Le Conseil de sécurité « fait enliser davantage » le conflit au Sahara occidental dans « l’impasse »

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Le Conseil de sécurité des Nations unies fait « enliser davantage » le conflit au Sahara occidental dans « l’impasse et l’incertitude », après sa résolution 2602 votée vendredi, ont relevé samedi les membres du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) dans un communiqué. « Par une résolution (2602) dont le texte est caractérisé par un profond déséquilibre, et avec une formulation construite sur un écran de fumée qui fait jouxter dans l’amalgame des problèmes de fond avec des considérations superficielles, le Conseil de sécurité fait enliser davantage le conflit du Sahara occidental dans l’impasse et l’incertitude », rapporte le texte. 
Pour le CNASPS, le Conseil de sécurité devait intervenir pour éviter une aggravation de la situation et adopter « une approche innovante dans la recherche de la solution » au conflit au Sahara occidental, « approche innovante qui mette fin au statu quo actuel ». Il devait notamment « régénérer le mandat de la MINURSO sur la base de constats vérifiés et documentés sur le terrain, et avoir un autre format de feuille de route pour le nouvel Envoyé personnel du SG/ONU, de Mistura, afin de ne pas tomber dans les abondons et démissions des précédents Envoyés personnels », selon la même source. 
Le Conseil de sécurité « reproduit la même démarche depuis 15 ans, démarche qui a montré toutes ses limites, et qui, immanquablement, a mené à une impasse, car les efforts du Conseil de sécurité sont orientés à protéger l’occupation marocaine du Sahara occidental, et à offrir l’impunité à l’agresseur du peuple sahraoui », a-t-on déploré. 
Le Conseil de sécurité a reconduit pour 12 mois la MINURSO dans un mandat « complètement surréaliste », puisque la MINURSO « n’est plus en mesure de remplir ses missions originelles, à savoir faire respecter le cessez-le feu, qui a été publiquement et outrageusement violé par le Maroc le 13 novembre 2020. Aujourd’hui, « il existe un état de guerre entre le Front Polisario et le royaume du Maroc au niveau du territoire occupé du Sahara occidental », souligne le CNASPS.
De même que la MINURSO « ne peut concrètement et matériellement » organiser le référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui, « pourtant une consultation référendaire qui est un droit reconnu et inaliénable, et que recommande depuis des années le Conseil de sécurité, et que refuse obstinément le Maroc, devant la volonté duquel se plie le Conseil de sécurité ».
Droits humains: violations « massives » par le Maroc
Si l’on ajoute que le Conseil de sécurité « n’a pas jugé utile » d’élargir le mandat de la MINURSO à « protéger et à faire respecter les droits de l’Homme au Sahara occidental, droits de l’Homme quotidiennement et publiquement violés par le Maroc contre une population civile sahraouie pacifique et sans défense, on en déduit que la présence de la MINURSO aujourd’hui au Sahara occidental n’est d’aucune utilité, et ne contribue en rien à la résolution du conflit », souligne-t-on de même source. Et d’ajouter : « Le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2602, a dressé un constat très partial en faveur du Maroc pour ce qui concerne le point de situation sur le dossier du conflit du Sahara occidental. 
Dans les mêmes termes que pour les résolutions précédentes, le Conseil de sécurité aborde le conflit du Sahara occidental avec distance, généralisation et imprécision caractérisée, prolongeant ainsi de façon irresponsable les souffrances du peuple sahraoui, et délaissant le droit international que le Conseil de sécurité est censé promouvoir, et faire appliquer pour garantir la paix et la sécurité dans le monde ». « C’est ainsi qu’on relève dans la résolution 2602 une approche d’amalgame prémédité en ce qui concerne les droits de l’Homme puisqu’on parle des droits de l’Homme dans des camps de réfugiés sahraouis, où pourtant séjournent en permanence des représentants de 15 ONG européennes, et les représentants des agences de l’ONU (HCR et PAM), alors que le Maroc, force occupante, interdit toute entrée sur le territoire du Sahara occidental aux journalistes, aux juristes, aux ONG et aux parlementaires, afin de pouvoir violer en toute impunité les droits de l’Hommes à huis-clos », déplore le CNASPS. 
« Le Conseil de sécurité ne parle pas de ces violations des droits de l’Homme au Sahara occidental par le Maroc, qui sont quotidiennes, massives, documentées, internationalement dénoncées. Le Conseil de sécurité les noie avec des préoccupations au sujet des droits de l’Homme dans les camps de réfugiés sahraouis ». « C’est ainsi qu’en matière de droits humains, le Conseil de sécurité met donc sur un même pied d’égalité le Front Polisario et le Maroc dans un parallèle complétement ubuesque », a-t-il pesté. Et de rappeler que « les Sahraouis ont de bonne foi fait entièrement confiance à l’ONU en septembre 1991 pour arrêter les combats. Aujourd’hui, le Front Polisario est en droit de douter de l’ONU et du Conseil de sécurité quant à honorer leurs engagements vis-à-vis du peuple sahraoui, et à faire appliquer effectivement le droit international qui leur accorde clairement le bénéfice d’un référendum d’autodétermination ». 
« Ce n’est ni en cherchant à impliquer à tout prix les pays voisins en les responsabilisant peu ou prou dans l’échec de la recherche de solution, ni par des formulations alambiquées qui dédouanent le Maroc de son aventure colonialiste et de son agression contre le peuple sahraoui, que le Conseil de sécurité trouvera la solution juste et définitive au conflit du Sahara occidental. Alors que cette même solution est on ne peut plus claire en appliquant le droit international dont le Conseil de sécurité est garant de sa préservation et de son application », juge le CNASPS. 
La résolution 2602 « perpétue le statu quo actuel, statu quo qui profite au Maroc, lequel impunément défie et provoque la communauté internationale et bafoue quotidiennement le droit international. Le Conseil de sécurité a le devoir impérieux et la charge officielle de CONTRAINDRE le Maroc à l’application du plan de règlement et au respect du droit international », a-t-on conclu.

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