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Les exportations de l’Espagne vers l’Algérie ont connu une chute libre suite à la rupture, en juin dernier, du traité d’amitié et de coopération entre Alger et Madrid suite au revirement radical du gouvernement Sanchez sur la question du Sahara occidental. Un retournement qu’il paie cash !
Le coût de cette suspension suite à la crise diplomatique entre les deux pays semble important, à se fier au quotidien espagnol « El Mundo » qui a révélé que Madrid a perdu 3,5 milliards d’euros.
Pour le même titre, la balance commerciale de l’Espagne a enregistré un déficit en raison de la suspension des échanges avec l’Algérie dans lesquels seul l’approvisionnement en gaz a été maintenu.
Autrement dit, la crise diplomatique coûte cher économiquement pour le gouvernement ibérique, puisque la même parution estime la perte à 3,5 milliards d’euros contre un « gain » d’environ 960 millions d’euros d’exportation espagnole vers le Maroc.
Pour El Mundo, la balance commerciale des affaires suite au revirement sur la question du Sahara occidental est ruineuse : 902 millions de plus avec le Maroc et 3 592 de moins avec l’Algérie alors que l’amélioration de 49% du surplus avec Rabat ne compense pas la baisse de 143% avec Alger.
C’est la raison pour laquelle le média hispanophone n’hésite pas a expliqué la chute des exportations espagnoles par la suspension du traité d’amitié et de coopération entre Alger et Madrid.
Il y a deux jours, « El Pais », autre média espagnol de notoriété, notait que les exportations de l’Algérie vers l’Espagne, constituées essentiellement de gaz, ont enregistré « une hausse très significative » en 2022, tandis que les importations algériennes en provenance de ce pays ont « fortement baissé » durant le même exercice, en se référant à des données officielles du commerce extérieur en Espagne pour 2022.
La même parution a souligné que la valeur globale des ventes de l’Algérie vers le marché espagnol est passée d’un peu plus de 3,8 milliards de dollars en 2019 à 7,105 milliards de dollars en 2022, précisant que cette percée a été boostée par la hausse des prix du gaz.
Ainsi, les exportations algériennes vers l’Espagne, dont la valeur totale se situait autour de 2,7 milliards de dollars en 2020 et 3,8 milliards de dollars en 2021, ont marqué l’année dernière un bond significatif de l’ordre de 84,4%, sous l’effet notamment de la réévaluation du prix du gaz en 2022, selon la même source.
Selon « El Pais », les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne n’ont pas été interrompues, mais «leur prix a grimpé en flèche» et la facture pour l’Espagne est passé de 3,63 milliards en 2019 à 6,69 milliards de dollars l’an dernier, soit une augmentation de près de 80%», sachant que les hydrocarbures représentent plus de 94% des importations espagnoles en provenance de l’Algérie.
Dans ce cas et en plus de la hausse des prix du gaz qui a sensiblement tiré les exportations algériennes vers le haut et fait pencher, par conséquent, la balance du commerce extérieur bilatéral en faveur de l’Algérie, les ventes espagnoles vers le marché algérien ont également chuté de 65,2% au cours des deux dernières années, selon « El Pais ».
Ce dernier a relevé que l’Espagne exportait ces dernières années vers l’Algérie pour une valeur de 2,9 milliards de dollars.
Or, en 2022, ce chiffre a reculé de plus d’un tiers pour n’être plus que d’un peu plus d’un milliard de dollars, selon la même source, laquelle a fait observer qu’avec la baisse de 65,2% de ses exportations et la hausse de 84% de ses importations, l’Espagne a vu se multiplier son déficit commercial avec l’Algérie, en passant de 945 millions en 2019 à plus de 6 milliards en 2022.
Autre indicateur de la mauvaise posture du gouvernement Sanchez : les exportations espagnoles vers l’Algérie ne couvrent plus que 14,2% de ces importations, contre un taux de 75,4% il y a deux ans, alors qu’une analyse mois par mois des ventes espagnoles vers le marché algérien fait ressortir qu’après une forte augmentation de 51,1% en janvier 2022, celles-ci « se sont effondrées à partir de juin, avec des baisses tout au long de l’année ».
« El Pais » suggère ainsi de mesurer à quel point « la situation politique a affecté les flux commerciaux entre les deux pays», constatant que de nombreuses entreprises espagnoles, activant dans nombreux secteurs d’activité, tels que l’agroalimentaire, la chimie, le textile, le BTP et la céramique, subissent en effet de plein fouet la détérioration de la situation du commerce extérieur de l’Espagne avec l’Algérie.
Ces indicateurs sont ainsi mis en avant par les opérateurs espagnols de divers secteurs d’activité pour pousser le gouvernement Sanchez à revoir ses positions sur la scène diplomatique.
A rappeler qu’après la décision de l’Algérie de suspendre le traité d’amitié et de coopération avec l’Espagne suite à son revirement dans sa position sur la question du Sahara occidental, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a sollicité l’intervention de l’Union européenne.
Il estimait que Bruxelles dispose des compétences commerciales exclusives, selon les termes du traité, et que c’est l’UE qui est chargée d’assurer l’accord entre les 27 et l’Algérie.
La tentative d’Albares ne semble pas avoir le résultat escompté, plus de six mois depuis la crise diplomatique, c’est Madrid qui continue de payer le coût économique.
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