Tunisie, Association des femmes démocrates tunisiennes, Kaïs Saïed,
Une ONG féministe tunisienne dénonce le discours « tordu » de l’épouse de Saied à l’occasion de la journée de la femme
La présence publique croissante de la famille de Saied évoque un sentiment de déjà-vu de Zine El Abidine Ben Ali, l’ancien dictateur tunisien.
L’Association des femmes démocrates tunisiennes a qualifié le discours de Chebil de « déformé » par rapport à une constitution qui nie l’égalité des femmes tunisiennes.
« La constitution du 25 juillet n’a apporté aucun gain aux femmes, mais menace et sape leurs acquis, notamment en éliminant le principe de parité », a déclaré lundi Naila El-Zoghlami, chef de l’ATFD, à la radio privée Shams FM.
La nouvelle constitution tunisienne stipule que l’État préservera la parité entre les sexes « avec justice » – un terme religieux qui renforce le système inégal d’héritage en Tunisie, a expliqué l’ATFD dans son rapport sur la constitution.
En 2020, Kais Saied s’est clairement opposé à l’égalité entre les sexes dans l’héritage.
Par ailleurs, sous le titre de réalisation des objectifs de l’islam, dont l’auto-préservation, la nouvelle constitution stipule que la femme tunisienne peut perdre son droit à l’avortement dans les conditions de sécurité actuellement prévues par la loi.
El-Zoghlami a également déclaré que l’épouse de Saied n’avait pas d’activités importantes en faveur des droits des femmes dans le pays pour prétendre être une défenseure des droits des femmes lors de la fête nationale tunisienne de la femme.
Après avoir remporté les élections de 2019, Kais Saied a déclaré que sa femme ne porterait pas le titre de « première dame » car « toutes les femmes tunisiennes sont premières ».
Cependant, les apparitions publiques et officielles croissantes de Chebil laissent entendre que Saied revient, une fois de plus, sur une autre promesse.
Certains analystes tunisiens affirment que l’épouse de Saied a nommé son amie Leila Jefal au poste de ministre tunisienne de la justice dans une ingérence flagrante dans la politique du pays.
De plus, le frère de Saied, Naoufal Saied, a consacré sa page Facebook à encourager et à défendre les décisions controversées de son frère.
La présence publique croissante de la famille de Saied évoque un déjà-vu du règne de Zain Al Abidin Ben Ali, l’ancien dictateur tunisien.
Pendant les 24 ans de règne de Ben Ali, les familles de Ben Ali et de son épouse Leila Trabelsi contrôlaient entre 30% et 40% de l’économie tunisienne.
Pendant le printemps arabe, le grand public en Tunisie, en Égypte, en Libye et en Syrie s’est révolté contre leurs dirigeants présidentiels qui s’apparentaient à des systèmes dynastiques de type monarchique et les postes importants sont passés entre parents.
Une décennie plus tard, les Arabes continuent de lutter contre le népotisme politique.
The new arab,16/08/2022
#Tunisie #Kaïs_Saïed