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Le sommet de l’Union africaine s’est tenu les 18 et 19 février 2023 à Addis Abeba, avec la participation du Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, en sa qualité de représentant de Monsieur le Président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, aux côtés d’autres dirigeants et délégations des pays africains.
Le sommet, organisé sous le slogan «Accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), a traité plusieurs questions qui préoccupent l’organisation panafricaine qui fête ses 60 ans d’existence. Ces questions portent essentiellement sur la sécurité et la paix internationales, le terrorisme, le réchauffement climatique, l’intégration économique, la sécurité alimentaire… Conscient de l’importance de la concertation et de l’action commune africaine et des enjeux auxquels le contient est confronté, dans un contexte mondial particulièrement préoccupant, Monsieur le Président de la République a chargé le Premier ministre de porter un message abordant nombre de thèmes dont :
La paix et la sécurité internationales
Pour le chef de l’Etat, le continent noir fait face «à des menaces multiformes et multidimensionnelles qui touchent à la paix et la sécurité, tels le phénomène du terrorisme, les guerres, les changements climatiques, les crises alimentaires, énergétiques et sanitaires. Ces menaces ont été exacerbées par la pandémie du Covid-19 et le conflit entre la Russie et l’Ukraine…». Face à ces menaces et défis, l’Afrique se doit, plus que jamais, de faire entendre sa voix sur la scène internationale et surtout au sein du Conseil de sécurité, organe de paix et de sécurité des Nations unies chargé des questions de règlement des conflits.
Ainsi, dans une allocution lors des travaux de la réunion ministérielle du Comité des dix de l’Union africaine (UA) sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, tenue à l’occasion du 36e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, lue en son nom par le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, Monsieur le Président de la République n’a pas manqué, tout d’abord, de saluer «l’esprit de coopération continue et la coordination fructueuse établie entre les représentants des pays africains frères dans les fora internationaux et régionaux pour faire entendre la voix et la position unifiée de l’Afrique». Des efforts qui ont pour objectif «d’arriver à obtenir deux sièges permanents au sein de l’instance onusienne et d’accroître son quota de représentativité au niveau des sièges non permanents, de trois à cinq sièges, conformément à la teneur du «Consensus d’Ezulwini» et de la «Déclaration de Syrte», élaborés dans le cadre de l’UA.
Pour notre pays, comme pour les autres pays africains, une réforme du Conseil de sécurité, précise-t-il, est impérative «pour parvenir à un ordre mondial plus représentatif et plus juste».
Changement climatique : redéfinir les priorités
Dans une autre allocution, cette fois-ci sur le rapport du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé du changement climatique, Monsieur le Président de la République a insisté sur le fait que «les pays africains doivent redéfinir leurs priorités en matière de lutte contre les changements climatiques, en tant que continent au destin commun».
Il a insisté sur la stratégie africaine de lutte contre les changements climatiques, en prévision des prochaines échéances internationales, soulignant que «loin de tout jugement de valeur sur la réussite ou pas de la COP-27, nous devons comprendre la mutation stratégique visée par les pays développés, à savoir la construction du cadre international de l’action climatique, loin des principes de Rio, garantissant aux pays émergents leur droit au développement».
Les partenaires du continent ont manqué à leurs engagements financiers pris dans «l’accord de Paris», alors qu’il est exigé des pays africains de supporter plus que ne le permettent leurs capacités, ce qui, a-t-il dit, risque de «compromettre notre sécurité alimentaire et énergétique». Autre point évoqué, Monsieur le Président de la République a recommandé d’accorder à la question du financement pour l’adaptation, les pertes et les dégâts liés aux changements climatiques, la même importance lors du processus de négociation dans le cadre de l’accord cadre afin d’obtenir des résultats probants. Si l’Afrique a entrepris la création à l’échelle continentale d’un mécanisme de protection contre les risques de catastrophes et d’appui à la stratégie de l’adaptation pour accompagner les pays africains dans leurs efforts face à ces phénomènes, «nous devons consentir les mêmes efforts pour assurer une prise en charge internationale efficace de ces deux priorités».
