ONG : Le Maroc recourt à l’état d’urgence pour réprimer les manifestations

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ONG critique le recours du Maroc recourt à l’état d’urgence pour réprimer les manifestations

Rabat, 5 août (EFE) – L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a dénoncé aujourd’hui que les autorités marocaines profitent de l’état d’urgence sanitaire, décrété en mars 2020 pour freiner la propagation du covid-19, pour réprimer les manifestations de l’opposition.

Le président de la plus grande ONG marocaine, Aziz Gali, a déploré aujourd’hui que les forces de sécurité du pays aient empêché, parfois par la force, les événements et les manifestations de l’opposition pendant la pandémie, tout en autorisant des rassemblements similaires organisés par des groupes partageant les mêmes idées ou par des supporters de football.

« Les autorités ont autorisé les réunions des partis politiques gouvernementaux dans des salles fermées, mais n’ont pas permis les rassemblements de l’opposition en plein air qui respectaient les mesures préventives contre le coronavirus », a-t-il déclaré à Efe en marge de la présentation du rapport annuel de l’AMDH sur l’année 2020.

Dans le but d’endiguer la propagation du covid-19 et de ses nouvelles variantes, les autorités locales de Rabat ont interdit ces derniers mois plusieurs manifestations organisées pour des raisons politiques et syndicales.

En revanche, le 11 décembre 2020, le parti nationaliste historique Istiqlal (PI) a organisé un rassemblement de centaines de personnes dans le centre d’El Aaiún, la capitale du Sahara occidental, pour célébrer la reconnaissance explicite par le président américain Donald Trump de la souveraineté marocaine sur le territoire.

D’autre part, le rapport annuel de l’AMDH, qui dispose d’un réseau de 91 délégations dans tout le pays, indique qu’un total de 226 personnes ont été poursuivies en 2020 pour leur opinion, leur activisme politique et leur activité journalistique, certaines d’entre elles étant jugées en détention provisoire.

Certaines de ces personnes ont été arrêtées et poursuivies pour avoir critiqué sur les médias sociaux les mesures mises en place par le gouvernement pour enrayer la propagation du coronavirus.

Le 26 avril 2020, Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a déclaré que les mesures d’urgence sanitaire ne devaient pas servir de prétexte aux gouvernements pour tenter de réprimer l’opposition et de réduire les espaces civiques, mais sans mentionner de pays spécifique.

Par la suite, la directrice des opérations de l’agence des Nations unies, Georgette Gagnon, a inclus le Maroc dans une liste de 15 pays où les actions policières visant à imposer l’enfermement sanitaire sont considérées comme les plus inquiétantes.

Le Maroc a décrété le 20 mars 2020 un état d’urgence sanitaire qui donne de larges pouvoirs à l’administration marocaine pour limiter la circulation des citoyens et tous les types de rassemblements, entre autres mesures. EFE

Swissinfo, 05/08/2021

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