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Le président sahraoui, Brahim Ghali, a appelé à une renégociation de l’accord de cessez-le-feu avec le Maroc, signé sous les auspices de l’ONU en 1991 car, selon lui, il doit être adapté « aux nouvelles circonstances ».
Au cours d’une conférence de presse avec de nombreux journalistes de la presse internationale dans les camps de réfugiés sahraouis, Brahim Ghali a souligné que le référendum d’autodétermination accepté par la partie marocaine demeure ‘’une ligne rouge pour le peuple sahraoui.’’
« Il faut rappeler que la nomination du nouvel envoyé spécial de l’ONU (Staffan de Mistura) n’est pas une fin en soi. L’objectif est la décolonisation du Sahara occidental », a-t-il souligné.
Pour le chef de l’État sahraoui Il faut «tenir les engagements signés entre les deux parties à travers la célébration du référendum d’autodétermination. Votre succès dépendra de votre capacité à faire respecter les objectifs. Malheureusement, après 30 ans de présence de l’ONU au Sahara occidental, l’échec a été le sort de tous les envoyés de l’ONU », a-t-il estimé.
Brahim Ghali a rappelé que les Sahraouis ont été les premiers à accepter la candidature du diplomate italo-suédois et a insisté sur le fait qu’il doit être conscient que « c’est le Maroc qui fait une politique d’obstruction». Mais en même temps, le Conseil de sécurité a été incapable de faire respecter le droit international. De Mistura arrive à un moment particulier, marqué par la rupture du cessez-le-feu et la reprise de la guerre », a-t-il déclaré.
« C’est un nouveau scénario qui nécessite un nouveau traitement de la part du Conseil de sécurité pour réparer les erreurs de ces 30 années. Le Conseil de sécurité doit être conscient du danger auquel la région est confrontée. Penser au scénario précédent sera une grave erreur de calcul », a-t-il prévenu. La situation dans l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental est extrêmement tendue depuis qu’il y a près d’un an les troupes marocaines sont entrées dans la zone démilitarisée de Guerguerat, qui sépare la Mauritanie des territoires occupés en 1975 par le Maroc, pour démanteler un sit-in de civils sahraouis qui protestaient contre l’usage commercial que les deux pays font de cette zone de conflit.
Un jour plus tard, le Front Polisario a estimé que l’action militaire marocaine représentait une rupture avec le cessez-le-feu signé en 1991 et a lancé des opérations de harcèlement le long du mur érigé par Rabat dans le désert, le plus long du monde.
Un nouveau plan
Ghali a réitéré que le travail de De Mistura doit être adapté à un nouveau plan dont le seul objectif est d’organiser la consultation référendaire à travers « une feuille de route claire, avec des dates précises pour son exécution et des garanties qui permettent au Conseil de sécurité d’obliger les parties à se conformer au processus ».
« Malheureusement, l’obstruction marocaine n’a fait parler que du cessez-le-feu et la MINURSO est devenue un simple observateur de la trêve. Le cessez-le-feu est devenu un instrument que le Maroc utilise pour imposer la politique du fait accompli », a-t-il dit. « La guerre n’est pas une option ou un objectif du peuple sahraoui, qui n’a jamais attaqué aucun peuple voisin. Nous l’assumons en tant que partie à la légitime défense et dans le cadre de la légalité internationale », a-t-il déclaré.
Critiques de l’Espagne et de la France
Ghali a également évoqué le récent arrêt du Tribunal de l’Union européenne, qui a donné raison au Front Polisario en déclarant illégaux les accords entre le Maroc et l’UE concernant l’exploitation commerciale des ressources halieutiques, minières et agricoles dans les zones occupées.
« L’arrêt de la CJUE est une victoire historique que nous avons remportée avec légalité et justice face à la France, l’Espagne et d’autres pays de l’UE. Les pressions politiques et les lobbies n’ont pas empêché la décision », a-t-il déclaré. « La décision renforce qu’il s’agit de territoires différents et séparés. Nous demandons à l’UE de s’abstenir de toute action pour satisfaire le Maroc. La France et l’Espagne seront responsables de toute action de l’UE », a-t-il déclaré, faisant référence aux recours possibles.
M. Bendib
Le Courrier d’Algérie, 18/10/2021
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