En échange d’un accord entre Israël et le Maroc, Trump s’est engagé à reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Rabat s’accroche toujours à ce pacte, ce qui explique aussi ses dernières actions.
Pendant son mandat, Trump a franchi des lignes rouges dans sa politique étrangère qui ne sont pas si faciles à défaire. L’une d’entre elles a trait à Israël. Trump a reconnu Jérusalem comme la capitale légitime d’Israël, même si Jérusalem-Est est illégalement occupée par Israël et que cette occupation a été condamnée par des résolutions des Nations unies. Pour renforcer cette reconnaissance, l’ancien président a déplacé l’ambassade des États-Unis de Tel Aviv à Jérusalem.
Il a également coupé l’aide humanitaire à l’Autorité nationale palestinienne, déclaré la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, illégalement occupé en 1967, et appliqué une politique de « pression maximale » sur l’Iran, rompant l’accord nucléaire conclu par Obama – défendu par son vice-président Biden – l’une des plus grandes réussites de l’ancien président démocrate en matière de politique étrangère. Pour ce faire, il a compté sur la grande alliance et la complicité du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au pouvoir depuis près de treize ans.
Il a également promu les accords d’Abraham entre plusieurs pays arabes et Israël, unis par leur rivalité avec l’Iran et leur opposition au pacte nucléaire. Il a ainsi ouvert la voie à une plus grande légitimation de Tel Aviv dans une région où, jusqu’alors, seules la Jordanie et l’Égypte avaient normalisé leurs relations avec l’État juif.
Le Maroc
L’un des pays faisant partie de ces accords avec Israël est le Maroc, qui l’a signé en échange de l’engagement de Trump à reconnaître le statut marocain du Sahara occidental, contrairement à la position des Nations unies et allant au-delà de la ligne traditionnelle de Washington. L’ancien président américain a opté pour une proclamation présidentielle, sans l’autorisation du Congrès et à la veille de son départ de la Maison Blanche en décembre dernier. Le Maroc s’accroche à ce pacte, ce qui explique aussi ses derniers gestes.
Joe Biden n’a pas indiqué publiquement un quelconque changement par rapport à Trump concernant cet accord avec le Maroc. Le 30 avril de cette année, le site Web du secrétaire d’État a publié une référence à l’accord Maroc-Israël, qui se lit comme suit, à propos d’une conversation entre le ministre marocain des affaires étrangères et son homologue américain : « Le secrétaire [américain] a salué les mesures prises par le Maroc pour améliorer ses relations avec Israël et a noté que la relation Maroc-Israël apportera des avantages à long terme aux deux pays. »
Cette note évitait de mentionner que ces accords conclus sous la baguette de Trump impliqueraient en contrepartie la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, mais dans les médias marocains, elle a tout de même été célébrée. Ces médias ont également souligné que le département d’État américain a publié il y a quelques jours sur son site internet le pacte conclu en décembre dernier entre l’actuel président Trump, Israël et le Maroc, qui mentionne bien cet engagement sur le Sahara, ce qu’ils interprètent comme une manière de reconnaître que l’accord est maintenu avec le nouveau gouvernement américain.
Changer le discours social sur Israël
Netanyahou est devenu étroitement lié à Trump, et cela explique en partie pourquoi ses politiques ont été remises en question cette fois-ci, même dans certains secteurs de l’establishment politique et médiatique américain et dans une partie importante de la communauté juive américaine.
Quelque chose est en train de changer dans le récit du mal nommé conflit israélo-palestinien aux États-Unis. Au cours de cette dernière offensive, les voix palestiniennes ont été plus présentes dans les grands médias, non seulement dans la presse écrite, mais aussi sur les grands réseaux de télévision tels que CNN et NBC. De grandes manifestations pour la défense des droits de la population palestinienne ont eu lieu dans plusieurs villes américaines.
Le Congrès américain a été le théâtre de différents discours, introduits par l’aile progressiste du parti démocrate, qui est allé jusqu’à demander le gel des ventes d’armes à Israël. Le Sunrise Movement, l’un des principaux soutiens civils des démocrates ces deux dernières années, a lancé une campagne appelant « les États-Unis à cesser de dépenser des milliards pour l’occupation militaire d’Israël » et, au sein de l’establishment démocrate, une conversation intéressante a lieu sur la responsabilité de l’Amérique dans les tragédies du Moyen-Orient.