Concernant la transition énergétique équitable, il a réaffirmé la nécessité «d’adopter un processus permettant l’harmonisation des exigences climatiques vers une priorité de lutte contre la pauvreté et la garantie d’une vie digne pour nos peuples, en rejetant le concept très répandu, selon lequel il n’y a qu’un seul et unique processus pour réaliser cette transition». Les pays africains soutiennent, certes, ou œuvrent afin d’accéder à des modes de production et de consommation durables, à base de technologies et de techniques à faibles émissions, toutefois, il est aussi «important de maintenir un certain degré de rationalité pour garantir la concrétisation des objectifs du développement durable, et ce, selon les capacités de chaque pays et région».
Enfin, Monsieur le Président a affirmé que concernant les pays du continent africain, cette initiative «a eu un écho favorable et un appui considérable lors de la Conférence de Charm El Cheikh, même si certains pays ont émis quelques réserves», soulignant que «nous avons devant nous une opportunité pour redéfinir cette approche et en faire un facteur de rassemblement du ‘Sud global’».
La question libyenne : aucun effort ne sera ménagé
La veille du sommet de l’UA, le 17 février 2023, s’est tenue une réunion de haut niveau sur la Libye, une occasion pour Monsieur le Président de la République de mettre en exergue les efforts «intensifs et inlassables» consentis en faveur de la réconciliation en Libye, saluant «la nouvelle dynamique lancée récemment pour activer le processus de dialogue inter-libyen et lancer les initiatives de dialogue entre les frères libyens, visant à rapprocher les vues, établir la confiance mutuelle et élargir les consensus. Et de souligner qu’«en dépit des inquiétudes concernant la situation de crise, l’optimisme demeure de mise, au regard de la bonne volonté affichée par les parties libyennes pour surmonter les épreuves et faire prévaloir l’intérêt suprême de la patrie».
Des pas positifs et satisfaisants ont été franchis, que traduit notamment «le retour du Comité militaire mixte 5+5 aux réunions après une longue interruption, pour le suivi de l’application des décisions convenues concernant le retrait des mercenaires et des combattants étrangers, le cessez-le-feu et l’échange des prisonniers», en ce sens que «l’étape dangereuse d’instabilité politique et sécuritaire, le blocage des processus de négociations et la scission institutionnelle ont mis à l’épreuve tous les acquis remportés dans le processus de règlement de la crise dans ce pays voisin, au vu des répercussions graves sur la sécurité et la stabilité des pays voisins et du Sahel».
Pour ce qui la concerne, l’Algérie a toujours «exprimé son rejet de la logique de la force» et appelé «à faire prévaloir le dialogue et la réconciliation entre toutes les composantes du peuple libyen», outre le fait qu’elle condamne «les ingérences étrangères dans les affaires internes de ce pays frère et l’implication de plusieurs parties étrangères dans la violation de l’interdiction d’importation d’armes».
Aussi, de cette tribune, elle a renouvelé son appel aux parties étrangères de respecter la souveraineté nationale libyenne, son intégrité territoriale et la souveraineté de décisions, convaincue en cela que «la solution durable, globale et définitive passe par un processus consacrant le principe d’appropriation nationale, préservant l’unité nationale de la Libye et sa souveraineté sur l’ensemble de ses territoires».
A cette fin, l’Algérie réaffirme son engagement à ne ménager «aucun effort, dans le cadre du Groupe des pays voisins de la Libye, en collaboration avec les organisations régionales et internationales concernées, pour permettre aux Libyens de concrétiser les priorités de cette étape importante afin de préserver la sécurité et la stabilité des pays du voisinage, directement impactés par la situation dans ce pays».
1 milliard de dollars US au profit de projets de développement en Afrique
A l’occasion de ce sommet, Monsieur le Président de la République a décidé d’octroyer un milliard de dollars à l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, destinée au financement des projets de développement dans les pays africains.
Cette démarche émane de la ferme conviction de l’Algérie que la stabilité et la sécurité en Afrique sont étroitement liées au développement.
Dans le message de Monsieur le Président de la République, lu à la tribune par le Premier ministre, il est souligné : «J’ai décidé d’injecter un montant d’un milliard de dollars US au profit de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement pour le financement de projets de développement dans les pays africains, notamment les projets d’intégration ou ceux à même de contribuer à accélérer le développement en Afrique».
El-Djeich N° 716 Mars 2023
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