Le cousin traître, le garde du corps « beau-père »… Qui est qui dans l’espionnage de Pegasus au Maroc ?
Le système d’espionnage a visé non seulement des journalistes, des hommes politiques et des militants, mais aussi des membres de la famille royale tels que Mohammed VI et son entourage.
Par H. Tomás
Il y a quelques jours, une enquête journalistique a révélé qu’un logiciel d’espionnage israélien appelé Pegasus avait collecté des données et des informations auprès de nombreuses personnes dans le monde entier. Loin de lutter contre la criminalité et le terrorisme, comme le promettaient les créateurs de ce logiciel, et c’est pourquoi de grandes entreprises, des hommes politiques, des militants et des journalistes l’avaient acquis, il était dédié à l’espionnage de tous ceux qui étaient entrés en contact avec lui directement ou indirectement. L’un d’eux était le roi du Maroc, Mohammed VI, qui, selon Radio France, était l’une des principales cibles du logiciel espion. Il n’est pas le seul dans son entourage ; de nombreux contacts de son carnet d’adresses ont été mis sur écoute, selon l’enquête précitée : du président Emmanuel Macron à plusieurs membres de sa famille. Mais qui sont chacun des membres de la famille royale marocaine, victimes de Pégase ?Lalla Salma, l’ex-femme du RoiL’une des cibles possibles de Pégase au sein de la royauté marocaine pourrait être l’ex-femme de Mohammed VI, Lalla Salma, mère de ses deux enfants (le prince héritier Mulay Hassan et la princesse Lalla Khadija). Bien qu’elle se soit tenue à l’écart de la vie publique depuis leur divorce et qu’elle ne soit apparue que rarement avec ses enfants lors d’événements institutionnels, l’espionnage pourrait avoir eu lieu avant l’annonce de la séparation du couple et a été retracé depuis.
Moulay Hicham, le cousin « traître ».
Il a été l’une des principales personnes sélectionnées par Pégase pour collecter des données et des informations sur lui, sa femme, ses deux filles et son jeune frère, le prince Moulay Ismail. Surnommé le cousin « traître » ou le cousin « rouge », Moulay Hicham est en éternelle rivalité avec le roi Mohammed VI, en raison de ses critiques à l’égard de la monarchie et de sa défense de la démocratisation du régime politique marocain, qui l’a même conduit à s’exiler aux États-Unis pendant deux décennies.
Les frères Azaitar
Le 20 avril 2018, les frères Azaitar, qui se consacrent à la boxe, sont entrés dans la vie du roi du Maroc lorsqu’il les a reçus au Palais royal de Rabat pour les féliciter de leurs succès sportifs. Depuis lors, ils ont développé une amitié étroite, très critiquée par la presse – proche des services de sécurité du pays – et les gens ordinaires, qui considèrent que les Germano-Marocains nuisent à l’image du pays par leur comportement ostentatoire. L’un des trois, Omar Azaitar, figure sur la liste Pegasus, comme l’a indiqué un journaliste allemand. Il l’a lui-même révélé sur les médias sociaux, prenant position, contre vents et marées, contre le projet de recherche et rappelant qu’il est marocain avant d’être allemand. « Je n’accepte pas d’être utilisé ou que mon nom soit traîné dans des questions suspectes. [Je ne m’arrêterai pas là, surtout si je découvre qu’ils essaient d’utiliser mon nom pour nuire au Maroc, mon pays », a-t-il déclaré.
Mohamed Mediouri, le beau-père du roi
Pegasus a également réussi à espionner Mohamed Mediouri, ancien garde du corps personnel de Hassan II, devenu le beau-père de Mohamed VI lorsqu’il a épousé sa mère. Bien qu’il ait quitté le palais peu après la mort d’Hassan II, il est resté dans la sphère publique en raison de la mystérieuse tentative d’assassinat dont il a été victime il y a deux ans.
Autres proches collaborateurs
En outre, le système Pegasus comprend les trois numéros de téléphone de l’homme d’affaires Fouad Filali, l’ancien beau-frère du roi divorcé de sa sœur aînée, Lalla Meryem. Ainsi que Sidi Mohamed Alaoui, l’actuel secrétaire particulier de Mohammed VI et trois membres de sa famille, qui, en plus d’être un cousin éloigné, est un ami proche du roi du Maroc.
Vanitatis, 21/07/2021
Etiquettes : Pegasus, logiciels espions, NSO Group, Maroc, espionnage,
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