En Washington no son ajenos a las alianzas forjadas entre el aún primer ministro israelí y sectores de la extrema derecha europea. Aquí en España, sin ir más lejos, Rafael Bardají, en el PP hasta 2018, en Vox desde entonces, en buena sintonía con integrantes de la Administración Trump, fundó con José María Aznar la fundación sionista Friends of Israel Initiative, poco después de que Netanyahu llegara al poder por segunda vez, en 2010: « Mi relación con Israel cambiaría definitivamente el día en que me hice mayor y conocí a Bibi Netanyahu », escribió Bardají en un artículo hace un tiempo.
« He matado a muchos árabes y no hay problema en ello »
Netanyahu no ha podido formar Gobierno tras estas últimas elecciones –las quintas en dos años– y sus rivales han anunciado un preacuerdo que, de consagrarse, confirmará un nuevo Ejecutivo con partidos de toda índole –desde la izquierda hasta la derecha, pasando por dos agrupaciones árabe israelíes– y con el ultraderechista Naftalí Bennet como primer ministro durante los próximos dos años. Eso implicaría la salida del aún primer ministro del poder en un momento en el que está pendiente de un juicio por corrupción.
Este miércoles por la noche termina el plazo para la formación de Gobierno. Antes tendrá que ratificarse ese preacuerdo que contempla a Bennet como próximo primer ministro, y ante el cual Netanyahu sigue luchando, cada vez con menos posibilidades. Este ha acusado a la posible nueva coalición de estar a expensas de la izquierda israelí, ante lo que Bennet ha asegurado que será « aún más de derechas » que el Gobierno actual.
Bennet, ministro con Netanyahu antes de formar su propio partido, defiende la ocupación ilegal de los territorios palestinos, es considerado un héroe por los colonos israelíes y es autor de frases como estas: « Yo he matado a muchos árabes en mi vida y no hay problema en ello » o « haré todo lo que esté en mi poder para asegurarme de que [los palestinos] nunca consigan un Estado ».
Recientemente, cuando un entrevistador le recordó que incluso el Tribunal Supremo israelí reconoce que hay una ocupación de territorios, Bennet contestó:
« Supongo que lo que tienes que hacer es cambiar la Biblia, está todo ahí », refiriéndose a lo que tantos defensores de la ocupación ilegal sostienen: que los territorios palestinos pertenecen a Israel porque en la Biblia se cuenta que hace tres mil años hubo judíos viviendo en ese lugar.
« ¿Está diciendo que la Biblia está por encima del Supremo israelí? ¿Es Israel una teocracia? », le contestó entonces el entrevistador.
« Le sugiero que primero cambie la Biblia y luego me muestre una nueva Biblia que diga que la tierra de Israel [en referencia al Gran Israel, con los territorios ocupados incluidos] no pertenece a los judíos », afirmó Bennet.
Que Netanyahu caiga no significa que la ocupación y el apartheid vayan a terminar. En Israel los partidos más votados han defendido siempre políticas de opresión, abuso y anexión ilegal de territorios. La mayor ayuda económica que Washington entrega anualmente a unas fuerzas militares extranjeras es la que aporta al Ejército israelí. Solo eso describe bien el sólido respaldo que Estados Unidos ofrece a las políticas de Tel Aviv.
El reto para Biden
Biden puede deshacer algunos de los entuertos cometidos por Trump. Lo necesitaría para marcar distancia con su predecesor y para mostrar a los estadounidenses y al mundo que hay líneas rojas que no se deben traspasar. Pretende intentar de nuevo el acuerdo nuclear con Irán, roto en el mandato anterior. Más dudas hay en lo que respecta a Israel. Erigirse como defensor de los derechos humanos ante la ocupación israelí implicaría un giro en la política exterior estadounidense de las últimas décadas. No hacerlo puede poner en riesgo los apoyos del ala progresista de su partido a algunas de sus iniciativas en materia de política nacional.
Algunas de las figuras de ese sector demócrata consideran que si el mensaje final va a seguir siendo que la ley internacional, la Carta Universal de los Derechos Humanos y Naciones Unidas son papel mojado, se estará legitimando en parte discursos y posiciones que facilitaron la llegada al poder de Trump en Estados Unidos y la subida electoral de partidos de ultraderecha en Europa. Y entre la copia y el original, ¿a quién preferirán los electores? Es este un dilema que circula estos meses en algunos ambientes políticos de altura en Washington.
Si Biden termina asumiendo como hechos consumados algunos de los pasos de Trump aquí mencionados habrá quienes puedan pensar que la democracia estadounidense necesita de vez en cuando personajes como el expresidente pelirrojo para abordar sus intereses más políticamente incorrectos.
El Diario.es, 01 juin 2021
Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Etats-Unis, Donald trump, Isrël, normalisation, Jérusalem, Jérusalem-Est, Autorité nationale palestinienne, Palestine, Cisjordanie, Iran, Joe Biden, accords d’Abraham,
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