociations voulu par le Conseil de sécurité, encouragé par les Nations Unies et appuyé par la communauté internationale
En portant à votre connaissance ces éléments, le Royaume du Maroc voudrait réitérer sa volonté de continuer à agir, en conformité avec les dispositions des Accords militaires conclus avec la MINURSO, tout en vous priant de bien vouloir tenir compte de ces éléments lors de l’élaboration de votre prochain rapport au Conseil de sécurité sur la question du Sahara en avril 2012.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire général, l’expression de ma haute considération.